Les inulines

Qu’est-ce que c’est ?

• Les inulines désignent un mélange de polymères linéaires composés de plusieurs dizaines de molécules de fructose et terminés par des résidus glucose. Elles se comportent comme des fibres alimentaires : elles résistent aux enzymes digestives humaines et parviennent pratiquement intactes (pour 90 %) au niveau du côlon.

Quelles sont les sources ?

• De nombreux végétaux renferment de l’inuline (ail, poireau, oignon, asperge…), mais ce sont les astéracées, artichaut et surtout chicorée, qui en sont les principales sources d’extraction industrielle.

Quelles sont les propriétés ?

• Les inulines sont à la fois des fibres alimentaires et des prébiotiques. Ces polysaccharides sont fermentés en anaérobie spécifiquement par les bifidobactéries du microbiote colique dont elles stimulent en retour la croissance et la biomasse : la population bactérienne peut être multipliée par 100 (= effet bifidogène). Au cours de cette fermentation sont générés des acides gras à chaînes courtes, du propionate surtout, reconnu comme inhibiteur partiel de la HMG-CoA-réductase, l’enzyme responsable de la synthèse hépatique du cholestérol.

• L’inuline, en tant que fibre alimentaire soluble et fermentescible, pourrait bénéficier de toutes les propriétés physiologiques reconnues aux fibres : participer raisonnablement à la réduction et la prévention sur le long terme des risques liés aux troubles du métabolisme des lipides, à la régulation de l’hyperglycémie postprandiale, au contrôle de l’appétit, à la réduction de l’inflammation de l’intestin et à la modulation du système immunitaire. Ses propriétés bifidogènes, reconnues en 2005 par l’AFSSA, désormais Anses, sont un avantage supplémentaire. Néanmoins, aucune allégation n’a été retenue en 2012 par les autorités sanitaires européennes, faute de données scientifiques suffisantes.

Quelles sont leurs utilisations ?

• Les inulines sont présentes dans de nombreux compléments alimentaires, associées à des microbiotiques (également qualifiés de probiotiques).

• Elles sont utilisées comme agents de texture (jus de fruits, produits laitiers, pain) ou comme substituts de matières grasses. Les inulines partiellement hydrolysées donnent des oligomères de moins de 10 résidus : les fructo-oligosaccharides, qui ont un pouvoir sucrant.

• En cosmétique, les inulines sont utilisées dans les préparations, comme agents humectants et adoucissants pour la peau. Elles sont incorporées dans les soins capillaires comme conditionneurs.

Quels apports recommander ?

• 5 à 10 g d’inulines par jour suffisent pour un effet prébiotique.

Quels sont les avantages ?

• Elles semblent avoir une meilleure tolérance digestive que les autres fibres.

Quels sont les inconvénients ?

• En raison de la libération en quantités importantes de dioxyde de carbone, d’hydrogène et/ou de méthane lors de sa métabolisation par le microbiote, l’absorption d’inuline peut provoquer des ballonnements et des flatulences, en particulier pour les personnes n’ayant pas l’habitude d’en consommer. Ces aliments doivent par conséquent être introduits dans l’alimentation de façon progressive.

• D’autres effets indésirables sont parfois observés avec des doses supérieures à 10 g par jour : douleurs abdominales, diarrhées.

Sylviane Le Craz avec la collaboration du D^r Léopold Tchiakpe, responsable du laboratoire de nutrition et de diététique de la faculté de pharmacie de Marseille

Sources : « Inuline », Le Guide Vidal des compléments alimentaires, 2008 ; « Chicorée et inuline », Passeportsanté.net ; AFSSA, saisine n° 2001-SA-0365, https://www.anses.fr/sites/default/files/documents/NUT2004sa0365.pdf.

NE PAS CONFONDRE

Prébiotiques

• Ingrédients alimentaires non digestibles qui stimulent de manière sélective, au niveau du côlon, la multiplication ou l’activité d’un seul ou d’un nombre limité de groupes bactériens susceptibles d’améliorer la physiologie de l’hôte.

Probiotiques

• Micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont consommés en quantités adéquates, produisent un bénéfice pour la santé de l’hôte.

NB : Définitions de l’AFSSA, 2005.