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L’aubépine
Au milieu du XIXe siècle, un médecin irlandais du nom de Green l’utilisait pour soigner de nombreuses affections cardiaques. Ce n’est qu’après sa mort en 1894 que le nom de la plante utilisée fut dévoilé : l’aubépine acquit dès lors sa réputation.
Description
Diverses espèces d’aubépine s’hybridant très facilement entre elles poussent communément en Europe. Ce sont des arbrisseaux rameux de 4 à 5 m de haut, pouvant parfois atteindre 10 m. Les branches épineuses portent des feuilles alternes, caduques, vert vif sur la face supérieure et gris-vert sur la face inférieure. De forme ovale à obovale en coin, le nombre de lobes (3, 5 ou 7), leur profondeur et leur marge, entière ou finement dentée, varient selon les espèces. Les fleurs blanches ou rosées, très odorantes, sont réunies en corymbes. Le fruit est une drupe rouge sombre.
Principaux constituants
• Flavonoïdes (au minimum 1,5 %) : O-hétérosides (hyperoside, rutine) et C-hétérosides (vitexine, orientine, isovitexine).
• Proanthocyanes (1,6 % dans les feuilles, 1,2 % dans les fleurs) : procyanidols dimères, trimères et oligomère, épicatéchol.
• Acides triterpéniques : acides crataegolique, ursolique et oléanolique.
• Acides phénols : acides caféique et chlorogénique.
• Amines : phényléthylamine, acétylcholine.
Mécanisme d’action
• Flavonoïdes et proanthocyanes sont en grande partie à l’origine des propriétés de l’aubépine :
– effet inotrope + (augmentation de la force de contraction du myocarde), effet chronotrope – (ralentissement du rythme cardiaque), effet bathmotrope – (diminution de l’excitabilité myocardique), effet dromotrope + (accélération de la conductibilité cardiaque), régulateur du rythme cardiaque (anti-arythmique) ;
– cardioprotectrice ;
– hypotensive légère.
• Son action antispasmodique est attribuée aux flavonoïdes.
• Son effet sédatif est plus marqué pour les extraits aqueux (oligomères procyanidiques de haut poids moléculaire).
• L’aubépine, sous forme d’extraits hydroalcooliques, a fait l’objet de nombreux essais cliniques entre 1989 et 2011 dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque (classification NYHA I – III). De ces études randomisées ou observationnelles, il ressort que l’aubépine améliore la fonction d’éjection ventriculaire gauche, la tolérance à l’effort, les symptômes cliniques et subjectifs de la maladie (oedème des chevilles, dyspnée, fatigue et impression de bien-être avec parfois baisse de la tension artérielle). Toutefois, depuis 2012, la prise en charge de l’insuffisance cardiaque fait l’objet d’un protocole strict incluant 3 à 4 classes spécifiques de médicaments ayant fait leur preuve dans la baisse de la mortalité cardiaque et évalués selon de nouveaux paramètres d’efficacité auxquels ne répond pas l’aubépine. Il ne peut donc être envisagé de nos jours de traiter l’insuffisance cardiaque par cette seule plante. D’autres études ont par ailleurs montré qu’en thérapie de support au traitement conventionnel, l’aubépine n’apportait pas de bénéfice pour les patients. Sa balance bénéfice/risque est donc négative dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque NYHA II – III.
Posologie
• Pour améliorer les troubles cardiaques d’origine nerveuse, chez l’adulte :
– infusion 15 minutes, 1 à 2 g par tasse (1 càc = 1,8 g), 3 à 4 fois par jour sans dépasser la dose journalière de 6 g ;
– gélules de poudre : 190 à 350 mg par prise, 2 à 5 fois par jour pour une dose journalière de 570 à 1 750 mg. Si les symptômes persistent au-delà de 4 semaines de traitement, une consultation médicale s’impose.
• En cas de stress et pour faciliter le sommeil, à partir de 12 ans :
– infusion 15 minutes à 10 g/l, 250 à 500 ml par jour ;
– gélules de poudre : 190 à 350 mg par prise, pour une dose journalière de 570 à 1 750 mg.
En cas de stress, répartir la dose journalière en 3 prises dont une au coucher. En cas de difficultés d’endormissement, privilégier une prise au dîner et 2 prises 30 minutes avant le coucher. Si les symptômes persistent au-delà de 2 semaines de traitement, une consultation médicale s’impose.
• En spécialités : Arkogélules Aubépine gélules (poudre), 1 gélule 3 fois par jour jusqu’à 5 gélules par jour, ou Elusanes Aubépine gélules (extrait sec aqueux), 3 à 4 gélules par jour. En compléments alimentaires : Phytostandard Aubépine gélules (extrait sec), 1 à 2 gélules par jour, ou SIPF Aubépine bio, 5 ml, 2 fois par jour (présence d’alcool), ou EPS Aubépine, 1 à 3 càc par jour.
Précautions d’emploi – contre-indications
• L’aubépine est déconseillée en cas de grossesse, d’allaitement et chez les moins de 18 ou 12 ans selon l’indication, faute de données de sécurité suffisantes.
• Elle peut être utilisée en cas d’hypotension car elle ne réduit pas la postcharge.
Effets indésirables
Ni les études cliniques ni les remontées de pharmacovigilance ne font état d’effets indésirables notables.
Interactions médicamenteuses
Les études cliniques et les études expérimentales ne font pas état d’interactions médicamenteuses, notamment avec les hétérosides cardiotoniques, les anti-agrégants plaquettaires, les anti-arythmiques, et les antihypertenseurs (pas de risque de chute importante de la tension artérielle avec ces derniers).
Sources : J. Bruneton, Pharmacognosie, Tec & Doc, Paris, 2016 ; European herbal monograph et assessment report on Crataegus spp., folium cum flore, European Medicines Agency (EMA), 13 octobre 2014 ; J. Fleurentin et J.-C. Hayon, Plantes médicinales – traditions et thérapeutiques, Editions Ouest-France, 2008 ; M. Rombi et D. Robert, 120 plantes médicinales, Ed. Alpen, 2007 ; M. Wichtl et R. Anton, Plantes thérapeutiques, Tec & Doc, Paris, 2003 ; Zorniak M., Szydlo B., Krzeminski T. F., Crataegus special extract WS 1442 : up-to-date review of experimental and clinical experiences, J. of Physiol. and Pharmacol., 2017, 68(4):521-6.
FICHE TECHNIQUE
Nom latin : plusieurs sous-espèces de Crataegus peuvent être utilisées ainsi que leurs hybrides
Famille : Rosaceœ
Parties utilisées : rameaux florifères séchés récoltés avant la pleine floraison, fruit
Monographie de contrôle : Pharmacopée européenne
Propriétés :
– cardiotoniques,
– anti-arythmiques,
– hypotensives,
– sédatives.
Utilisations traditionnelles (feuilles et fleurs) :
– pour réduire les symptômes légers dus au stress
mental et pour faciliter le sommeil,
– pour réduire les symptômes en cas de troubles cardiaques passagers d’origine nerveuse après exclusion par un médecin de toute maladie cardiaque.
Les fruits n’ont pas d’utilisation traditionnelle en France.
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