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Coenzyme Q10
Synthétisée par toutes les cellules de l’organisme, la coenzyme Q10 n’est pas un nutriment indispensable. Puissant antioxydant, elle est néanmoins bien tolérée et proposée en complément pour pallier les effets du stress oxydant et du vieillissement ou encore limiter les effets indésirables des statines.
De quoi s’agit-il ?
L’ubiquinone, ou coenzyme Q10, est présente dans toutes les cellules humaines au niveau de la membrane interne des mitochondries : elle est donc ubiquitaire, d’où son nom. Apportée par l’alimentation (à des doses estimées entre 3 et 5 mg par jour, plus faibles chez les végétariens), elle est également synthétisée par l’organisme à partir de l’acide mévalonique, voie conduisant également à la synthèse du cholestérol et inhibée par les statines. Sa structure chimique est proche de la vitamine K.
Quelles sont ses propriétés ?
La coenzyme Q10 exerce un rôle majeur dans la production d’adénosine triphosphate (ATP). Elle possède des propriétés antioxydantes et participe, avec la vitamine E et d’autres antioxydants, à la protection des acides gras et des lipides membranaires. Ses taux sériques et tissulaires diminuent avec l’âge chez les patients prenant des statines et au cours de certaines pathologies (diabète, insuffisance rénale ou cardiaque, par exemple).
Que disent les études ?
Certaines études suggèrent des bénéfices, toutefois, aucune allégation de santé ne lui est reconnue.
Troubles cardiovasculaires. Selon plusieurs méta-analyses, la coenzyme Q10 réduirait les symptômes de l’insuffisance cardiaque congestive et diminuerait les accidents cardiovasculaires majeurs chez ces patients à des doses allant de 200 à 600 mg par jour. Certaines études suggèrent également un effet intéressant dans la prévention de l’athérosclérose et un effet hypotenseur modéré, pouvant contribuer à diminuer la posologie des antihypertenseurs, à une dose de 100 à 200 mg par jour.
Myalgies. Les statines, en inhibant l’HMG-CoA réductase, diminuent la synthèse du cholestérol et de la coenzyme Q10, ce qui, selon certains auteurs, pourrait contribuer à favoriser l’apparition des myalgies sous statines. Les études menées dans ce contexte restent néanmoins contradictoires. Certaines ne montrant aucun bénéfice d’un apport en coenzyme Q10 sur l’apparition de myalgies, d’autres pointant une diminution des douleurs, faiblesses musculaires et crampes pour des doses allant de 30 à 200 mg par jour de coenzyme Q10.
Migraine. Selon quelques études, une supplémentation de 100 mg 3 fois par jour en coenzyme Q10 durant 3 mois pourrait présenter des bénéfices pour prévenir la survenue de crises de migraine. Elle est citée (avec un faible niveau de preuve) dans les dernières recommandations de prise en charge de la migraine.
Autres. La coenzyme Q10 a aussi été étudiée dans la maladie de Parkinson, à des doses allant jusqu’à 3 000 mg par jour, et les maladies parodontales, avec quelques résultats positifs semblant ralentir l’évolution de ces pathologies, ainsi que dans le diabète, où elle pourrait améliorer le contrôle de la glycémie.
Quels sont les effets indésirables et les précautions à prendre ?
La consommation de coenzyme Q10 semble bien tolérée, y compris à des doses importantes : des maux de tête et troubles digestifs (à type de pyrosis) potentiels ont été rapportés. Elle ne semble pas être stockée dans l’organisme.
Son association avec un traitement par antivitamine K peut entraîner une augmentation du risque de saignement et perturber les dosages de l’international normalized ratio (INR). Par prudence, elle n’est pas recommandée chez l’enfant et la femme enceinte.
Quelles sont les doses recommandées ?
Aucune dose maximale d’apport n’est préconiée. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) estime, dans un avis datant de 2003, qu’une dose de 30 mg par jour est sans risque, sauf potentiellement chez les patients traités par antivitamine K.
Dans les compléments alimentaires ?
Une supplémentation en coenzyme Q10 est généralement proposée à des doses allant de 50 à 200 mg par jour.
L’ubiquinone ayant une faible biodisponibilité orale, en raison de son caractère lipophile et de son haut poids moléculaire, diverses galéniques ou procédés (formes huileuses, par exemple) sont parfois utilisés pour améliorer sa biodisponibilité. Certains laboratoires ont recours à l’ubiquinol, la forme réduite et active de l’ubiquinone, en mettant en avant une meilleure biodisponibilité.
- Sources : saisines de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) n° 2002-SA -0243, n° 2007-SA-0231 n° 2012-SA-0228 ; « Efficacy of coenzyme Q10 in patients with cardiac failure: a meta-analysis of clinical trials » BMC Cardiovascular Disorders, 2017 ; « Coenzyme Q10 for heart failure », Cochrane, 2021 ; « Effects of coenzyme Q10 on statin-induced myopathy: an updated meta-analysis of randomized controlled trials », Journal of the American Heart Association, 2018 ; « Coenzyme Q10 supplementation in statin treated patients: a double-blinded randomized placebo-controlled trial », Antioxidants, 2022 ; « Revised guidelines of the French headache society for the diagnosis and management of migraine in adults. Part 3: non-pharmacological treatment », Revue Neurologique, 2021 ; « Coenzyme Q10 supplementation provides mild symptomatic benefit in patients with Parkinson’s disease », Neuroscience Letters, 2003 ; « The effect of coenzyme Q10 on periodontitis: a systematic review and meta-analysis of clinical trials», Journal of Evidence-Based Dental Practice, 2022 ; Guide pratique des compléments alimentaires, Thierry Souccar, 2013 ; Conception des compléments alimentaires, Lavoisier Tec & Doc, 2016.
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