Le boldo

Qu’est-ceque c’est ?

• Le boldo (Peumus boldus Molina, Monimiaceæ) est un arbuste dioïque de 5 à 6 m de haut originaire des régions arides du Chili. Les feuilles opposées, persistantes, ovales, coriaces, gris vert pâle, à bord légèrement enroulé vers la face inférieure ont un pétiole court et se caractérisent par la présence à la face supérieure de petites protubérances garnies de poils.

Les fleurs très odorantes, blanches ou jaunes, sont disposées en grappes. Le fruit est une graine brune, ovale et dure.

• La partie utilisée est constituée par les feuilles séchées (monographie de contrôle à la Pharmacopée européenne).

Quelle est sa composition ?

A côté de flavonoïdes et de coumarines, deux types de constituants caractérisent le boldo :

– des alcaloïdes aporphinoïdes (min 0,1 %) : boldine (le plus connu mais pas toujours majoritaire), isoboldine, isocorydine ;

– une huile essentielle (1,5 % min dans la feuille fragmentée), dont la composition dépend de la région d’origine : présence d’ascaridol dans les plants du nord du Chili, présence de p-cymène et de 1,8-cinéole dans les plants du sud du Chili. En pratique, ces derniers semblent peu disponibles sur le marché.

Quelle est son utilisation ?

• Le boldo est traditionnellement utilisé en cas de dyspepsie et de spasmes gastro-intestinaux légers.

• En France, il est aussi traditionnellement utilisé pour faciliter les fonctions d’élimination de l’organisme.

Quel est son mode d’action ?

• Le boldo est réputé spasmolytique, cholérétique et stimulant de la sécrétion gastrique par ses alcaloïdes. L’action cholérétique (qui augmente la production de bile) n’a toutefois pas été retrouvée dans les expérimentations les plus récentes. Un effet laxatif a été mis en évidence. Un essai pilote confirme que le boldo exerce un effet relaxant sur la musculature lisse intestinale.

• La boldine confère également à la drogue végétale des propriétés antioxydantes à l’origine d’un effet hépatoprotecteur et anti-inflammatoire.

Quelle est sa posologie ?

• A partir de 18 ans, à prendre avant les repas :

– infusion 15 min, 1 à 2 g par tasse (1 c. à c.), 2 à 3 fois par jour;

– extrait sec aqueux (5 :1) : jusqu’à 400 mg, 2 fois par jour.

• Si les symptômes persistent au-delà de 2semaines de traitement, il est conseillé de consulter.

Quels sont les risques ?

• Le boldo est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité au boldo et en cas d’obstruction des voies biliaires. Un avis médical est nécessaire en cas d’insuffisance hépatique, de cholangite ou de calculs biliaires.

• Il est déconseillé chez l’enfant et l’adolescent de moins de 18 ans faute de données suffisantes. Il est à éviter en cas de grossesse et allaitement, les données animales faisant état d’altérations anatomiques fœtales et de cas d’avortements à haute dose.

EMA, « Community herbal monograph on Peumus boldus Molina folium, Assessment report on Peumus boldus Molina folium », 19 janvier 2009 ; J. Fleurentin, J.-C. Hayon, Les Plantes qui nous soignent, « Traditions et thérapeutique », Ed. Ouest France, Rennes, 2007 ; R. Tisserand, R.Young, Essential oil safety, Elsevier Ed, 2014 ; M. Wichtl, R. Anton, Plantes thérapeutiques, Ed. Tec et Doc, Paris, 2003.

TOXICITÉ DE L’HUILE ESSENTIELLE DE BOLDO

• L’HE de boldo est une des HE les plus toxiques en raison de la présence conjointe d’ascaridol et d’alphathujone. Elle ne doit être utilisée ni par voie orale ni en usage externe car elle est neurotoxique et irritante pour la peau.

• L’HE étant soluble dans l’alcool, il est ainsi déconseillé pour éviter tout risque toxique, d’utiliser le boldo sous forme d’extrait hydroalcoolique (teinture, extrait fluide).

• L’ascaridol lui-même a des propriétés vermifuges.