Selon la théorie des signatures, le saule, arbre qui vit les pieds dans l’eau dans des régions infestées par la malaria, ne pouvait qu’être efficace contre les fièvres. La science a effectivement démontré ses propriétés antalgiques et antipyrétiques.
PRINCIPAUX CONSTITUANTS
Glycosides salicylés (minimum 1,5 %) : salicoside ou salicine, salicortine et leurs esters acétylés (fragiline) et benzoylés (trémulacine, trémuloïdine, populine), saliréposide.
Flavonoïdes.
Catéchine (0,5 %).
Tanins condensés (8 % à 20 %) et proanthocyanes (B3 et B4 principalement).
Composés phénoliques (5 %).
Publicité
MÉCANISME D’ACTION
Les dérivés salicylés sont des prodrogues : les glycosides salicylés sont hydrolysés durant le procédé d’extraction ou par les enzymes digestives en salicoside, lui-même hydrolysé dans l’intestin en alcool salicylique. Ce dernier est oxydé dans le sang et le foie en acide salicylique, véritable principe actif. Son action est potentialisée par d’autres constituants du saule, en particulier les flavonoïdes, les dérivés catéchiques et les esters du salicoside.
Le saule a fait l’objet d’études cliniques sous forme d’extraits titrés en salicine : – douleurs lombaires : l’effet antalgique est manifeste après une semaine de traitement et va croissant tout au long de celui-ci (4 semaines). Le recours à des antalgiques plus forts est moindre. Une étude Cochrane confirme que le saule à une dose équivalente à 240 mg de salicoside est aussi efficace que le rofécoxib (12,5 mg) dans le traitement à court terme des épisodes aigus de lombalgie chronique ; – arthrose du genou ou de la hanche : les résultats sont contradictoires, allant d’une faible action antalgique à une efficacité réelle sur les douleurs et la mobilité ; – polyarthrite rhumatoïde : un essai pilote ne montre aucune amélioration.
POSOLOGIE
Douleurs lombaires : extrait sec hydroalcoolique (8-14/1, éthanol 70 %), titré à 15 % de salicoside, chez l’adulte 393 à 786 mg jusqu’à deux fois par jour (dose journalière maximale 1 572 mg, correspondant à 240 mg de salicoside) durant 4 semaines maximum. En l’absence d’amélioration des douleurs après 1 semaine de prise, il convient de consulter.
Douleurs articulaires mineures, fièvre, maux de tête, chez l’adulte 1 à 3 g par tasse d’eau froide (1 c à c = 1,5 g), porter rapidement à ébullition, laisser infuser 5 min, 3 fois par jour après les repas durant respectivement et au maximum 4 semaines (douleurs articulaires), 3 jours (fièvre), 1 jour (maux de tête). Au-delà, une consultation est nécessaire.
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI, CONTRE-INDICATIONS
Le saule est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité aux salicylés ou aux autres AINS, d’asthme dû à une sensibilité aux salicylés, d’ulcère de l’estomac, de déficit en G6PD, chez les moins de 18 ans (risque de syndrome de Reye), en cas d’atteinte rénale ou hépatique sévère, de trouble de la coagulation et au cours du troisième trimestre de la grossesse.
Il est déconseillé aux 1er et 2e trimestres de la grossesse et en cas d’allaitement. Il est également déconseillé en association à des salicylés ou à des AINS sans avis médical.
EFFETS INDÉSIRABLES
Possibilité de réactions allergiques (prurit, urticaire, asthme, exanthème) et de symptômes gastro-intestinaux (nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhées, dyspepsie, brûlures d’estomac).
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Le saule peut augmenter les effets des anticoagulants.
Sources : EMA, European Herbal Monograph et Assessment Report on Salix (various species including S. purpurea, S. daphnoides, S. fragilis), cortex, 31 janvier 2017 ; J. Fleurentin, J.C. Hayon Les Plantes qui nous soignent , Ed. Ouest-France, Rennes, 2007 ; M Wichtl, R Anton, Plantes thérapeutiques , Ed. Tec & Doc, Paris, 2003.
Nom latin : diverses espèces dont Salix purpurea L. (saule pourpre), S. daphnoides Vill. (saule noir ou faux daphné), S. alba L. (saule blanc), S. fragilis L. (saule fragile) Famille :Salicaceæ Partie utilisée : écorce séchée de jeunes rameaux (moins de 3 ans) ou morceaux entiers séchés de ramules de l’année Monographie de contrôle : pharmacopée européenne (description d’un extrait sec incluse) Propriétés : – anti-inflammatoires, – antalgiques, – antipyrétiques, – antiagrégantes plaquettaires légères, – antioxydantes Indications traditionnelles : – douleurs articulaires mineures, – fièvre associée à un rhume, – maux de tête Usage bien établi dans le traitement à court terme des douleurs lombaires.