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L’aubépine
Arbuste commun des haies, l’aubépine, avec ses nombreux bouquets de petites fleurs blanches, marque véritablement le retour du printemps. Elle est intéressante pour les troubles du sommeil et de l’anxiété associés à des manifestations cardiaques comme les palpitations.
Quelle est cette plante ?
Il existe plusieurs espèces d’aubépine utilisées de manière indistincte en phytothérapie en raison de leurs propriétés communes. Les plus prisées sont l’aubépine à un style, Crataegus monogyna, et celle à deux styles, Crataegus laevigata (= C.oxyacantha), dont on peut à la fois exploiter les sommités fleuries et les fruits. La pharmacopée française retient également l’usage des sommités fleuries d’autres espèces comme l’aubépine à cinq styles (C.pentagyna), l’aubépine noire (C.nigra) et l’azérolier (C.azarolus). Le style est le prolongement de l’ovaire qui porte le stigmate, et qui peut persister ou non sur le fruit.
• L’aubépine à un style est un arbuste épineux qui atteint en général 2 à 5 mètres de haut. Ses feuilles sont petites et découpées en cinq à sept lobes. Ses fleurs, de petite taille, blanches ou légèrement rosées aux étamines rose violacé, sont regroupées par cinq à dix en un « bouquet fleuri ». Elles laissent place, à la fin de l’été, à des fruits rouge foncé ressemblant à de petites pommes qui contiennent un noyau, appelés « cenelles ».
• Où la trouver ? On retrouve souvent les aubépines dans les friches et les haies. Celle à un style est très commune sur tout le territoire métropolitain, en plaine et en basse montagne. L’aubépine à deux styles, un peu moins courante, est plutôt présente dans la moitié Nord de la France. Quant à l’azérolier, on le voit surtout en région méditerranéenne.
• Où est-elle vendue ? L’aubépine fournit deux drogues végétales : les sommités fleuries, qui appartiennent au monopole pharmaceutique, et les fruits, qui sont, eux, en vente libre.
Quels sont ses usages ?
En phytothérapie
• Utilisation : les sommités fleuries d’aubépine ont montré une activité significative dans différents essais cliniques sur la fonction cardiaque, en augmentant notamment la force de contraction (effet inotrope positif) et en diminuant l’excitabilité et la fréquence cardiaque (effets bathmotrope et dromotrope négatifs). Elles s’avèrent donc intéressantes en cas d’insuffisance cardiaque légère. Elles exercent par ailleurs un léger effet hypotenseur. Leur usage doit toutefois se limiter aux patients ayant un cœur sain, et il est nécessaire d’avoir écarté tout trouble cardiaque grave par l’interrogatoire et, le cas échéant, par un avis médical.
L’aubépine présente aussi des activités sédatives nerveuses. Elle est donc intéressante dans les troubles mineurs du sommeil et de l’anxiété. On la conseillera particulièrement lorsqu’ils sont associés à des manifestations de nature cardiaque comme les palpitations ou d’autres symptômes subjectifs, telle la dyspnée ou une sensation d’oppression thoracique.
• Partie utilisée : sommité fleurie, aussi parfois appelée « bouquet fleuri », qui correspond aux fleurs accompagnées des feuilles qui les entourent directement.
• Principes actifs : flavonoïdes et proanthocyanidols principalement.
• Posologie recommandée.
→ Adultes.
Tisane : réaliser une infusion pendant 10-15 minutes de 1 à 2 g de sommités fleuries pour une tasse de 150 ml, à boire jusqu’à quatre fois par jour. Dans le cas des troubles du sommeil, on la préconisera davantage après le repas et/ou 30 à 45 minutes avant le coucher.
Poudre : 190 à 350 mg par prise, jusqu’à cinq fois par jour. Spécialité : Arkogélules aubépine 350 mg.
Médicaments à base de plantes : l’aubépine est souvent associée à d’autres plantes aux propriétés sédatives et calmantes dans de nombreuses spécialités à base de plantes disponibles en vente libre. Exemples : comprimés et gélules à base d’extraits, tels Cardiocalm, Euphytose, Omezelis, Spasmine, Sympathyl, Tranquital, Elusanes aubépine ; solutions buvables et sirops, tels Biocarde, Sédatif Tiber ; tisanes, comme Santane N° 9.
La spécialité Okimus associe un extrait d’aubépine au benzoate de quinine pour traiter les crampes musculaires nocturnes. Inscrite en liste I, Okimus nécessite un bilan étiologique et une évaluation des risques spécifiques, surtout en raison de la présence du benzoate de quinine.
Compléments alimentaires : les sommités fleuries, les fruits et les bourgeons d’aubépine sont autorisés dans les compléments alimentaires. Il convient néanmoins de privilégier les spécialités à statut de médicament à base de plante, en vente libre, car ils bénéficient d’un meilleur encadrement en termes de posologies, de contrôles et de standardisation.
Posologies : se conformer aux recommandations des fabricants en raison des variations liées à chaque type d’extrait selon la nature du solvant, le ratio plante/solvant…
→ Enfants.
Dans la prise en charge des troubles mineurs du sommeil et de l’anxiété, l’utilisation chez les moins de 12 ans n’est pas recommandée par précaution, par manque de données cliniques. Pour soulager les manifestations cardiaques liées au stress, l’aubépine n’est pas recommandée chez les moins de 18 ans en raison du risque de retard de prise en charge d’une éventuelle pathologie cardiaque.
• Contre-indications et précautions d’emploi : le recours à l’aubépine nécessite d’avoir écarté tout trouble cardiaque grave préexistant. Une consultation médicale est nécessaire en cas d’aggravation ou de non-résolution des symptômes. Il existe une contre-indication de principe en cas de grossesse et d’allaitement, par manque de données cliniques.
Fruits d’aubépine
Également appelés cenelles ou senelles, ces fruits rougissent à la fin de l’été et font le bonheur des oiseaux, qui les consomment l’hiver. Ils sont essentiellement constitués d’un noyau, ou plusieurs selon les espèces, et d’une fine couche de pulpe, qui a été utilisée comme succédané de farine dans les périodes de disette. S’ils sont inscrits à la pharmacopée française et disposent d’une monographie de contrôle à la pharmacopée européenne, les fruits d’aubépine sont beaucoup moins employés que les sommités fleuries.
• Où sont-ils vendus ? La pharmacopée française ne retient pour leurs propriétés médicinales que les fruits des aubépines à un et deux styles libérés du monopole pharmaceutique, et donc en vente libre.
• Principes actifs : comme pour les sommités fleuries, ce sont surtout les flavonoïdes et les proanthocyanidols, responsables de leurs propriétés médicinales.
• Indications principales : on retient en général des indications similaires pour les fruits et pour les sommités fleuries, sur la base d’un usage traditionnel. Quasiment inutilisés sous la forme de tisanes, les fruits servent surtout à la réalisation d’extraits.
Des questions ou des envies de sujets ? phyto@porphyre.fr
L’essentiel
Les sommités fleuries d’aubépine sont utilisées en cas :
→ d’insuffisance cardiaque légère ;
→ de troubles cardiaques mineurs liés à l’anxiété ;
→ de troubles du sommeil associés à une manifestation cardiaque, palpitations notamment.
Adultes
Tisane : infusion de 10-15 minutes de 1-2 g de sommités fleuries par tasse, à boire 1 à 4 fois par jour.
Poudre : 190 à 350 mg par prise, jusqu’à 5 fois par jour.
Médicaments et compléments alimentaires : préférer les produits avec un statut de médicament et se référer aux indications du fabricant.
Enfants
< 12 ans : utilisation non recommandée par manque de données cliniques.
< 18 ans : possible dans les troubles mineurs du sommeil. Nécessite un avis médical dans les manifestations cardiaques de l’anxiété.
Utilisation nécessitant d’avoir écarté tout trouble cardiaque grave. Consultation médicale nécessaire en cas d’aggravation ou de non-résolution des symptômes.
Contre-indication de principe en cas de grossesse et d’allaitement, par manque de données cliniques.
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