Peur sur la ville

Depuis les événements du 11 septembre, il faut bien l’avouer, on a la trouille. Dans les transports en commun, dans les gares, les grands magasins… Même dans son lit on n’est pas en sécurité. Il y a peu de temps on a découvert que le charbon ne servait pas qu’à se chauffer, que c’était une maladie très contagieuse et qu’elle suivait son bonhomme de chemin dans la population américaine. Le nouveau terrorisme est arrivé. Rien à voir avec le beaujolais. Le bioterrorisme fait resurgir des spectres sinistres : peste, anthrax, variole… Des noms qui font frémir. Dignes du Moyen-âge.

D’un côté vous avez les infos, les alertes bioterroristes. De l’autre un silence. Gêné ? Poli ? Ignorant ? Par des articles lus par-ci, par-là, des émissions entrezappées à la télé, on est vaguement au courant que le gouvernement a prévu un plan qui répond au joli nom de « Biotox ». Kouchner déclare furibond que les petits rigolos qui font peur avec de la poudre blanche auront affaire à la justice. Nous on a envie de dire : Merci Francine ! Histoire de rigoler un peu. Le rire, c’est tout ce qu’on a à se mettre sous la dent parce que, côté infos, c’est pas ça !

Concrètement, que sait-on ? Comment réagir si un virus décide de poser ses valises sur le territoire français ? Dans les officines, en ce moment, on a droit à quelques saynètes. L’autre jour, une femme a interrogé la pharmacienne : que fait-on si la variole revient ? Mes petits-enfants ne sont pas vaccinés… Gêne de la pharmacienne. Le ton a soudainement baissé tandis que j’arrivais au comptoir. Impossible d’en savoir plus.

Je sais, vous êtes en permanence harcelés de questions en tout genre. Alors pourquoi ne pas éditer des dépliants pratiques qu’on trouverait au comptoir (à la place de « C’est la saison des rhumes, on a quelque chose pour vous »), clairs, rassurants et qui feraient le tour de nos craintes ? ça éviterait peut-être les questions délirantes du genre : « Si ma voisine a la peste, est-ce que je dois déménager ? » Je vous assure, c’est une histoire vraie entendue dans un bus.

Visiblement, les autorités calent sur une question : qu’est-ce qui fait paniquer ? Le silence ou le trop plein d’informations ? Je n’ai pas la réponse, donc je compte sur vous…