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Les sels d’aluminium

Publié le 21 mai 2011
Par Nathalie Belin
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Qu’est-ce que c’est ?

• Différents sels d’aluminium sont employés en cosmétique. Beaucoup sont utilisés comme astringents ou agents de contrôle de la viscosité (benzoate, bromohydrate, citrate, acétate d’aluminium…).

• Lorsqu’on parle de sels d’aluminium, on fait le plus souvent référence aux ingrédients présents dans les déodorants ou les antitranspirants. Ils sont obtenus par synthèse.

• Dénominations INCI : Aluminum Chloride, A. Chlorohydrate, A. Dichlorohydrate, A. Sesquichlorohydrate, A. Sulfate, A. Zirconium et dérivés.

Où en trouve-t-on à l’état naturel ?

Dans la nature, l’aluminium est un métal blanc, léger, malléable. Il est principalement présent sous forme oxydée, combiné à d’autres minéraux. C’est un des principaux composants de la croûte terrestre.

Quel rôle pour quelle concentration ?

• Les antitranspirants renferment des sels d’aluminium à une concentration élevée, dans la limite de 20 %.

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• Les déodorants peuvent contenir des sels d’aluminium à des doses plus faibles pour une action antiperspirante modérée. Ils renferment aussi des agents qui neutralisent, piègent ou masquent les odeurs ou des ingrédients antiseptiques, assainissants, absorbants.

Quelles sont leurs propriétés ?

Ils réduisent la formation de la sueur. Les complexes aluminium mais aussi les complexes zirconium forment avec les protéines présentes dans le canal sudoripare des précipités insolubles, qui bouchent l’évacuation de la sueur. Le bouchon est évacué lors du renouvellement de la peau. Une efficacité résiduelle est mise en évidence pendant plusieurs semaines.

Comment agissent-ils ?

• Ils limitent l’activité des glandes sudoripares eccrines. Ils réduisent la quantité de bactéries cutanées proliférant dans la sueur et participant à la formation des mauvaises odeurs. Plus leur concentration est élevée, plus l’effet est important.

• Le chlorure d’aluminium sous forme hexahydratée en solution hydroalcoolique agit aussi en bouchant temporairement la lumière du canal sudoripare.

A quelles doses les utiliser ?

Seuls les sels d’aluminium sous forme d’hydroxychlorures et de zirconium (et leur complexe avec la glycine) sont réglementés : ils sont autorisés uniquement dans les antitranspirants à la concentration maximale de 20 % en hydroxychlorures d’aluminium et de zirconium anhydre. A cette concentration, les produits ne doivent pas être appliqués sur une peau irritée ou endommagée.

Quels sont leurs atouts ?

Leur efficacité est reconnue. Le recul d’utilisation est important (en particulier aux Etats-Unis). Ils sont utilisés dans les hyperhidroses modérées. Ils restent insuffisants dans les hyperhidroses sévères.

Quels sont leurs inconvénients ?

• Les sels d’aluminium sont irritants, d’autant plus à une concentration élevée. En particulier le chlorure d’aluminium, sous la forme hexahydratée en solution dans l’alcool, impose de respecter des modalités strictes d’utilisation : application préconisée le soir sur une peau sèche et saine, pas d’épilation ni de rasage dans les 48 heures précédentes. Le produit doit être rincé le lendemain au lever. Les applications d’abord quotidiennes sont ensuite espacées.

• Le passage transcutané des sels d’aluminium est faible bien qu’il soit avéré. A l’heure actuelle, il n’existe pas d’arguments permettant de suspecter un rôle toxique des sels d’aluminium en application sur la peau (en particulier risque de survenue de cancer du sein).

LA PIERRE D’ALUN

• La pierre d’alun naturel est un minéral composé d’aluminium et de potassium. Il n’existe pas de données fiables montrant une libération d’aluminium et un passage transcutané. La pierre d’alun naturel est autorisée en cosmétologie naturelle et bio à la différence des sels d’aluminium. Elle est utilisée comme déodorant mais aussi pour ses propriétés antiseptiques, cicatrisantes et coagulantes.

Dénomination INCI : Potassium Alum.

• Il existe également une pierre d’alun de synthèse (dénomination INCI : Ammonium Alum) qui renferme un sel d’ammonium.

Sources : « L’utilisation des déodorants/antitranspirants ne constitue pas un risque de cancer du sein », Namer M, Luporsi E, Gligorov J, Lokiec F, Spielmann M,. Bulletin du cancer 2008, 95 (9) : 871-80 ; « Produits dermocosmétiques mode d’emploi », C. Lafforgue, J. Thiroux, 2008 éditions Arnette ; « Hypersudations : Diagnostic et traitement », D. Lambert, Les Nouvelles Dermatologiques N° 7 du 01/09/2002 ; « L’aluminium des déodorants est-il dangereux pour ma santé ? » Christophe Le Coz, Nouv Dermatol 2010 ; 29 (Suppl. 1) : 13 ; « Questions/Réponses : Informations sur les produits cosmétiques », Afssaps Octobre 2008 ; « Evaluation des risques sanitaires liés à l’exposition de la population française à l’aluminium. Eaux, aliments, produits de santé ». Rapport de 2004 Afssa, INVS, Afssaps.