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L’huile végétale de bourrache

Publié le 21 novembre 2015
Par Sylviane Le Craz
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Qu’est-ce que c’est ?

L’huile de bourrache (nom INCI : Borago officinalis seed oil) est extraite par pression à froid des graines de bourrache (Borago officinalis, Boraginaceæ), une plante annuelle originaire d’Asie connue pour ses fleurs bleues étoilées.

Cette huile végétale jaune pâle à jaune verdâtre à l’odeur discrète, végétale, légèrement acidulée, se distingue par sa richesse en acide gammalinolénique (18-25 % : une quantité deux fois plus importante que dans l’huile d’onagre). Il s’agit d’un acide gras poly-insaturé dérivé de l’acide linoléique (oméga-6), également présent (environ 37 %). S’y ajoutent 18 % d’acide oléique (oméga-9, acide gras mono-insaturé) et environ 20 % d’acides gras saturés (acide palmitique et acide stéarique). L’huile de bourrache est également riche en insaponifiables (environ 2 %) : des phytostérols (campestérol, sitostérol…) et de la vitamine E, ainsi que des vitamines A, D et K.

Quelles sont ses propriétés ?

• L’huile de bourrache est réputée pour ses propriétés régénérante et anti-âge. Entrant dans la composition des céramides, les oméga-6 participent à la reconstitution de la membrane des cellules de l’épiderme ainsi qu’à sa fluidité. L’acide gammalinolénique et l’acide linoléique favorisent également le maintien du film hydrolipidique et permettent ainsi de limiter les pertes hydriques de la peau.

• S’y ajoute l’action de la vitamine E, antioxydante, et des phytostérols qui participent au renforcement de la fonction barrière de l’épiderme, au ralentissement du vieillissement cutané et à la protection contre l’action des UV. Les phytostérols auraient également des propriétés anti-inflammatoires.

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Quelles utilisations cosmétiques ?

• En application cutanée, l’huile de bourrache est intéressante pour l’hydratation et le maintien de la souplesse des peaux sèches et matures. Cette huile végétale apaiserait les peaux sensibles et irritées, notamment en cas de dermatite atopique. Elle se montrerait également intéressante pour atténuer les vergetures et traiter l’eczéma. Au niveau des phanères, elle embellit les cheveux secs et ternes et les ongles mous et cassants.

• Par voie orale, elle contribue à la souplesse et l’élasticité de la peau.

Quelles précautions à prendre ?

• La bourrache aurait des effets coagulants : il est donc déconseillé d’en consommer en cas de prise d’un médicament anticoagulant, antiplaquettaire ou fluidifiant.

• Son toucher peut paraître gras. Il est possible d’améliorer sa pénétration cutanée en la mélangeant avec une huile plus pénétrante (macadamia, noisette, jojoba…).

• Particulièrement fragile et très sensible à l’oxydation, l’huile de bourrache se conserve à l’abri de l’air, de la chaleur et de la lumière.

Sources : M. Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, éd. Sang de la terre et Médial, 2012 ; Chantal et Lionel Clergeaud, Les Huilesvégétales, éd. Amyris, 2012 ; Julien Kaibeck, Les huiles végétales, c’est malin, éd. Leduc.s, 2013 ; Michel Pobeba, Les Bienfaits des huiles végétales,éd. Marabout, 2011 ; D. Baudoux, J. Kaibeck, A.-F. Malotaux, Huiles végétales, éd. JOM ; « L’huile de bourrache », Passeportsanté.fr.

AU-DELÀ DE LA COSMÉTIQUE

• Par voie interne, l’huile de bourrache est traditionnellement utilisée pour sa forte proportion en acide gammalinolénique, précurseur des prostaglandines, afin de lutter contre les troubles prémenstruels, les troubles de la ménopause, l’arthrite, et pour améliorer l’état des peaux atopiques.

• Elle serait également intéressante pour renforcer les parois veineuses. La consommation en acide gammalinolénique réduirait par ailleurs le taux de cholestérol et de triglycérides sanguins.

• Attention : ne pas effectuer plus de 2 ou 3 cures de 3 semaines par an en raison de la présence d’alcaloïdes pyrrolizidiniques qui peuvent devenir hépatotoxiques en cas de consommation importante et régulière. Préférer dans ce cas l’huile d’onagre.