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Un SMR sur les boîtes de médicaments à la place de la vignette

Publié le 12 avril 2014
Par Francois Pouzaud
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Gérard Perdriaud Ozillac (Charente-Maritime)

En lançant le générique, la CNAM avait communiqué en le présentant comme un médicament moins cher, donc, dans l’esprit des gens, comme un produit bas de gamme. De la même façon, un mauvais service médical rendu (SMR) va dévaloriser un médicament alors qu’il est utilisé de longue date et a fait la preuve de son efficacité. Cela va semer le doute et amener le patient à s’interroger sur le bien-fondé de ce qu’il prend. Le risque est multiple : perte de confiance du patient dans son médecin et son pharmacien et, d’une manière générale, dans la médecine, mauvaise observance et nouveau discrédit jeté sur l’OTC. Quelle distinction fera le patient entre un médicament remboursé avec un SMR moyen et un médicament déremboursé à cause d’un SMR insuffisant ? C’est à y perdre son latin !

Julie Denjean Gannat (Allier)

Lier le SMR au taux de remboursement n’est pas très judicieux. Cette solution risque de remettre en cause le service médical rendu par ce médicament, partant du principe qu’un produit avec une AMM est efficace. Le risque est évident : si les gens voient ce logo qui ne les satisfait pas, ils ne prendront pas le médicament même s’il est remboursé. On va obtenir l’effet inverse de ce que l’on recherche. Certes, pas pour tous les patients, car certains sauront faire la part des choses et savent que les effets d’un médicament peuvent varier d’un sujet à l’autre et selon les pathologies soignées. Le fait d’avoir un SMR sur les boîtes va les amener à se poser des questions et ce n’est pas forcément opportun dans une période de défiance sur le médicament.

Pierre Brémond Banon (Alpes-de-Haute-Provence)

C’est une grande sottise de vouloir supprimer la vignette et d’apposer un SMR sur une boîte de médicament pour informer le patient de son efficacité. C’est excessivement arbitraire et cela ne correspond pas forcément à une attente du patient. Un SMR insuffisant ou modéré d’un médicament prescrit peut remettre en cause le diagnostic et le traitement du médecin. L’efficacité d’un médicament dépend de beaucoup de choses : de la valeur intrinsèque du produit, de la susceptibilité individuelle du patient, de l’écoute et de la confiance qu’il accorde au médecin et au pharmacien, ou de circonstances particulières. Ce n’est donc pas au SMR d’en décider.

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