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Le chêne
Associé à Zeus, arbre de Jupiter, sacré pour les druides celtes, le chêne est utilisé depuis des centaines d’années pour ses propriétés astringentes.
Description
Remarquable par sa taille, jusqu’à 50 mètres de haut, son tronc droit qui peut atteindre 2 mètres de diamètre, ses branches basses puissantes et tortueuses, son âge puisqu’il peut vivre 800 ans, le chêne pédonculé ou chêne blanc est le plus répandu en France hormis sur le pourtour méditerranéen et au-dessus de 500 m d’altitude. Il n’aime pas le couvert et pousse isolé ou en lisière de forêt. Son feuillage ajouré est constitué de feuilles caduques, alternes, vert plus foncé à la face supérieure, au limbe étroit à la base et découpé en cinq à sept lobes arrondis et asymétriques. Les fleurs monoïques donnent des fruits, ou glands, insérés dans une cupule écailleuse et portés par un long pédoncule.
Principaux constituants
• Tanins, au minimum 3 % exprimés en pyrogallol et en général entre 8 et 20 % selon l’âge des rameaux et l’époque de la récolte :
– tanins hydrolysables, dont des ellagitanins,
– tanins condensés : monomères (catéchine, épicatéchine) et oligomères proanthocyaniques.
• Triterpènes et acides volatils.
Mécanisme d’action
• Les propriétés de l’écorce du chêne sont attribuées aux tanins.
• L’astringence résulte de la capacité des oligomères proanthocyaniques à se lier aux protéines de la salive, du mucus, des cellules épithéliales du tractus gastro-intestinal, de la peau et à des enzymes. Cette astringence crée de l’âpreté et une sensation de sècheresse en bouche. En usage externe, ces tanins forment avec les protéines des cellules superficielles une couche protectrice qui imperméabilise et protège les tissus sous-jacents des agressions extérieures, facilite leur régénération et limite la perte en fluide. Par voie orale, ils exercent un effet antidiarrhéique.
• Gastroprotecteurs, les tanins de l’écorce de chêne protègent la muqueuse gastrique des ulcérations induites par l’éthanol.
• Le pouvoir antiviral et antimicrobien résulte encore du pouvoir de liaison des tanins aux protéines des agents infectieux, dont une inactivation des adhésines microbiennes, des enzymes et protéines de transport de la paroi cellulaire. Ils se sont montrés actifs contre des staphylocoques dorés résistants à la méthicilline.
• L’activité antioxydante contribue à la protection des cellules contre le stress oxydatif.
L’écorce de chêne n’a pas fait l’objet d’études cliniques mais son intérêt est confirmé par une utilisation ancestrale comme tonique et pour soigner des petites plaies, des saignements, des dermatoses telles que l’eczéma suintant, les petites inflammations cutanées même si son emploi est devenu aujourd’hui plus limité en phytothérapie.
Posologie
Réservé à l’adulte :
– voie orale (diarrhée légère) : 1 g par tasse (1 cuillère à café = 3 g) pour une tasse d’eau froide, porter à ébullition puis infusion 10 minutes, 1 tasse 3 fois par jour. En l’absence d’amélioration après 3 jours de prise, il convient de consulter.
– voie locale : décoction 10 minutes à 20 g/l (1 cuillère à soupe = 6 g) en bains de bouche ou en compresses imprégnées sur des petites plaies plusieurs fois par jour pendant 1 semaine. En l’absence d’amélioration, consulter.
– en bains partiels de pieds (hyperhidrose), de mains (gerçures), de siège (hémorroïdes) : décoction 10 minutes à 5 g/l, un bain de 20 minutes 1 fois par jour et applications en cataplasmes ou rinçage plusieurs fois par jour durant 1 semaine. Consulter en l’absence d’amélioration ou en cas d’apparition de saignements rectaux.
Précautions d’emploi et contre-indications
• L’écorce de chêne est contre-indiquée en bain en cas de plaies ouvertes, d’affections étendues de la peau ou des muqueuses, d’infections cutanées.
• Elle est déconseillée chez la femme enceinte ou allaitante et chez les moins de 18 ans faute de données de sécurité suffisantes.
Effets indésirables
• Des réactions allergiques sont possibles.
• Par voie orale, une irritation gastrique peut survenir en cas de consommation excessive.
Interactions médicamenteuses
Voie orale : l’écorce de chêne doit être prise au moins 1 heure avant ou 1 heure après les autres médicaments, car elle peut en retarder l’absorption. Elle pourrait aussi interférer avec l’absorption du fer.
Sources : J. Bruneton, Pharmacognosie, Lavoisier, Paris, 2016 ; J.-P. Chaumont, J. Millet-Clerc, Phyto-aromathérapie appliquée à la dermatologie, Tec & Doc, Paris, 2011 ; EMA, Final community herbal monograph et assessment report on Quercus robur L, Quercus petraea (Matt.) Liebl, Quercus pubescens Willd. cortex, 25 novembre 2010 ; E. Meyer, Tee-Rezepturen, Deutscher Apotheker Verlag Stuttgart, 1999.
FICHE TECHNIQUE
Nom latin : Quercus robur L. (chêne pédonculé), Quercus petraea (Matt.) Liebl (chêne sessile), Quercus pubescens Willd. (chêne pubescent).
Famille : Fagaceae.
Partie utilisée : écorce coupée et séchée des jeunes rameaux et pousses latérales. Monographie de contrôle : Pharmacopée européenne.
Propriétés :
– astringent,
– antimicrobien.
Utilisation traditionnelle :
– diarrhée légère,
– inflammations mineures de la muqueuse buccale et de la peau,
– démangeaisons et brûlures associées aux hémorroïdes
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