L’éleuthérocoque

Qu’est-ce que c’est ?

• Originaire de Sibérie orientale, également présent en Corée et Chine, l’éleuthérocoque, Eleutherococcus senticosus (Rupr. et Maxim.) Maxim., Araliacée, est un arbrisseau de 2 à 3 m de haut. Ses rameaux épineux puis glabres lorsqu’ils sont âgés portent des feuilles palmées à 5 folioles, longuement pétiolées. L’inflorescence en ombelles de petites fleurs jaunes ou bleu-violet et les fruits rappellent ceux du lierre grimpant.

• La partie utilisée est constituée par les organes souterrains séchés (rhizome et racines) récoltés sur les plants sauvages à la fin du printemps ou en automne (monographie de contrôle à la Pharmacopée européenne).

Quelle est son utilisation ?

• L’éleuthérocoque est traditionnellement utilisé en cas d’asthénie fonctionnelle : fatigue, sensation de faiblesse.

Quelle est sa composition ?

• Les composants de la racine d’éleuthérocoque sont appelés éleuthérosides bien qu’appartenant à des classes chimiques très différentes : saponosides triterpéniques (éleuthérosides I à M), dérivés du phénylpropane (éleuthéroside B ou syringine, coniférine), lignanes (éleuthérosides B₄ et E ou liriodendrine), coumarines (éleuthéroside B₁ ou isofraxoside), polysaccharides (éleuthéranes).

Quel est son mode d’action ?

• Pour les Russes, l’éleuthérocoque est un adaptogène, d’où son appellation parfois de ginseng de Sibérie. L’ensemble de ses composés agit en synergie et lui confère ses propriétés : action antivirale in vitro, augmentation de la résistance de l’animal à la fatigue et aux infections par effet immunomodulateur, protection vis-à-vis de toxiques (rayons X, éthanol), effet anabolisant par action sur le métabolisme des protéines et des hydrates de carbone, effet antioxydant, régulation des hormones du stress.

• De très nombreuses études cliniques, principalement russes, ont été publiées. Mais leur méthodologie répond rarement aux normes actuelles. L’éleuthérocoque a ainsi été testé dans diverses situations de stress avec des résultats favorables : meilleur rendement, récupération plus rapide en cas de stress physique (entraînement sportif, décalage horaire, haute altitude, conditions tropicales), infectieux (fréquence des poussées d’herpès labial récidivant), moindre fatigue visuelle, amélioration de la mémoire à court terme.

Quelle est sa posologie ?

• Chez l’adulte et l’adolescent de plus de 12 ans :

– poudre : 0,75 à 3,0 g,

– teinture au 1/5 (alcool à 40 %) : 10 à 15 ml.

A prendre en 1 à 3 prises réparties sur la journée.

• Eviter la prise le soir. Limiter le traitement à 2 mois. Si les symptômes persistent au-delà de 2 semaines de traitement, consulter un médecin.

Quels sont ses risques ?

• L’éleuthérocoque est contre-indiqué en cas d’hypertension artérielle non contrôlée.

• Il est déconseillé en cas de grossesse, allaitement et chez l’enfant de moins de 12 ans faute de données de sécurité suffisantes.

• L’utilisation de l’éleuthérocoque peut entraîner insomnie, irritabilité, tachycardie et céphalées.

Sources : EMA, « Community herbal monograph et Assessment Report on Eleutherococcus senticosus (Rupr. et Maxim.), Maxim., radix », 8 mai 2008 ; J. Fleurentin, J.-C. Hayon, Les Plantes qui nous soignent, « Traditions et thérapeutiques », Ed. Ouest-France ; M. Rombi, D. Robert, 120 Plantes médicinales, Alpen Ed., Monaco, 2007 ; M. Wichtl, R. Anton, Plantes thérapeutiques, Ed Tec & Doc, 2003.

CE QU’IL FAUT RETENIR

• L’éleuthérocoque est utilisé en cas de fatigue et de sensation de faiblesse.

• Il est conseillé de ne pas l’utiliser durant plus de deux mois.

• Il est contre-indiqué en cas d’hypertension artérielle et déconseillé chez la femme enceinte ou qui allaite et chez l’enfant de moins de 12 ans.