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Les tiques
Très actives au printemps et à l’automne, les tiques évoluent dans les régions boisées au climat doux et humide. Se protéger de leurs piqûres est essentiel car ces acariens sont vecteurs d’agents pathogènes.
Quel est le cycle de vie d’une tique ?
• Cet acarien vit deux à trois ans et passe par trois stades : larve, nymphe et adulte mâle ou femelle. À chaque étape, la tique prend un repas sanguin durant plusieurs jours, puis se détache de son hôte et tombe au sol pour évoluer vers le stade suivant. Sa taille passe de quelques millimètres à 2 à 3 cm pour une tique femelle adulte gorgée de sang.
• Ixodes ricinus est la tique la plus répandue en France et en Europe (voir encadré à droite).
• L’homme est un hôte accidentel parmi plus de 300 espèces animales sur lesquelles les tiques se nourrissent : petits mammifères et oiseaux pour les larves et nymphes, gros mammifères pour les femelles adultes. À l’affût sur la végétation, la tique attend et détecte son hôte par le dioxyde de carbone, la chaleur et l’odeur qu’il dégage et se laisse tomber sur lui. Elle peut s’y déplacer ou s’accrocher aux vêtements avant de sélectionner un site où piquer. Les nymphes de 2 à 3 mm sont le plus souvent impliquées dans les piqûres chez l’homme.
• Ses pièces piqueuses lui permettent de s’ancrer solidement dans la peau. Durant son repas, elle sécrète un cément, une « colle » biologique qui se solidifie et rend son extraction d’autant plus difficile que son repas dure longtemps. Sa salive est anti-inflammatoire, anticoagulante et immunomodulatrice.
Quelles sont les zones à risque ?
• Les tiques passent leur temps à monter sur la végétation et à redescendre au sol pour se réhydrater ; elles recherchent l’humidité dans les herbes ou dans un couvert forestier. Elles sont actives du printemps à l’automne, voire toute l’année si le climat est doux, dans les zones humides où la végétation abonde : forêts, haies, bosquets des parcs et jardins. Les tiques sont de plus en plus présentes en milieu urbain, avec l’expansion des parcs et coulées vertes.
• Sensibles à la sécheresse, elles sont absentes du pourtour méditerranéen et des zones peu boisées, au-dessus de 1 500 mètres en général.
Comment s’en protéger ?
• La mesure de protection la plus simple est de porter des vêtements couvrants, si possible clairs pour mieux repérer la tique et vite s’en débarrasser. Rentrer le pantalon dans les chaussettes et le tee-shirt dans le pantalon est préférable. Les tiques pouvant s’agripper aux cheveux, une casquette ou un chapeau est préconisé chez les enfants, leur tête étant à la hauteur des tiques nichées dans les herbes hautes.
• Il est recommandé de marcher au milieu du chemin plutôt que dans les herbes ou les talus.
• Des répulsifs cutanés peuvent être appliqués sur les parties découvertes.
Quels répulsifs préconisés ?
• Les répulsifs cutanés sont ceux recommandés pour se protéger des moustiques : DEET (N,N-diéthyl-m-toluamide), IR3535 (N-acétyl-N-butyl-bêta-alaninate d’éthyle), icaridine (carboxylate de sec-butyl 2-(2-hydroxyéthyl) pipéridine-1) et huile d’Eucalyptus citriodora hydratée cyclisée (ou noms commerciaux : Citriodiol, Citriodora), concentrée en para-menthane-3,8-diol ou PMD, actif répulsif également obtenu par synthèse. L’action sur les tiques est toutefois plus aléatoire. « Le DEET reste la molécule de référence pour se protéger des moustiques, mais aussi des tiques », indique Nathalie Boulanger, pharmacienne et entomologiste médicale au Centre national de référence de la maladie de Lyme, à Strasbourg (67). Dans tous les cas, un produit spécifiquement testé sur les tiques, donc mentionnant une durée de protection vis-vis de l’acarien, est préférable. Déterminée in vitro, elle reflète toutefois mal la protection en condition réelle, qui peut être réduite par la transpiration et les frottements.
Les répulsifs à base de DEET et d’IR3535 doivent désormais demander une AMM biocide pour être commercialisés. Les recommandations d’emploi sont détaillées sur les boîtes. Le DEET peut être préféré dans les zones à densité de tiques importante. L’IR3535 est considéré sûr chez les très jeunes enfants et s’utilise dès 6 mois, à la concentration maximale de 20 %.
• L’icaridine et l’huile d’eucalyptus sont en cours d’évaluation. L’icaridine est utilisable dès 24 mois. L’huile d’Eucalyptus citriodora hydratée cyclisée n’est plus recommandée chez les moins de 3 ans, ni chez la femme enceinte à des concentrations supérieures à 10 %(1). Certaines références préconisent encore une utilisation dès 6 mois et chez la femme enceinte pour des dosages supérieurs à 10 %.
Et les sprays vêtements ?
• Les insecticides pyréthrinoïdes destinés à l’imprégnation des vêtements ne sont plus recommandés en population générale car toxiques pour l’environnement vis-à-vis des organismes aquatiques, mais aussi pour la santé selon l’Inserm. L’organisme mentionne notamment l’apparition de troubles du développement neuropsychologique de l’enfant chez des femmes enceintes ou de jeunes enfants exposés(2).
• Des répulsifs vêtements à base d’IR3535 ou d’huile d’eucalyptus citronné hydratée cyclisée sont en revanche disponibles : Cinq sur Cinq Spray tissus, Insectcare Anti-tiques peau-textiles… Agissant quelques heures, ils peuvent être utiles en zone à forte densité de tiques.
Quels autres conseils ?
• Le risque de transmission de pathogènes, dont la bactérie Borrelia qui transmet la maladie de Lyme, est très faible les premières 24 heures, mais augmente ensuite significativement. Après chaque balade, inspecter tout le corps en passant sa main pour sentir une tique, parfois très petite, souvent nichée où la peau est fine : derrière les oreilles, sur le cuir chevelu, les aisselles, le nombril. « On regarde aussi les vêtements et on évite de les remettre les jours qui suivent », conseille Nathalie Boulanger.
• Si une tique est détectée, l’enlever avec un tire-tique ou une pince à épiler, en la saisissant près de la peau pour ne pas l’écraser, puis désinfecter. Si une partie de la tête reste accrochée, le système immunitaire s’en débarrassera. « Du moment que le corps a été enlevé, il n’y a plus de transmission possible de pathogènes ».
• Après le retrait, surveiller la zone de piqûre un mois afin de contrôler l’absence de survenue d’un halo rouge d’au moins 5 cm, première manifestation de la maladie de Lyme.
(1) Recommandations sanitaires pour les voyageurs, Hors-série BEH, 2022.
(2) Pesticides et effets sur la santé : nouvelles données, Expertise collective, Inserm, 2021.
Vaccination contre l’encéphalite à tiques
→ L’encéphalite à tiques est due à un virus (arbovirus) transmis à l’homme par la piqûre d’une tique infectée. Après une incubation d’une à deux semaines, la maladie débute brutalement comme une grippe, avec fièvre, céphalées et frissons*. Puis, apparaissent, dans 20 à 30 % des cas, une atteinte du cerveau (encéphalite), avec abattement profond ou agitation, somnolence, délire, troubles du tonus… voire un décès ou des séquelles neurologiques.
→ Il n’y a pas de médicaments. Diminuant le risque de contracter la maladie, en plus des moyens de prévention, la vaccination contre l’encéphalite à tiques est recommandée du printemps à l’automne aux personnes séjournant dans des zones rurales ou boisées, à moins de 1 500 mètres d’altitude, dans certaines régions d’Europe centrale ou de l’Est, notamment Allemagne, Pologne, Autriche, Suisse, Finlande…(1) Deux vaccins sont commercialisés en France : TicoVac adultes et enfants et Encepur.
(*) Source : vaccination-info-service.fr
Cartographie des tiques et risques
→ Les tiques sont des acariens. Elles sont divisées en deux grandes familles : les tiques dures, responsables de la transmission de pathogènes à l’homme, et les tiques molles, qui piquent rarement l’homme et pour lesquelles les répulsifs sont peu efficaces.
→ En France et en Europe, sont plus répandues les tiques dures du genre Ixodes, qui peuvent transmettre la bactérie responsable de la maladie de Lyme. « En France, selon les régions, 2 à 30 % des tiques sont porteuses de la bactérie Borrelia », indique Nathalie Boulanger, entomologiste. Les régions les plus concernées sont l’Alsace, la Lorraine et le Limousin. L’encéphalite à tiques due à un virus est rare en France.
→ En Europe, les pays les plus touchés sont la République tchèque, l’Allemagne et les pays baltes.
→ Toute piqûre de tique peut être signalée sur le site Citique (citique.fr) et/ou l’application Signalement tique, qui donnent une cartographie précise des tiques.
Info +
→ Répulsifs en pratique : ne pas pulvériser un répulsif anti-tiques vers le visage et les yeux. Ne pas se frotter les yeux ou toucher d’aliments après l’avoir étalé avec les mains. Appliquer une protection solaire au moins 20 minutes auparavant.
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