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La levure rouge de riz
Moisissure de couleur rouge, cultivée sur du riz blanc, la levure rouge de riz renferme de la monacoline K, substance ayant les caractéristiques pharmacologiques des statines et aussi leurs effets indésirables.
De quoi s’agit-il ?
Issue de la fermentation du riz blanc, la levure de riz rouge, ou plus exactement la levure rouge de riz, renferme des monacolines, et en particulier la monacoline K (pour 90 %), capable d’inhiber l’HMG-CoA réductase, enzyme impliquée dans la synthèse hépatique du cholestérol. Possédant l’activité pharmacologique des statines, la monacoline K entre dans la composition de médicaments dans certains pays − mais pas en France − sous la dénomination commune internationale (DCI) lovastatine.
Dispose-t-elle d’une allégation de santé ?
Plusieurs études cliniques versus placebo montrent qu’une dose allant de 3 à 12 mg par jour environ de monacoline K réduit légèrement le cholestérol total et le LDL-cholestérol (LDL-c), de l’ordre de 20 %, après 8 semaines de prise environ pour les doses les plus élevées, davantage pour les plus faibles.
Jusqu’en juin 2022, la levure rouge de riz possédait ainsi une allégation de santé européenne pour le maintien d’une cholestérolémie normale, à raison de 10 mg de monacoline K par jour. Or, des effets indésirables hépatiques, cutanés et musculaires, graves pour certains et ayant nécessité une hospitalisation, ont été rapportés en Europe lors de la prise de compléments alimentaires de levure rouge de riz. Dans un rapport paru en 2018, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a conclu qu’ils survenaient pour des doses faibles de monacoline K, dès 3 mg par jour, et qu’il n’était pas possible de recommander une dose journalière qui ne nécessiterait pas de précautions quant aux effets nocifs sur la santé.
Depuis juin 2022, la réglementation européenne impose une concentration en monacolines inférieure à 3 mg dans les compléments alimentaires. A cette dose, selon le rapport de l’EFSA, la monacoline K est susceptible de réduire la cholestérolémie totale (- 11,2 %) et le LDL-c (- 14,8 %).
D’autres composants lui sont-ils associés ?
La levure rouge de riz est parfois associée à des policosanols (extraits de canne à sucre), à des extraits d’artichaut, à la coenzyme Q10, à des phytostérols, à la berbérine, par exemple.
La berbérine est déconseillée, entre autres, aux personnes diabétiques et souffrant de troubles cardiaques.
La prise de phytostérols est, d’une manière générale, déconseillée car ils pourraient augmenter le risque cardiovasculaire chez certaines personnes.
Le complément alimentaire Limicol, des laboratoires Lescuyer, associe la levure rouge de riz à des policosanols, à des extraits d’artichaut et d’ail et à des polyphénols, notamment. Ayant fait l’objet de quatre études cliniques randomisées en double aveugle versus placebo, il bénéficie d’une allégation de santé exclusive pour la réduction du LDL-c.
Quelles précautions ?
La levure rouge de riz est déconseillée avant 18 ans et chez les personnes âgées de plus de 70 ans, en cas de grossesse ou d’allaitement, et en cas de troubles hépatiques, d’insuffisance rénale, de pathologie musculaire et d’hypothyroïdie non traitée. Son association avec une autre statine ou un fibrate est également à proscrire en raison d’une addition d’effets indésirables. Celle avec des inhibiteurs du cytochrome P450 3A4 (certains macrolides, azolés, pamplemousse, notamment) ou avec l’alcool est déconseillée.
A dire aux patients
– Les personnes ayant eu des effets indésirables sous statines tendent parfois à se tourner vers la levure rouge de riz. Or, ce sont les premiers à qui elle est déconseillée. Moins efficace que les médicaments, dont les doses en principes actifs sont parfaitement standardisées, elle peut exposer aux mêmes effets indésirables, même à des doses inférieures à 3 mg par jour.
– Son utilisation doit dans tous les cas être accompagnée d’un suivi médical quant à ses bénéfices, d’une surveillance globale du risque cardiovasculaire et de ses effets indésirables, en particulier hépatiques et musculaires.
- Sources : « Cholesterol-lowering effects of a proprietary Chinese red-yeast-rice dietary supplement », The American Journal of Clinical Nutrition, février 1999 ; « Peut-on abaisser son taux de cholestérol avec des compléments alimentaires »,Revue médicale Suisse, mars 2016; « Scientific opinion on the safety of monacolins in red yeast rice », Autorité européenne de sécurité des aliments, août 2018 ; « Evaluation du risque et du bénéfice liés à la consommation de produits alimentaires enrichis en phytostérols ou en phytostanols », avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), juin 2014 ; « Utilisation de plantes à base de berbérine dans les compléments alimentaires », avis de l’Anses, novembre 2019 ; règlement (UE) 2023/648 de la Commission du 20 mars 2023 autorisant une allégation de santé portant sur des denrées alimentaires et faisant référence à la réduction d’un risque de maladie.
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