- Accueil ›
- Conseils ›
- Santé naturelle ›
- La canneberge
La canneberge
La canneberge est traditionnellement utilisée pour soulager et prévenir les infections urinaires. Si ses propriétés peinent à être validées cliniquement, son utilisation depuis plusieurs décennies souligne un intérêt en première intention dans les situations non compliquées. La canneberge
Quelle est cette plante ?
La canneberge (Vaccinium macrocarpon) est un arbrisseau à feuilles persistantes appartenant à la famille des Ericaceae. Originaire d’Amérique du Nord, elle est parfois mieux connue sous le nom anglais de cranberry, qui vient de « crane berry », littéralement « baie de grue », en raison de ses fleurs qui évoquent la forme d’une tête de grue cendrée. Les canneberges ont des tiges rampantes qui peuvent atteindre jusqu’à 1 mètre de long mais ne dépassent pas les 30 centimètres de haut en général. Ses feuilles, petites, sont de forme ovale et de couleur vert foncé. Ses fleurs, petites et blanches, sont regroupées en grappes et donnent naissance à des baies rouges, rondes et légèrement aplaties, d’environ 1 centimètre de diamètre.
Il ne faut pas la confondre avec une espèce proche, la canneberge d’Europe (Vaccinium oxycoccos), qui, comme son nom l’indique, pousse non seulement en Europe mais aussi dans les zones tempérées d’Asie. Cette dernière porte des fruits deux fois plus petits et n’est pas particulièrement retenue pour ses propriétés médicinales traditionnelles. Comme d’autres espèces du genre Vaccinium, elles sont toutes deux qualifiées d’airelles.
• Où la trouver ? En Amérique du Nord, la canneberge pousse spontanément dans les marais et les tourbières, mais la très grande majorité de la production provient de cultures industrielles dans des champs inondables appelés cannebergières. Plus de 600 000 tonnes sont produites chaque année aux États-Unis et au Canada.
• Quand la récolter ? Les baies sont récoltées après la troisième année de plantation vers le mois d’octobre, avec un procédé original qui consiste à immerger complètement les champs, puis à récupérer les baies qui flottent à la surface de l’eau.
• Où est-elle vendue ? La canneberge est une plante alimentaire qui n’est pas inscrite à la liste des plantes médicinales de la pharmacopée. On la trouve sous diverses formes alimentaires – jus, confitures, sauces… – et de compléments alimentaires.
Quels sont ses usages ?
En phytothérapie
• Utilisation : la canneberge est traditionnellement employée pour prévenir les infections urinaires basses récurrentes chez la femme, et soulager les symptômes associés, comme les sensations de brûlure lors de la miction et l’envie pressante d’uriner. Avant d’y recourir dans ces indications, il convient d’écarter tout risque de gravité. Les symptômes d’une infection urinaire associés à de la fièvre ou à une douleur lombaire pourraient être le signe d’une pyélonéphrite, et donc d’une atteinte rénale, et nécessitent un avis médical rapide, tout comme la présence de sang dans les urines. Une infection urinaire chez l’homme jeune, plus rare, peut entraîner des complications graves (épididymite et prostatite) et requiert également un avis médical.
L’action de la canneberge peut notamment s’expliquer par celle des proanthocyanidols (PAC) présents dans le fruit. Ces derniers ont montré une action d’inhibition de l’adhérence des bactéries, en particulier Escherichia coli, fréquemment impliquée dans les cystites, aux cellules de la paroi vésicale. Le groupe d’experts de la Commission européenne en charge des médicaments à base de plantes (HMPC) reconnaît ces propriétés uniquement sur la base d’une ancienneté d’utilisation. Les agences européennes et française de sécurité de l’alimentation (Efsa et Anses) indiquent, quant à elles, dans plusieurs rapports, que les données cliniques actuelles sont insuffisantes pour conclure que la consommation de canneberge a bel et bien un effet préventif sur les infections urinaires. Les allégations à ce sujet ne sont d’ailleurs pas autorisées pour les aliments et les compléments alimentaires.
• Parties utilisées : fruits et jus des fruits.
• Principes actifs : ce sont principalement à des molécules rattachées à la famille des tanins, les proanthocyanidols, que l’on attribue les propriétés de la canneberge. Le fruit contient également des flavonoïdes et des anthocyanes, ainsi que des acides organiques qui contribuent probablement aussi à son activité. Avec 13,7 mg/100 g de vitamine C, le fruit frais de canneberge est une source de vitamine C.
• Posologie recommandée.
→ Femmes adultes et âgées.
Jus de fruits. Pour soulager les symptômes : de 50 à 80 mL, deux à quatre fois par jour. En cas de persistance des symptômes au-delà de quatre jours, une consultation médicale est nécessaire.
Pour prévenir les récidives : de 15 à 80 mL, deux fois par jour.
Complément alimentaire. Pour prévenir les récidives : dose permettant d’atteindre 36 mg de proanthocyanidols, une à deux fois par jour.
• Contre-indications et précautions d’emploi : l’utilisation chez les enfants, les hommes et les femmes enceintes n’est pas recommandée pour soulager les troubles urinaires, en raison des risques de complications liées à un retard de prise en charge médicale adaptée. L’usage alimentaire ne pose bien entendu aucun problème. La canneberge est contre-indiquée en cas de traitement par le tacrolimus ou la warfarine, en raison d’un risque d’interactions médicamenteuses avec ces molécules. Le jus de canneberge, riche en acide oxalique, entraîne une diminution du pH urinaire, pouvant favoriser les calculs urinaires en raison de la précipitation de l’oxalate de calcium et d’acide urique. Il est donc contre-indiqué en cas de lithiase urinaire.
Des « cousines » en cas de troubles urinaires
D’autres plantes de la famille des Ericaceae sont traditionnellement employées pour soulager et prévenir les troubles urinaires chez la femme adulte.
Busserole ou raisin d’ours (Arctostaphylos uva-ursi)
• Partie utilisée : la feuille.
• Posologie recommandée : de préférence une macération, éventuellement une infusion, à partir de 1,5 à 4 g de feuilles pour une tasse de 150 mL, deux à quatre fois par jour, sans dépasser 8 g par jour.
Callune vulgaire (Calluna vulgaris)
• Partie utilisée : la sommité fleurie.
• Posologie recommandée : réaliser une infusion pendant 10 minutes à partir de 1,5 g de sommités fleuries pour une tasse de 150 mL, à prendre trois fois par jour.
Bruyère cendrée (Erica cinerea)
• Partie utilisée : la sommité fleurie.
• Posologie recommandée : réaliser une infusion pendant 10 minutes à partir de 1,5 g de sommités fleuries pour une tasse de 150 mL, à prendre trois fois par jour.
Myrtille (Vaccinium myrtillus)
• Partie utilisée : la feuille.
• Posologie recommandée : infusion de 10 minutes à partir de 1 g de feuilles pour une tasse de 150 mL, à prendre trois fois par jour.
Autres plantes
Au-delà des seules Ericaceae, d’autres plantes, par leur effet diurétique permettant de favoriser la vidange de la vessie, et donc de diminuer la charge bactérienne au niveau urinaire, sont utiles pour prévenir les infections : bouleau (Betula pendula), genévrier (Juniperus communis), ortie (Urtica dioica), prêle (Equisetum arvense), piloselle (Pilosella officinarum), reine-des-prés (Filipendula ulmaria), solidage (Solidago virgaurea) … La forme la plus adaptée est alors la tisane, qui permet d’absorber en même temps une grande quantité d’eau. L’emploi de ces plantes sous forme de poudres ou d’extraits nécessite de boire au moins 1,5 L dans la journée.
Des questions ou des envies de sujets ? Envoyez vos demandes par mail à : phyto@porphyre.fr
Les fruits de la canneberge sont traditionnellement utilisés pour :
→ prévenir les récidives d’infections urinaires basses ;
→ soulager les symptômes associés aux infections urinaires non compliquées de la femme jeune ou âgée.
Femmes jeunes ou âgées
Jus de fruits. Soulagement des symptômes : 50 à 80 mL, 2 à 4 fois par jour. En cas de persistance des symptômes au-delà de quatre jours, une consultation médicale est nécessaire. Prévention des récidives : 15 à 80 mL, 2 fois par jour.
Complément alimentaire.
Prévention des récidives : la dose permettant d’atteindre 36 mg de proanthocyanidols, 1 à 2 fois par jour.
Contre-indications : enfants, hommes, femmes enceintes (risques de complications accrus) ; en cas de lithiase urinaire car riche en acide oxalique, et donc risque de favoriser la survenue de calculs rénaux.
Interactions médicamenteuses suspectées : anticoagulants (warfarine), immunosuppresseurs (tacrolimus).
- Du biberon aux médicaments : une exposition retrace l’histoire de la pharmacie et de la pédiatrie
- Le « challenge paracétamol » : un phénomène inquiétant aux portes de la France ?
- Aspartame : une pétition réclame son interdiction à l’échelle européenne
- Vapotage de substances psychoactives : l’ANSM tire la sonnette d’alarme
- Un patient a entendu dire qu’il pouvait désormais prendre son comprimé de Lévothyrox le soir au coucher. Est-ce vrai ?
![Pharmaciens et IA : l’ère du professionnel augmenté](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/02/iStock-2160652611-680x320.jpg)
![Maladie de Charcot : le Parlement vote une amélioration de la prise en charge](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/02/istockphoto-1463851735-612x612-1-612x320.jpg)
![Médicament contre la douleur : une alternative aux opioïdes](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/02/iStock-977724346-680x320.jpg)