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Les secours en premier

Publié le 1 mars 2004
Par Claire Bouquigny
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Virginie Meyer, préparatrice, est titulaire d’un monitorat de premiers secours. Elle prend en charge à l’officine les petits soins des passants et peut, en cas d’urgence vitale, effectuer le geste qui sauve.

J’ai secouru un client de l’officine qui venait d’être renversé par un scooter. Des témoins sont venus à la pharmacie chercher de l’aide, j’ai pris mes gants, la trousse d’urgence que je me suis constituée et je suis partie tout de suite, raconte Virginie Meyer, préparatrice à la Pharmacie Vavin à Paris. La victime était un homme de 80 ans, j’ai vérifié qu’il était conscient en lui demandant de me serrer la main. Il était allongé sur le côté, en position latérale de sécurité, et il avait la cage thoracique enfoncée. Je ne pouvais pas le soigner, par contre j’ai appliqué une compresse sur son front et arrêté l’hémorragie en attendant les pompiers. « 

De telles situations relevant de l’urgence médicale (accident, malaise vagal, mal asthmatique) n’arrivent que deux ou trois fois par an à l’officine mais, dans ces cas-là, il faut savoir agir sciemment et vite pour préserver l’intégrité physique des victimes avant l’arrivée des secours organisés. « La formation aux premiers secours s’appuie sur l’étude de cas concrets, elle dure une dizaine d’heures. J’y ai appris à faire un bouche-à-bouche, pratiquer un massage cardiaque, utiliser un défibrillateur semi-automatique. Et aussi des soins de base : à faire des bandages ou des pansements compressifs, comme cela m’est arrivé avec un ouvrier qui s’était coupé avec une scie sauteuse. » Virginie affirme intervenir deux à trois fois par semaine pour des petits bobos, de la piqûre de guêpe au saignement de nez. « Il y a un réflexe croix verte qui fait que, en cas d’urgence, les gens pensent plutôt à venir à l’officine qu’à se rendre chez un médecin », explique la préparatrice, dont le goût pour les soins est venu de sa mère infirmière. Virginie a obtenu son monitorat en 2002 et peut à présent enseigner les premiers secours à d’autres personnes. « Tout le monde peut se former aux premiers secours, s’enthousiasme-t-elle, il n’est pas nécessaire d’avoir une profession médicale. » Elle n’a qu’un regret, celui de n’avoir pas pu devenir sapeur-pompier. « Lorsque la formation de sapeur-pompier s’est ouverte aux femmes, j’avais dépassé la limite d’âge pour pouvoir poser ma candidature. »

Virginie Meyer

1972 : naissance à Cambrai.

1994 : début de l’apprentissage à la Pharmacie Beaudouin à Paris.

1995 : obtention du CAP de préparateur en pharmacie.

1998 : obtention du BP de préparateur au CFPP de Paris et embauche à la Pharmacie de l’Observatoire.

2000 : obtention de l’attestation de formation aux premiers secours et embauche à la Pharmacie de l’Avenue.

2002 : formation au monitorat de premiers secours et embauche à la Pharmacie Vavin.

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