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Le jeu pathologique
Cette addiction sans drogue, généralement associée à d’autres pathologies psychiatriques, a de redoutables conséquences sociales et individuelles.
Qu’est-ce que c’est ?
• Le jeu pathologique (ou ludopathie) est un trouble du contrôle des impulsions.
• Il se traduit par un comportement répété et persistant faisant risquer de façon hasardeuse de l’argent ou des objets de valeur dans l’attente de gagner rapidement davantage malgré des conséquences sociales, professionnelles et personnelles néfastes.
• L’importance du gain espéré et la rapidité de son obtention conditionnent le potentiel addictif de la pratique.
• Le jeu pathologique commence souvent à la fin de l’adolescence chez l’homme, plus tard chez la femme. D’évolution généralement insidieuse, il peut être précédé pendant plusieurs années d’une phase de jeu social et récréatif évoluant vers la dépendance à la faveur d’une situation stressante ou d’un gain plus important.
• En population générale, la prévalence du jeu pathologique est de 1 à 3 %. Les personnes dépendantes dépensent entre 14 % et 45 % de leur salaire.
• Les jeux en ligne facilitent une pratique excessive, notamment chez l’adolescent et le jeune adulte.
Comment est-il diagnostiqué ?
• Les principaux critères diagnostiques sont une constante préoccupation pour le jeu, le besoin de risquer des sommes croissantes pour atteindre un certain état d’excitation, des efforts répétés et infructueux pour contrôler la pratique, la survenue de troubles psychiques lors de la réduction du jeu (sevrage).
• Le trouble est diagnostiqué grâce à des questionnaires standardisés.
• Le jeu pathologique est souvent associé à d’autres comportements à risque ou impulsifs : conduite en état d’ivresse, sexualité ou achats compulsifs, conduite antisociale et/ou usage de substances psychoactives.
• La quasi-totalité des joueurs pathologiques présente une comorbidité psychiatrique : dépression (75 %), alcoolodépendance (50 %), hypomanie ou manie (40 %), anxiété (près de 30 %)…
Quels sont les risques associés ?
• Mentant pour dissimuler ses pertes, le joueur en arrive à des pratiques illégales (fraude, falsification, vol…) : il met en péril ses relations affectives et professionnelles, son équilibre financier, s’expose à des poursuites et à une décompensation avec dépression ou impulsion suicidaire.
• Les conjoints et proches du joueur présentent fréquemment des troubles psychiques et/ou somatiques induits par son comportement.
• Les jeux technologiques pratiqués sur Internet exposent à un risque de retrait social, voire d’asociabilité.
Comment traiter le joueur ?
• Le traitement repose sur la thérapie cognitivocomportementale, un soutien relationnel, une thérapie familiale ou de groupe (Joueurs anonymes…).
• La chimiothérapie (antidépresseurs prosérotoninergiques, normothymiques) ne constitue qu’un appoint dont l’effet spécifique n’est pas prouvé.
Sources : « Jeux de hasard et d’argent sur Internet : quels risques ? », Bonnaire C., L’Encéphale, 2012 ; expertise collective : « Leux de hasard et d’argent », INSERM, 2008 ; « Jeu pathologique », Teruel E., Lejoyeux M., Basquin A., EMC-Psychiatrie, 2014 ; « Médicaments dopaminergiques », ANSM, 2011, www.ansm.sante.fr
JEU PATHOLOGIQUE IATROGÈNE
• Des comportements compulsifs et répétitifs, dont le jeu pathologique, sont régulièrement observés lors de la prise de lévodopa ou d’agonistes dopaminergiques qui stimulent le circuit de « récompense » dopaminergique du cerveau.
• Des cas ont été signalés principalement chez des patients traités par de fortes doses ou une associations d’agonistes dopaminergiques antiparkinsoniens (plus rarement pour un syndrome des jambes sans repos ou une maladie endocrinienne).
• Il importe de sensibiliser les patients et leur entourage au risque de survenue de ce trouble du comportement iatrogène et de la nécessité d’en informer rapidement le médecin.
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