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Les hydrolats pour la peau
Longtemps négligés au profit des huiles essentielles, les hydrolats sont de plus en plus utilisés. Intéressons-nous aux propriétés dermo-cosmétiques des principaux hydrolats.
Comment obtenir des hydrolats ?
Ils sont obtenus par distillation à la vapeur d’eau de plantes.
• Lorsque les plantes sont aromatiques, on recueille après décantation, d’une part, l’huile essentielle, qui surnage le plus souvent (certaines huiles sont plus denses que l’eau), et d’autre part, l’hydrolat, qui est la partie aqueuse non miscible avec l’huile essentielle.
Une petite proportion d’huile essentielle – autour de 0,1 % – peut se retrouver dispersée dans l’hydrolat, contribuant à ses propriétés et à son caractère aromatique. Toutefois, la composition de l’huile essentielle présente dans l’hydrolat est différente de celle recueillie. On retrouve davantage les molécules les plus polaires de l’huile essentielle : alcools, phénols, aldéhydes…
• On recourt également à des plantes non aromatiques pour produire des hydrolats : hydrolat de bleuet, d’hamamélis…, mais dans ce cas, la part trop faible ou l’absence d’huile essentielle dans la plante ne permet pas sa séparation par décantation. On parle alors d’hydrolats non aromatiques.
• On ne retrouve pas seulement les constituants d’huile essentielle dans les hydrolats. Certaines molécules hydrosolubles peuvent être entraînées par les fines gouttelettes de vapeur qui traversent la plante. Si la composition de la partie non volatile des hydrolats est encore relativement peu étudiée, l’astringence de certains d’entre eux dénote la présence de polyphénols non volatils.
Quelles différentes dénominations ?
Plusieurs termes peuvent être utilisés pour parler du même produit mais des termes proches peuvent aussi prêter à confusion. Il est donc important de bien identifier ce dont on parle.
• Les hydrolats sont caractérisés par leur procédé d’obtention, la distillation. Parmi eux, on retrouve les eaux florales, qui sont au sens strict des hydrolats obtenus à partir de fleurs. Ce terme est cependant parfois utilisé plus largement comme un synonyme d’hydrolat, même lorsqu’il n’est pas obtenu à partir de fleurs.
• Le terme hydrosol, qui caractérise une solution ou une microdispersion en phase aqueuse, est également parfois employé. Néanmoins, s’il est vrai que les hydrolats sont des hydrosols, l’inverse n’est pas toujours vrai !
• Il ne faut pas non plus confondre les hydrolats, obtenus par distillation, avec les eaux aromatisées de rose, de fleur d’oranger…, obtenues par dissolution de certains constituants aromatiques – parfois des huiles essentielles – dans de l’eau, en général avec d’autres substances telles que conservateurs, émulsifiants… Il est d’autant plus important de faire la distinction que leurs conditionnements sont souvent très similaires.
• Enfin, il y a parfois confusion dans la tête de la clientèle entre les eaux florales et les élixirs floraux ou fleurs de Bach, qui ne correspondent pas du tout au même type de produit. Il sera nécessaire de poser des questions complémentaires en cas de doute.
Quels critères de qualité ?
• Privilégier les hydrolats concentrés. La production d’hydrolats ne répond pas à un procédé défini réglementairement. C’est donc chaque distillateur qui détermine son procédé d’obtention, et notamment le rapport entre la quantité de plantes fraîches distillées et le volume d’hydrolat produit. La plupart des acteurs de la filière s’accordent toutefois à respecter un ratio 1:1, ce qui signifie que pour recueillir 1 L d’hydrolat, 1 kg de plante est distillé. Ce ratio permet d’obtenir un hydrolat de qualité, à l’odeur puissante et concentré en constituants d’intérêt. Cependant, certains fabricants n’hésitent pas à distiller jusqu’à 10 à 50 L d’hydrolat par kilogramme de plante fraîche, ce qui entraîne une forte dilution et une qualité médiocre. Si le ratio n’est pas précisé sur l’étiquetage, interrogez le fabricant.
• Vérifier la partie de plante. Comme pour les huiles essentielles, la partie de plante employée impacte très fortement la composition, et donc la qualité de l’hydrolat. Celui obtenu à partir des branches d’hamamélis et celui recueilli à partir des feuilles et des jeunes rameaux n’aura pas tout à fait les mêmes caractéristiques. Prêtez une attention particulière à ce point et questionnez le fabricant le cas échéant.
• Privilégier le bio. Le phénomène de distillation est capable d’entraîner, voire de concentrer les pesticides et polluants s’ils sont présents sur les plantes. En particulier pour les huiles essentielles et les hydrolats, quelle que soit leur utilisation, il est important de privilégier des produits issus de l’agriculture biologique ou d’autres labels assurant l’absence de pesticides comme Simples, Nature et progrès, Déméter…
• Conservation. Les hydrolats, par leur forte teneur en eau, sont sujets au risque de développement de micro-organismes. Les hydrolats non aromatiques sont d’autant plus concernés qu’ils ne contiennent pas ou peu d’huile essentielle sous forme dispersée susceptible d’exercer un effet antiseptique protecteur. Certains producteurs y ajoutent des conservateurs, qui peuvent être mal tolérés et qu’il convient d’éviter. Une alternative consiste à réaliser une filtration stérilisante (≤ 0,2 µm) lors du conditionnement afin de diminuer la charge en micro-organismes susceptibles de se développer, mais cela permet avant tout au fabricant de s’assurer de la qualité de son produit avant la première utilisation. Il est important d’associer des conseils de conservation : dans un endroit frais, voire au réfrigérateur, avant mais surtout après le premier emploi. Privilégier les verres ou plastiques bleus ou ambrés et les flacons-pompes ou munis d’un vaporisateur pour réduire les risques de contamination lors de l’utilisation. Ne pas se servir d’un hydrolat dont l’odeur ou l’aspect aurait été modifié : trouble, présence de filaments…
Quelles précautions d’emploi ?
Les hydrolats sont des formes diluées en comparaison des huiles essentielles, très concentrées. Ils bénéficient d’une grande tolérance et présentent beaucoup moins de contre-indications et précautions d’emploi. Adoptez toutefois une certaine prudence avec des hydrolats de plantes aromatiques contenant des phénols ou des aldéhydes aromatiques comme la cannelle, le girofle, la sarriette ou l’origan compact.
Quels principaux hydrolats appliquer sur la peau ?
Voici un petit tour d’horizon des principaux hydrolats utilisés en application externe pour un usage cosmétique ou pour soulager des problèmes cutanés. Les hydrolats s’emploient purs en pulvérisation ou imbibés sur un coton.
• Bleuet. Il apaise la fatigue et les irritations oculaires. Il est utilisé dans le soin du contour des yeux en cas de poches ou de cernes.
• Camomille romaine. Elle calme les irritations et démangeaisons, l’érythème fessier chez le nourrisson.
• Cèdre de l’Atlas. En lotion en cas de cheveux gras, de pellicules et de démangeaisons du cuir chevelu, il rééquilibre les peaux grasses et acnéiques.
• Cyprès. Purifiant et astringent, utile en cas d’acné, d’eczéma et de couperose, il favorise le retour veineux et soulage les jambes lourdes et les hémorroïdes.
• Géranium odorant. Hémostatique et cicatrisant intéressant, notamment en lotion après-rasage, il est également répulsif pour insectes.
• Hamamélis. Il favorise la circulation et le tonus veineux, soulage les inflammations cutanées, les piqûres et les hématomes et diminue la transpiration.
• Hélichryse. Elle soulage et facilite la résorption des hématomes, des contusions et des entorses.
• Laurier noble. Il apaise les douleurs dentaires, les inflammations buccales, et réduit la mauvaise haleine.
• Lavande fine. Elle soulage les crampes et contractures musculaires, apaise les irritations et les coups de soleil légers. En lotion capillaire, elle éloigne les poux.
• Menthe poivrée. Elle rafraîchit et soulage les jambes lourdes, calme les démangeaisons et les courbatures.
• Rose de Damas. Elle raffermit les peaux matures et apaise les rougeurs et les démangeaisons.
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