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L’aloe vera

Publié le 27 juin 2023
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Malgré une vigilance nécessaire et l’application de crème solaire, des coups de soleil peuvent survenir l’été. Pour calmer la douleur et favoriser la cicatrisation, le gel d’Aloe vera s’avère intéressant. C’est l’occasion d’en savoir plus sur cette plante aux propriétés multiples.

Quelle est cette plante ?

L’aloe vera (Aloe vera), aussi appelé aloès des Barbades, est une plante herbacée aux feuilles succulentes, vert pâle à glauque, parfois tachetées de blanc. Ses feuilles, pouvant mesurer jusqu’à 80 cm, sont disposées en rosettes et leur marge est dentée d’épines souples. L’inflorescence est une grappe de fleurs jaunes, parfois maculées de rouge, pouvant atteindre 1,5 m de haut. La classification botanique de cette plante a beaucoup évolué. Elle appartient désormais à la famille des Asphodelaceae, après avoir longtemps été rangée dans celle des Xanthorrhoeaceae. Il n’est pas exclu que cette classification évolue encore dans les prochaines décennies ! La feuille, charnue, renferme un gel translucide mucilagineux, à distinguer du latex jaune à orange qui s’écoule de la couche chlorophyllienne externe de la feuille.

• Où le trouver ? L’Aloe vera est cultivé au moins depuis l’Antiquité et diffusé au gré des migrations humaines, mais son origine exacte est inconnue. Il s’est naturalisé dans de nombreuses régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes de la planète. Plante dite xérophile, elle affectionne particulièrement les régions sèches et arides.

• Quand le récolter ? L’Aloe vera peut être récolté tout au long de l’année. C’est la maturité des feuilles qui détermine les possibilités de ramassage. Dans les zones où il est cultivé, il est possible de faire deux à trois récoltes par an.

• Où est-il vendu ? Il existe plus d’une centaine d’espèces, mais seuls l’Aloe vera et l’aloès du Cap (Aloe ferox) sont retenus par la pharmacopée française pour leur usage médicinal. Le gel d’Aloe vera et le suc concentré d’Aloe vera et Aloe ferox sont inscrits à la liste A de la pharmacopée. Le gel a été libéré du monopole pharmaceutique alors que le suc concentré en fait partie. Le suc, la feuille et le gel peuvent entrer dans la composition de compléments alimentaires. Mais, depuis 2021, ils ne peuvent pas apporter de dérivés hydroxyanthracéniques… ce qui revient en réalité à interdire l’emploi des feuilles et du suc sous ce statut.

Quels sont ses usages ?

Gel

• Utilisation. Le gel possède des propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires, cicatrisantes et immunomodulatrices. Il est intéressant pour maintenir une bonne hydratation de la peau, son effet est filmogène et adoucissant, et pour favoriser la cicatrisation, notamment en cas de brûlures ou de coups de soleil. Une étude clinique a également montré un effet émollient en cas d’eczéma et il peut être employé en cas d’érythème fessier. Le gel peut être appliqué tel quel, directement sur la peau ou incorporé à des cosmétiques, principalement pour ses propriétés hydratantes. Il peut l’être aussi par voie orale pour soulager certaines douleurs digestives. Des résultats favorables ont été observés en cas de syndrome du côlon irritable ou de colites ulcéreuses. Un effet hypoglycémiant par voie orale a été constaté.

• Partie utilisée : gel contenu dans le parenchyme mucilagineux situé au centre de la feuille.

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• Principes actifs : le gel d’Aloe vera renferme essentiellement de l’eau (environ 99 %) et un polysaccharide dérivé du mannose. Sont aussi présents, en quantité moindre, des sucres simples, des lipides, des protéines et des minéraux.

• Contre-indications et précautions d’emploi : en cas de collecte de gel à partir de la feuille fraîche, il est important de prendre garde à ne pas le contaminer par du latex, jaunâtre, en particulier en cas d’usage interne. Il conviendra de bien éplucher la feuille. De rares cas de réactions allergiques ont été signalés.

Latex

• Utilisation : le latex d’Aloe vera est en général concentré par ébullition pour donner un suc brun rougeâtre et solide employé sous forme de poudre ou dissous dans un solvant. Les dérivés hydroxyanthracéniques contenus dans le suc d’aloès ont principalement un effet laxatif stimulant.

• Partie utilisée : latex séché provenant des parties chlorophylliennes de la feuille.

• Principes actifs : dérivés hydroxyanthracéniques (aloïnes, aloe-émodol, chrysophanol) et dérivés jusqu’à 40 % et une résine de composition complexe.

• Posologie recommandée.

Adulte et adolescent à partir de 12 ans : en une prise par jour, le soir, une forme pharmaceutique apportant l’équivalent de 15 mg de dérivés hydroxyanthracéniques (ne pas dépasser 30 mg par jour). Il n’existe plus de médicament à base de plante laxatif stimulant contenant des dérivés hydroxyanthracéniques issu d’aloès en France depuis l’arrêt de la commercialisation de la spécialité Idéolaxyl, en 2020.

• Contre-indications et précautions d’emploi : tous les laxatifs sont contre-indiqués en cas de syndrome occlusif ou sub-occlusif ou de syndromes abdominaux douloureux de cause indéterminée, et la persistance de la constipation doit amener à consulter un médecin. Les laxatifs stimulants à dérivés hydroxyanthracéniques ne doivent pas être utilisés plus de dix jours, au risque de provoquer une dépendance : nécessité d’augmenter la posologie et constipation sévère en cas de sevrage. Une prise prolongée peut causer la « maladie des laxatifs », caractérisée par une mélanose recto-colique (pigmentation foncée de la muqueuse du côlon) et une colopathie fonctionnelle sévère. Les dérivés hydroxyanthracéniques peuvent aussi être responsables d’une hypokaliémie, qui peut entraîner des répercussions cardiaques potentiellement graves. Des interactions médicamenteuses sont possibles avec des médicaments favorisant les torsades de pointe (amiodarone, sotalol…) en raison de cette hypokaliémie. Les digitaliques et les autres médicaments hypokaliémiants (corticoïdes, amphotéricine B…) nécessitent des précautions d’emploi. Leur utilisation est contre-indiquée chez l’enfant de moins de 12 ans et la femme enceinte.

Autres plantes de la constipation occasionnelle

Compte tenu des risques liés aux laxatifs stimulants, il est préférable de conseiller des solutions plus douces en cas de constipation occasionnelle, comme les laxatifs de lest, qui agissent en augmentant l’hydratation et le volume des selles pour favoriser leur exonération. Certaines plantes peuvent notamment être employées dans cette approche.

• Graines de psyllium (Plantago afra et Plantago indica). Enfant de 6 à 12 ans : 12 à 25 g par jour en deux à trois prises. À partir de 12 ans : 25 à 40 g par jour en deux à trois prises.

• Graines d’ispaghul (Plantago ovata). Enfant de 6 à 12 ans : 4 à 25 g par jour en deux à trois prises. À partir de 12 ans : 8 à 40 g par jour en deux à trois prises.

• Tégument d’ispaghul (Plantago ovata). Enfant de 6 à 12 ans : 3 à 8 g par jour en deux à trois prises. À partir de 12 ans : 7 à 11 g par jour en deux à trois prises.

Dans tous ces cas, s’assurer d’une bonne hydratation (30 mL de liquide par gramme de graines).

• Graines de lin (Linum usitatissimum). À partir de 12 ans : 10 à 15 g par jour en deux à trois prises, chacune associée à 150 mL de liquide.

Des questions ou des envies de sujets ? Envoyez vos demandes par mail à : phyto@porphyre.fr

L’essentiel

Le gel d’Aloe vera présente une action :

→ hydratante ;

→ antibactérienne ;

→ anti-inflammatoire ;

→ cicatrisante ;

→ immunomodulatrice.

Usage externe : brûlures et coups de soleil, eczéma, érythème fessier et de manière générale pour hydrater la peau. Le gel s’emploie seul ou incorporé à des cosmétiques.

Usage interne : douleurs digestives.

Contre-indications et précautions d’emploi : attention à ne pas contaminer le gel avec le latex présent dans les parties vertes de la feuille. Rares cas d’allergies.

Le latex d’Aloe vera agit comme :

→ laxatif stimulant.

Adulte et adolescent (> 12 ans) : l’équivalent de 15 mg de dérivés hydroxyanthracéniques 1 fois par jour, le soir (max. 30 mg par jour), pas plus de 8 à 10 jours consécutifs.

Contre-indications et précautions d’emploi : en cas de syndrome occlusif, douleurs abdominales de cause indéterminée. Dépendance : augmentation des doses, constipation réflexe. Risque de « maladie des laxatifs », d’hypokaliémie. Interactions médicamenteuses en lien avec l’hypokaliémie. Contre-indiqué chez l’enfant de moins de 12 ans et la femme enceinte.

Alternatives (laxatifs de lest) :

→ Psyllium (Plantago afra et Plantago indica).

→ Ispaghul (Plantago ovata).

→ Lin (Linum usitatissimum).