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- L’ortie (partie souterraine)
Qu’est-ce-que c’est ?
• La grande ortie (Urtica dioïca), vivace avec pieds mâles et femelles séparés, et l’ortie brûlante (Urtica urens), annuelle, de taille plus petite, ainsi que leurs hybrides sont des plantes médicinales. Cosmopolites des régions tempérées, elles envahissent les terrains riches en azote et sont reconnaissables à leurs tiges et leurs feuilles opposées couvertes de poils urticants.
• La partie utilisée en phytothérapie est constituée par la feuille, la partie aérienne et les organes souterrains. Appelés souvent racine, les organes souterrains sont constitués d’un rhizome cylindrique portant de longues racines pourvues d’un chevelu de fines racines.
Quelle est sa composition ?
• La racine d’ortie contient des lectines (UDA : Urtica Dioïca Agglutinine), des polysaccharides, des lignanes, des stérols (bêta-sitostérol et ses dérivés, stigmastérol), des céramides, des acides gras hydroxylés, des tanins, du scopolétol qui sert à son identification et de l’acide silicique.
Quelle est son utilisation ?
• En Europe, la racine d’ortie est traditionnellement utilisée en cas de troubles de la miction liés à une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) après que toute autre pathologie grave ait été écartée par un médecin.
Quel est son mode d’action ?
• Son rôle sur le tissu prostatique n’est pas clairement établi. Plusieurs mécanismes d’action sont évoqués :
– inhibition de la liaison de la dihydrotestostérone (DHT) à la Sex Hormone Binding Globuline (lignanes et acides gras) ;
– inhibition de l’aromatase (enzyme qui transforme la testostérone en estradiol) ;
– inhibition modeste de la liaison de la DHT aux récepteurs aux androgènes cytosoliques de la cellule prostatique ;
– activité anti-inflammatoire et immunomodulatrice (polysaccharides) ;
– réduction de la croissance du tissu prostatique par inhibition d’enzymes nécessaires à son métabolisme (stérols), inhibition de la liaison de l’Epidermal Growth Factor à ses récepteurs (lectines).
– La racine d’ortie ne semble pas agir sur la 5 alpha-réductase, le taux de testostérone ni sur la contraction des cellules musculaires lisses.
• Des biais dans les études cliniques ne permettent pas de confirmer la réelle efficacité de la racine d’ortie sur les troubles mictionnels liés à une HBP. Elles sont cependant en faveur d’une action bénéfique sur les signes objectifs (volume des urines, force du jet, délai à la miction, durée de la miction) et des signes subjectifs (fréquence des mictions, nycturie, difficultés à initier la miction, appréciation du jet, gouttes terminales, sensation de vidange incomplète). Une étude montre que la racine d’ortie est plus efficace chez les sujets de 50 à 69 ans, souffrant d’une HBP de stade I et II mais l’est moins à un âge plus avancé et/ou un stade plus élevé.
Quelle est sa posologie ?
• Décoction de 15 min : 1,5 g par tasse, 3 à 4 tasses/jour.
• Extrait sec méthanolique (7,2 – 14, 3 : 1, méthanol à 20 %) : 460 mg par jour en 1 à 3 prises.
• Le traitement peut être pris à long terme. A l’arrêt du traitement, les symptômes réapparaissent.
• Si ceux-ci s’aggravent ou si d’autres symptômes apparaissent (sang dans les urines, fièvre, douleurs à la miction, rétention d’urine), une consultation s’impose.
Quels sont ses risques ?
• La racine d’ortie est généralement bien tolérée. Des effets indésirables peuvent apparaître : troubles gastro-intestinaux (nausées, flatulences, diarrhées, brûlures d’estomac), réactions allergiques (prurit, rash cutané, urticaire).
Sources : EMEA, Community herbal monograph et Assessment report on Urtica dioïca L., Urtica urens L, their hybrids or their mixtures, radix, 24 septembre 2012, www.emea.europa.eu ; JM Morel, Traité pratique de phytothérapie, Ed Grancher, 2008 ; M Wichtl, R Anton, Plantes thérapeutiques, Ed Tec et Doc, 2003.
Dénomination scientifique : Urtica dioïca L., Urtica urens L.
Famille botanique : Urticaceae
Drogues : la feuille, la partie aérienne et les organes souterrains de l’une ou l’autre espèce ou leur mélange (monographie de contrôle à la Pharmacopée européenne)
ALTERNATIVES
• La racine d’ortie n’a pas la puissance, la rapidité et la fiabilité d’action d’un alpha-bloquant dans le traitement de l’HBP, mais elle n’en a pas non plus les effets indésirables. Elle est autorisée dans les compléments alimentaires.
• D’autres plantes sont indiquées dans la prise en charge de l’HBP : le fruit du palmier de Floride (Permixon), l’écorce du prunier d’Afrique (Tadenan), la graine de courge également employée en cas de troubles urinaires par hyperactivité de la vessie. La partie aérienne de l’épilobe à petites feuilles, le bulbe d’Hypoxis rooperi donnent aussi des résultats. L’efficacité du pollen de seigle est encore à l’étude.
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