Huile essentielle d’eucalyptus radié : idéale pour la toux grasse

Huile essentielle d’eucalyptus radié : idéale pour la toux grasse

Publié le 7 mars 2025
Par Didier Pesoni
Mettre en favori
L’huile essentielle d’eucalyptus radié est une alliée incontournable face aux pathologies hivernales dites à « mucus » pour lesquelles les solutions thérapeutiques efficaces sont rares, y compris en allopathie. Reconnue par de nombreuses études, son efficacité fait consensus.

Présentation de l’huile essentielle

S’il existe plusieurs centaines d’espèces d’eucalyptus, trois sont particulièrement reconnues pour leurs huiles essentielles (HE) : les eucalyptus globuleux, citronné et radié. On retrouve ce dernier en grande quantité en Europe, en Afrique et à La Réunion. L’Australie regorge de forêts d’eucalyptus radiés sauvages utilisés pour la distillation et la fabrication d’HE de qualité exceptionnelle.

Antivirale en diffusion, anti-inflammatoire locale modérée, l’HE d’eucalyptus radié est surtout utilisée pour ses propriétés favorisant la fluidification et l’évacuation du mucus. Elle est naturellement riche en 1,8-cinéole, appelé « eucalyptol », et son usage traditionnel est reconnu par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Cet actif naturel se retrouve en pharmacie dans de nombreuses spécialités : pastilles, sirops, capsules, suppositoires, crème pectorale et produits d’inhalation.

Elle peut s’utiliser par toutes les voies d’administration.

Elle constitue un remède de référence pour les toux grasses, rhumes, sinusites, otites séreuses et bronchites grâce à son action fluidifiante et expectorante.

L’eucalyptol ou 1,8-cinéole

Le 1,8-cinéole, nom biochimique de l’eucalyptol, porte les propriétés thérapeutiques de l’HE d’eucalyptus radié qui en contient 60 à 70 % environ. Cette molécule est probablement à ce jour la plus efficace pour éliminer l’excès de mucus présent dans les cavités de l’organisme (bronches, sinus, cavités nasales, conduit tympanique, etc.).

Publicité

Les hypothèses sur ses modes d’action sont :

– l’élimination du mucus qui repose sur 4 mécanismes. L’augmentation de la fréquence de battement des cils vibratiles qui facilite son élimination grâce à l’effet « balai » ; l’effet mucolytique qui scinde les liaisons entre les glycoprotéines du mucus, les mucines, réduisant ainsi sa viscosité ; l’interaction avec les régions hydrophobes limitant l’adhérence du mucus ; l’activation des canaux ioniques membranaires des cellules séreuses qui produisent une sécrétion plus aqueuse donc plus fluide ;

– la diminution de l’inflammation des voies respiratoires. L’eucalyptol abaisse notamment la production de médiateurs pro-inflammatoires au niveau des muqueuses otorhinolaryngologiques et bronchiques.

– la réduction des infections secondaires, grâce à ses propriétés antivirales et antiseptiques, particulièrement efficace en inhalation et en diffusion. Un effet antibactérien modéré est aussi souvent constaté

HE équivalentes

L’HE d’eucalyptus smithii est très proche de celle de l’eucalyptus radié, elles sont dites « équivalentes thérapeutiques ». Il existe également une grande proximité avec l’HE d’eucalyptus globuleux mais celle-ci possède des conditions d’utilisation plus restreintes (à éviter en diffusion et pour les enfants en dessous de 7 ans) et une odeur moins agréable.

Ne vous trompez pas d’huile essentielle !

Si la composition et les propriétés des huiles essentielles d’eucalyptus radié et globuleux sont proches avec plus de 60 % d’1,8 cinéole, l’eucalyptus citronné (Eucalyptus citriodora) composé majoritairement de citronellal, anti-inflammatoire et répulsifs contre les insectes, est très différent dans sa composition, ses indications et son mode d’emploi.

Associations synergiques intéressantes

L’association avec des HE efficaces sur la toux sèche, comme celles de cyprès, de pin sylvestre, de sapin de Sibérie et d’épinette noire, permettra de couvrir tous les types de toux.

L’association avec une HE antivirale, comme le ravintsara, ou anti-infectieuse, comme celle de l’arbre à thé, du thym à linalol ou à thuyanol, est aussi intéressante car elle permet de traiter les symptômes et le foyer un infectieux.

Les points clés à vérifier sur le flacon

  • Nom vulgaire : eucalyptus radié.
  • Nom latin : Eucalyptus radiata Sieber.
  • Pays d’origine où a poussé la plante : Australie, Europe.
  • Organe producteur : feuilles.
  • Composition : 1,8 cinéole, α-terpinéol.

Pour aller plus loin, demander à votre fournisseur le bulletin d’analyse qui récapitule toutes les informations, dont la liste exhaustive des composants. De nombreux laboratoires offrent la possibilité de le télécharger directement depuis leur site internet grâce au numéro de lot.

Propriétés et indications

Fluidifiante du mucus et expectorante, indiquée pour :

– la toux grasse ;
– la rhinite et le rhume ;
– la sinusite ;
– l’otite séreuse ;
– la bronchite aiguë et chronique.

Antivirale en diffusion et en inhalation, utilisée pour:

– la prévention des maladies virales hivernales ;

– le rhume, la rhinopharyngite et la sinusite.

Précautions d’emploi 

Pour les peaux réactives, effectuer un test cutané préalable.

Déconseillée chez les patients asthmatiques.

Éviter la voie orale pour les moins de 7 ans, privilégier la voie cutanée ou la diffusion.

Contre-indications

Femmes enceintes et allaitantes.

Nourrissons de moins de 30 mois.

Patients épileptiques.

Le saviez-vous ?

De nombreux cas d’intoxications dues à la prise par voie orale d’HE d’eucalyptus, riche en 1,8 cinéole, ont été recensés notamment en France dans les années 1980 et 1990. Ces intoxications graves sont dues à :

  • un surdosage massif avec des prises allant de 150 à 900 gouttes, voire plus. Or, les doses recommandées se situent autour de 9 à 18 gouttes par jour chez l’adulte. En pratique, des doses plus faibles encore sont suffisantes (8 gouttes par jour chez l’adulte, 4 gouttes par jour pour les enfants dès 7 ans).
  • le jeune âge des patients, qui ne devrait pas utiliser d’HE (principalement avant 30 mois) et surtout pas en voie orale (la voie cutanée est préconisée avant 7 ans).

Bibliographie

Robert Tisserand & Rodney Young, Essential oil safety 2nd edition, Elsevier, 2014

Jean Bruneton, Pharmacognosie phytochimie plantes médicinales 5ème éditions, Lavoisier Tec & doc, 2016

ESCOP monographs, European scientific cooperative on phytotherapy, 2nd edition, Escop edition and Thieme verlag, 2003

Pierre Franchomme, R. Jollois, D. Penoel, L’aromathérapie exactement, Éditions Roger Jollois, 2001

Jacques Fleurentin, Du bon usage de l’aromathérapie, Éditions Ouest France, 2016

Michel Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, Éditions sang de la terre et Médial, 2012

Françoise Couic Marinier, Les guide des huiles essentielles, Éditions Terre vivante, 2017

Dominique Baudoux , Aromathérapie, Éditions Dunod, 2017

Hervé Staub, Lily Bayer, Traité approfondi de phyto aromathérapie, Éditions Grancher, 2013

Danièle Festy, Ma bible des huiles essentielles, Éditions Leduc, 2018

Guy Roulier, Les huiles essentielles pour votre santé, Éditions Dangles, 2005

Jürgen Reichling, Antiviral and Virucidal Properties of Essential Oils and Isolated Compounds – A Scientific Approach, Planta Med 2021

Li et al, 1, 8-Cineol Protect Against Influenza-Virus-Induced Pneumonia in Mice, Inflammation, 2016

Madia et al. Ultrastructural Damages to H1N1 Influenza Virus Caused by Vapor Essential Oils. Molécules 2022

Usachev et al. Antiviral activity of tea tree and eucalyptus oil aerosol and vapour, Journal of Aerosol Science, 2013

Pyankov et al. Inactivation of Airborne Influenza Virus by Tea Tree and Eucalyptus Oils, Aerosol Science and Technology, 2012

Essential Oils to Prevent the Spread of Flu

ANSM, Mélanges d’huiles essetielles destinées à la voie orale, 2023

Synadiet, 2ème Liste d’Huiles essentielles, avec les doses conseillées et les précautions d’emploi associées, mars 2018

Liste des plantes dont les huiles essentielles sont considérées comme traditionnelles, DGCRF, 2019

Bulletin d’analyse, HE Eucalyptus radiata Sleber, Phytosun’aroms

Ladda Her et al. Efficacy and Safety of Eucalyptus for Relieving Cough: A Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials, The journal of integrative and complementary medicine, 2022

Juergens et al. New Perspectives for Mucolytic, Anti-inflammatory and Adjunctive Therapy with 1,8-Cineole in COPD and Asthma: Review on the New Therapeutic Approach, Advances in Therapy, 2020

Juergens et al. Eucalyptus oil for respiratory tract infections in primary care: a systematic review of randomized controlled trials, Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine, 2010

Serafino et al. Eucalyptus globulus essential oil and 1,8-cineole: anti-inflammatory activity on human mucosa cells and modulatory effect on immune response, BMC Complementary and Alternative Medicine, 2008

Matthys et al. Efficacy of cineole in patients suffering from acute bronchitis: a placebo-controlled double-blind trial, Respiratory Medicine, 2000

Juergens et al. Anti-inflammatory Properties of the Monoterpene 1,8-cineole: Current Evidence for Co-medication in Inflammatory Airway Diseases, Drug Research, 2014

Virginie Laguerre. Huiles essentielles et 1,8-cinéole. Sciences pharmaceutiques. 2015. hal-01770640