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- Le ginkgo
Qu’est-ce que c’est ?
• Doté d’une résistance exceptionnelle (il a survécu à la bombe de Hiroshima), le ginkgo est un arbre dioïque pouvant atteindre 40 m de haut et vivre plus de 1 000 ans.
• Ses feuilles caduques, typiquement en éventail à 2lobes, vertes puis jaunes d’or à l’automne, sont assez épaisses, fermes et souples.
• D’Asie où il a survécu aux glaciations, il fut introduit comme plante ornementale en Europe et en Amérique du Nord où il est maintenant cultivé.
Quelle est sa composition ?
• A côté de composants classiques (flavonoïdes, proanthocyanes), la feuille de ginkgo se caractérise par des substances originales : biflavonoïdes, lactones diterpéniques (ginkgolides) et sesquiterpéniques (bilobalide), et des acides phénols (acide ginkgolique).
Quelles sont ses utilisations ?
• La feuille de ginkgo est utilisée chez l’adulte et la personne âgée :
– traditionnellement en cas de troubles circulatoires mineurs : sensation de jambes lourdes, de mains et de pieds froids ;
– sous forme d’extrait sec (rapport plante/extrait 35-67:1) raffiné et quantifié obtenu avec de l’acétone à 60 %, pour améliorer les troubles cognitifs liés à l’âge et la qualité de vie en cas de démence légère.
Quel est son mode d’action ?
• Les études pharmacologiques montrent que les flavonoïdes et les lactones terpéniques confèrent au ginkgo :
– une action circulatoire et anti-ischémique (effet tonique veineux, vasorégulateur artériel, augmentation de la résistance capillaire avec effet anti-œdémateux, inhibition de l’agrégation plaquettaire et amélioration de la microcirculation) ;
– une amélioration des fonctions cognitives : mémoire, attention, capacités d’apprentissage mettant en jeu un effet neuroprotecteur (actions antiradicalaire et métabolique vis-à-vis du glucose et de la respiration mitochondriale), effet antistress et amélioration de la neurotransmission.
• Les études cliniques donnent des résultats hétérogènes. Elles montrent cependant un intérêt de l’extrait sec dans le syndrome démentiel léger à modéré accompagné de symptômes généraux psychopathologiques : les activités journalières, la qualité de vie et les fonctions cognitives sont améliorées.
• L’extrait n’a pas d’intérêt à moyen terme (6 semaines) chez le sujet jeune en bonne santé et ne semble pas prévenir la survenue d’une maladie d’Alzheimer.
Quelle est sa posologie ?
• Troubles circulatoires mineurs : 250 à 360 mg de poudre par prise pour une dose journalière de 750 mg. Si les symptômes persistent au-delà de 2 semaines de traitement, une consultation médicale doit être envisagée.
• Troubles cognitifs : 120 à 240 mg d’extrait sec à l’acétone quantifié par jour durant 8 semaines au minimum. En l’absence d’amélioration après 3 mois de prise, le traitement doit être réévalué par le médecin.
Quels sont les risques ?
• La prise de ginkgo peut entraîner un risque de saignements, des céphalées et vertiges, des diarrhées, douleurs abdominales, nausées et vomissements, réactions d’hypersensibilité.
• Il est contre-indiqué pendant la grossesse (risque d’allongement du temps de saignement à l’accouchement et données insuffisantes de tératogenèse).
• Il est déconseillé durant l’allaitement et chez les enfants de moins de 18 ans faute de données suffisantes.
• Précautions d’emploi :la prise de ginkgo doit être interrompue 3 à 4 jours avant une opération chirurgicale et après avis médical en cas de tendance aux saignements ou de prise d’anticoagulants ou d’antiagrégants plaquettaires (possible interaction avec ces médicaments).
• Il pourrait favoriser la survenue de crises d’épilepsie chez les personnes prédisposées.
Sources : European Medicines Agency, « Community herbal monograph on Ginkgo biloba L., folium, assessment report on Ginkgo biloba L., folium », 28 janvier 2014 ; Académie nationale de pharmacie, « Extrait de Ginkgo biloba (Egb 761), état des connaissances à l’aube de l’an 2000 », Annales pharmaceutiques françaises, 1999, 57, supplément I.
ATTENTION AUX INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES !
• Warfarine : vérifier l’INR à chaque modification de dose, arrêt ou introduction de ginkgo.
• Dabigatran : risque d’allonger la demi-vie de l’anticoagulant avec risque hémorragique par inhibition de la glycoprotéine P intestinale.
• Efavirenz : risque de diminution des concentrations plasmatiques de l’antirétroviral par induction du CYP3A4.
• Nifédipine : risque d’augmentation des concentrations maximales de l’inhibiteur calcique (risque accru de vertiges et bouffées de chaleur).
Nom latin : Ginkgo biloba L.
Famille botanique : Ginkgoaceæ
Drogue : feuille séchée, récoltée lorsqu’elle est encore verte (monographie de contrôle à la Pharmacopée européenne).
Un extrait sec raffiné et quantifié de ginkgo est également décrit à la Pharmacopée européenne.
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