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Le fenugrec

Publié le 23 mars 2013
Par Chantal Ollier
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Qu’est-ce que c’est ?

Plante herbacée annuelle pouvant atteindre 50 cm de haut, le fenugrec (Trigonella fœnum-græcum L., Fabaceæ) porte des gousses minces et plates (en forme de petit haricot) contenant 4 à 20 graines.

Les graines sont anguleuses, de 2 à 3 mm de côté. Leur saveur est amère, leur odeur fortement aromatique. Elles sont décrites à la Pharmacopée européenne.

Quelle estsa composition ?

• La graine de fenugrec contient 23 à 30 % de protéines riches en lysine et tryptophane, deux acides aminés essentiels.

• Elle renferme 20 à 45 % de mucilages de type galactomannane, 0,6 à 3 % de saponosides dérivés de la diosgénine dont certains à saveur amère, des flavonoïdes, des stérols, de la trigonelline et 0,015 % d’une huile essentielle qui lui confère son odeur aromatique particulière.

Quelle est son utilisation ?

• Dans de nombreux pays, les graines de fenugrec sont utilisées entières, broyées ou moulues après avoir été légèrement grillées pour atténuer leur amertume pour aromatiser soupes, plats de poisson, viandes…

•  En phytothérapie : la graine est traditionnellement utilisée par voie orale pour stimuler l’appétit et favoriser la prise de poids et localement pour calmer les petites inflammations de la peau.

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Quel est son mode d’action ?

• Le fenugrec augmente l’appétit chez le rat.

• Il a un effet hypoglycémiant qui serait dû à plusieurs mécanismes :

– ralentissement de l’absorption intestinale du glucose par les mucilages ;

– stimulation de la sécrétion d’insuline par la 4-hydroxy-isoleucine ;

– modulation du métabolisme du glucose par la trigonelline et les saponosides ;

– stimulation au niveau cellulaire des voies de signalisation de l’insuline.

• Un effet hypolipémiant marqué par une baisse du cholestérol total et du LDL-cholestérol chez le rat et le chien est attribué aux saponosides.

• Peu d’études cliniques ont été réalisées chez l’homme pour évaluer l’effet hypoglycémiant et hypolipémiant. Elles ne permettent pas de démontrer clairement ces activités pharmacologiques.

• Le fenugrec possède également une activité anti-inflammatoire par voie locale et antiulcéreuse.

Quelle estla dose efficace ?

• Par voie orale, elle est équivalente à 1 à 6 g de graines par jour sous forme :

– d’extrait sec hydroalcoolique (295 mg deux fois/j) ;

– de graines fraîchement concassées (pour faciliter le broyage des graines, les faire tremper dans de l’eau toute une nuit) : 2 g soit 1/2 cuillère à café, 3 fois/j avant les repas ;

– d’extrait obtenu par macération pendant 3 h de 0,5 g de graines par tasse (agiter de temps en temps), plusieurs tasses par jour.

En l’absence d’amélioration après deux semaines de prise, le traitement doit être suspendu.

• En usage externe, le fenugrec est utilisé en décoction (50 g de graines pulvérisées dans 250 ml d’eau sont bouillies pendant 5 minutes). La décoction est appliquée encore chaude sous forme de cataplasme. Si les symptômes persistent au-delà d’une semaine, consulter un médecin.

Quels sontses inconvénients ?

• Le fenugrec peut provoquer flatulences et diarrhées, généralement en cas de consommation excessive.

• Des réactions allergiques sont possibles tant par voie orale (rhinite, asthme) qu’en application locale (réactions cutanées, œdème de la face, asthme).

• Les résultats des études d’embryo– et fœtotoxicité sont contradictoires et le fenugrec stimule l’utérus : son utilisation est donc déconseillée en cas de grossesse ou allaitement.

• Sa sécurité d’emploi n’a pas été évaluée chez l’enfant et l’adolescent de moins de 18 ans.

L’ESSENTIEL À RETENIR

• La graine de fenugrec est traditionnellement utilisée par voie orale chez l’adulte en cas de perte d’appétit et pour favoriser la prise de poids.

• Elle est déconseillée chez la femme enceinte ou allaitante, l’enfant et l’adolescent de moins de 18 ans.

• A utiliser avec prudence chez le diabétique en raison de son possible effet hypoglycémiant.

Sources : Agence européenne des médicaments, « Herbal Monograph on Trigonella foenum-graecum L. semen » ; Fleurentin J., Hayon J.-C., Les Plantes qui nous soignent, Editions Ouest France, 2007 ; Teuscher E., Anton R., Lobstein A., Plantes aromatiques : épices, aromates, condiments et huiles essentielles, Tec et Doc, 2005 ; Wichtl M., Anton R., Plantes thérapeutiques, Tec et Doc, 2003.