Je voudrais quelque chose contre les démangeaisons

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Je voudrais quelque chose contre les démangeaisons

Publié le 26 juin 2015
Par Nathalie Belin
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JE QUESTIONNE
Préciser la demande
«Depuis quand avez-vous des démangeaisons? », « À quel endroit? » et/ou « Pouvez-vous me montrer? », « Est-ce la première fois que vous en avez de ce type ? » déterminent le contexte et la symptomatologie.

Recherchez une cause possible
« Avez-vous été piqué ? », « D’autres personnes de votre entourage ont-elles des démangeaisons ? » recherchent une éventuelle étiologie comme une parasitose (gale…) ou un contact avec un insecte.
« Avez-vous d’autres manifestations comme de la fièvre, des troubles de la respiration, malaise, vomissements ? » « Avez-vous noté des facteurs déclenchants particuliers ? Par exemple, avez-vous été en contact avec certaines substances – latex, nickel, cosmétiques… – ou avez-vous consommé certains aliments ? »

Évaluez le contexte
« Êtes-vous très gêné dans vos activités ou votre sommeil ? » évalue le retentissement sur le quotidien. « Prenez-vous des traitements particuliers ? » ou « Souffrez-vous d’une pathologie particulière ? » délimite le conseil.

J’EVALUE
Gênantes et inconfortables, les démangeaisons peuvent être localisées ou généralisées, aiguës ou chroniques. Leurs causes sont nombreuses (voir encadré Le contexte). Elles sont prises en charge à l’officine si elles sont peu gênantes et sans critères d’alerte.
Gardez à l’esprit qu’un prurit est fréquent chez les personnes âgées en raison d’une modification de l’état cutané physiologique (peau plus fine, plus déshydratée et « délipidée »…) et/ou certains médicaments (voir encadré Le contexte).
Un avis médical urgent s’impose si fièvre, difficultés respiratoires, malaise, œdème étendu ou situé au niveau du visage.
Orientez aussi vers un médecin si l’étiologie semble liée à une dermatose ou à une maladie infectieuse (varicelle, dermatite atopique…) ou s’il existe des facteurs déclenchants (aliments, cosmétiques…) afin de réaliser un bilan allergologique.…

Encadré : Le contexte
Les étiologies à l’origine d’un prurit, accompagné ou non d’autres signes, sont variées.
> Piqûres d’insectes ou de végétaux : rougeur, douleur, parfois œdème local.
> Urticaire : éruption papuleuse fugace pouvant survenir après piqûre d’animaux (méduses, chenilles processionnaires, hyménoptères…) ou de végétaux (ortie…), contact avec un allergène potentiel (latex, cosmétiques, AINS, antibiotiques, IEC, aspirine…) ou aliment histaminolibérateur (fraise, banane, certains poissons, fruits de mer…), etc. Certaines urticaires sont déclenchées par le frottement, le chaud ou le froid.
> Eczéma de contact : érythème, vésicules, prurit intense. En cause : cosmétiques, vêtements, accessoires (nickel, cuir, bijoux fantaisie…), matériaux (colles, teintures…).
> Dermatoses : plaques érythémato-squameuses des coudes ou des genoux (psoriasis) ou érythémateuses suintantes, notamment des plis (dermatite atopique), lésions au niveau des zones séborrhéiques (dermite séborrhéique), sillons au niveau des poignets ou des espaces interdigitaux (gale ou autre parasitose).
> Autres : un prurit isolé est fréquent en cas d’insuffisance rénale chronique, d’atteinte hépatique (cholestase chronique, hépatites…), d’hémopathies (lymphomes…), de troubles endocriniens ou métaboliques (diabète, dysthyroïdies, carence en fer, grossesse, infection par le VIH…), de pathologies du système nerveux (tumeur, sclérose en plaques, AVC…).

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Le prurit peut aussi être d’origine psychogène. Le prurit sénile (chez les plus de 70 ans) est souvent multifactoriel et favorisé par la sécheresse cutanée. Enfin, de nombreux prurits sont de cause indéterminée.

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À lire dans Porphyre n° 514 de juillet/août 2015