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Les gels et solutions hydroalcooliques
Utilisés dans le cadre de l’hygiène des mains, les produits hydroalcooliques, gels et solutions, ont prouvé leur efficacité pour limiter la transmission des micro-organismes. À condition de bien les utiliser…
C’est quoi ?
• Les produits hydroalcooliques (PHA), gels ou solutions, sont des produits biocides. Les biocides sont des substances ou préparations destinées à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou à les combattre, par action chimique ou biologique. Ils font l’objet d’un règlement européen.
• Ils sont composés d’eau et d’un ou plusieurs alcools, tels éthanol, propanol, isopropanol…, à une concentration optimale de 60 à 70 % (pourcentage exprimé en volume/volume) ou, si exprimé en masse/masse, à une concentration comprise entre 520 et 630 mg/g, ou plus pour les produits présents en pharmacie. Cette concentration leur assure des propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose deux formules, dont une autorisée à la fabrication dans les pharmacies (officine, établissement de santé…). Le degré alcoolique est plus important (80 %) et la formule contient de l’eau oxygénée (voir actus).
• Leur usage est recommandé en milieu hospitalier et en santé publique.
→ En milieu hospitalier. Selon l’OMS et la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H), dans le cadre de la diminution des infections associées aux soins, la technique de friction hydroalcoolique des mains a montré sa supériorité au lavage à l’eau et au savon car plus rapide et plus efficace, sous réserve que les mains ne soient pas souillées(1). Le lavage des mains doit durer au moins 30 secondes, avec séchage à l’air ou avec une serviette propre.
→ En santé publique, les PHA font partie des « gestes barrières », en alternative au lavage des mains à l’eau et au savon, dans le cadre de la lutte contre la transmission de certaines infections particulièrement contagieuses.
Comment déterminer leur activité antimicrobienne ?
• Plusieurs normes européennes sont utilisées, attestant de l’activité des PHA. Elles figurent sur les emballages avec le temps de contact néces saire à l’action antimicrobienne, entre 30 et 60 secondes. Elles sont classées en trois niveaux :
→ des normes de base in vitro permettant d’établir que les produits ont des propriétés bactéricide (EN 1040), levuricide ou fongicide (EN 1275) ou sporicide (EN 14347) ;
→ des normes d’application, divisées en :
– normes basées sur des essais in vitro dans des conditions représentatives de l’usage et permettant de tester les produits sur des micro-organismes spécifiques. Exemples : norme EN 13727 pour la bactéricidie (sur Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus, Escherichia coli), norme EN 13624 pour l’action fongicide sur Candida albicans, norme EN 14476 pour les virus ;
– normes basées sur des essais in vivo sur les mains de volontaires pour la bactéricidie. Il n’y a pas de normes in vivo pour les virus, champignons et levures. Exemples : EN 1500, EN 12791. Ces normes sont parmi celles préconisées pour les produits utilisés à l’hôpital.
• Concernant l’action virucide.
→ La norme EN 14476 indique que le produit a été testé sur des virus nus : poliovirus, adénovirus et/ou norovirus. Ces virus nus étant plus résistants aux désinfectants que les virus enveloppés, tels herpès virus, virus de la grippe, coronavirus…, le produit ainsi testé est donc actif également sur ces derniers.
→ Concernant le norovirus, responsable de gastro-entérites, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) indiquait, en 2011(3), qu’un produit actif à la fois sur le poliovirus et l’adénovirus l’est également sur le norovirus.
→ Certains produits affichent la norme EN 14476 suivie de plusieurs noms de virus, H1N1, herpès virus…, ce qui indique qu’ils n’ont été testés que sur les virus indiqués.
Quels composants ?
• Les références en pharmacie renferment en général 70 % d’alcool ou plus. Certaines répondent aux critères exigés en milieu hospitalier. Pour les autres, toutes sont efficaces en 30 à 60 secondes sur plus de 99 % des bactéries. À ces concentrations, aucun cas de résistance bactérienne n’est montré. Elles présentent une action antifongique sur Candida albicans et virucide sur la plupart des virus courants : grippe, certains virus de gastro-entérites, coronavirus… Contre le coronavirus, les autorités de santé recommandent les mesures barrières incluant l’usage de produits hydroalcooliques.
→ La présence d’antiseptiques comme la chlorhexidine peut accroître l’action antimicrobienne, mais augmente le risque d’intolérance, avec sécheresse, irritation de la peau, et n’est donc pas recommandée par la Société française d’hygiène hospitalière.
→ Le triclosan, perturbateur endocrinien et potentiellement allergisant, n’est plus autorisé dans les PHA depuis 2016.
• Autres composants.
→ Des agents épaississants sont présents dans les gels.
→ Des agents hydratants, type glycérine, sont systématiquement présents afin de pallier le dessèchement de la peau par l’alcool. Ils sont parfois associés à d’autres émollients et apaisants : bisabolol, aloe vera…
→ Certaines formules renferment des parfums ou des huiles essentielles nécessitant des précautions d’emploi.
Quelles précautions ?
• La Société française d’hygiène hospitalière(2) et l’ANSM(3) estiment que le passage dans le sang par voie transcutanée sur une peau saine ou respiratoire des alcools présents dans les PHA est très faible, y compris lors d’utilisations intensives. À l’exception des prématurés, ces produits peuvent être utilisés par la femme enceinte et les enfants.
• Chez l’enfant, le risque principal est l’ingestion du produit, notamment lors d’emploi de produits parfumés. Ils s’utilisent sous la surveillance d’un adulte.
• L’application sur une peau humide augmente le risque d’irritation. De même, si la friction est précédée d’un lavage à l’eau et au savon car cela altère le film hydrolipidique. Les PHA sont destinés à être appliqués sur une peau saine et sèche. Sur une peau lésée, ils exposent à un risque de brûlure.
• En cas d’usage intensif, le risque de desséchement ou d’irritation des mains serait, selon certaines études, plus faible qu’avec le lavage des mains à l’eau et au savon du fait des détergents présents dans les savons(3).
• Pour les personnes qui y sont allergiques ou sensibles, les produits renfermant des parfums ou des huiles essentielles sont à déconseiller, à éviter chez la femme enceinte et à utiliser avec précautions en cas d’antécédents de convulsions ou d’asthme.
• Les solutions en flacon spray doivent être tenues à distance du visage, en raison du risque d’inhalation ou de projection dans les yeux lors de la pulvérisation sur les mains.
• Tous les produits hydroalcooliques sont facilement inflammables. Les conserver et les employer loin d’une source de chaleur.
Comment les utiliser ?
• Quand ? L’action antimicrobienne n’est pas durable, ce qui implique de réitérer l’usage d’un PHA après chaque source potentielle de contamination : après s’être mouché, avoir éternué, être allé aux toilettes, avoir été en contact avec un malade, avoir touché une surface potentiellement contaminée – poignée de porte, billet de banque… –, après passage dans un environnement collectif – transports, lieu de rassemblement… –, etc.
• Comment ? Il n’est pas indiqué de se laver les mains avant l’emploi d’un PHA, sauf si ces dernières sont visiblement souillées car cela diminue fortement l’efficacité des produits.
• Combien ? Utiliser une quantité qui permet de recouvrir l’ensemble des mains et des poignets, soit l’équivalent d’une noisette de gel, d’une à deux pulvérisations de solution ou d’une quantité tenant dans le creux d’une main. Frictionner en passant entre les doigts et le dessus de la main jusqu’à évaporation complète du produit durant 30 à 60 secondes selon les produits (voir les 7 étapes en dessins).
• Quelle durée d’utilisation ? Il n’y a pas de date limite d’emploi après ouverture. Ils peuvent être utilisés, une fois ouverts, jusqu’à la date de péremption indiquée.
(1) Source : Réseau de prévention des infections associées aux soins (preventioninfection.fr).
(2) Hygiène des mains et soins : du choix du produit à son utilisation et à sa promotion, SF2H, mars 2018.
(3) Rapport relatif à l’innocuité des produits hydroalcooliques, ANSM, 2011.
FRICTION HYDROALCOOLIQUE
Répéter ces 7 étapes à chaque fois, jusqu’à épuisement du produit.
Info +
→ Les produits hydroalcooliques ne « décapent » pas la peau. S’ils éliminent les germes de façon transitoire, la flore cutanée normale se reconstitue peu à peu après la friction(1).
→ Les lingettes désinfectantes n’ont pas une efficacité équivalente à celle des PHA concernant l’hygiène des mains.
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