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Trois questions au… Dr Olivier Paziaud

Publié le 29 septembre 2001
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Les morts subites constituent-elles un problème majeur de santé publique ?

La mort subite conduit au décès en moins d’une heure en l’absence de secours immédiats. En France, on estime à près de 50 000 le nombre annuel de morts subites. Avec une survie de 2 % et un taux dramatiquement élevé de séquelles neurologiques, cela reste un problème grave. Les troubles rythmiques ventriculaires en sont la cause dans près de un cas sur deux. La mort subite frappe un sujet en apparente bonne santé qui regarde la télévision, dort d’un sommeil paisible…

Qu’est-ce que le défibrillateur externe semi-automatique dont on entend beaucoup parler ?

Le défibrillateur externe réalise un choc électrique qui constitue le traitement d’urgence des troubles rythmiques ventriculaires.

Le choc doit être délivré dans les toutes premières minutes pour permettre la survie du patient sans séquelle neurologique.

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Il est donc impératif que des personnes non médecins soient autorisées à utiliser des défibrillateurs externes et que ces appareils soient disponibles dans les lieux publics, les principaux moyens de transport et toute ambulance de premiers secours (sapeurs-pompiers…). Ce qui commence à être le cas.

Le défibrillateur semi-automatique externe détecte et indique s’il est nécessaire de délivrer le choc électrique.

Grâce à un bouton de commande, le manipulateur déclenche la défibrillation.

Cette défibrillation précoce permet de gagner quelques minutes vitales avant l’arrivée des médecins réanimateurs.

Et les défibrillateurs automatiques implantables ?

Le défibrillateur automatique implantable est un appareil qui se met en place comme un pacemaker et qui est capable de reconnaître et d’interrompre automatiquement (souvent en délivrant un choc électrique interne) un trouble rythmique ventriculaire survenu inopinément. Cette technique est encore très peu utilisée en France : moins de 20 implantations par million d’habitants en 2000. Pourtant des essais cliniques, réalisés chez des patients à haut risque de mort subite, montrent une réduction de 30 à 50 % de la mortalité dans le groupe traité par défibrillateur par rapport au groupe traité par des médicaments antiarythmiques. Cependant le coût élevé (100 000 francs environ) contribue probablement beaucoup à limiter les implantations.