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Intoxications aiguës

Publié le 15 octobre 2011
Par Carole Fusi
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En France, 200 000 intoxications sont recensées chaque année, avec une mortalité faible (entre 0,5 et 1 pour 1000). 80 % des intoxications sont accidentelles, les autres sont volontaires, professionnelles et criminelles.

Que faire en cas d’intoxication ?

• Téléphoner au centre antipoison et suivre ses instructions. Si nécessaire : SAMU ou médecin.

• Si le patient est inconscient, le placer en position latérale de sécurité.

• En cas d’intoxication digestive, ne pas faire boire de lait, d’eau ou faire vomir. L’eau ou le lait ne font que diluer sans éliminer et peuvent être inhalés en cas de vomissements. De plus, le lait augmente l’absorption des substances liposolubles (la plupart des médicaments).

• En cas de projection d’un produit dangereux dans les yeux ou sur la peau, rincez immédiatement, abondamment et longuement (10 à 15 min) à l’eau claire.

• En cas d’émanation de gaz irritant ou toxique dans un espace fermé, bien aérer les locaux.

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• En cas de pollution accidentelle massive, aérienne ou hydrique, suivre les instructions spécifiques diffusées par les autorités de santé et préfectorales.

• Les risques d’intoxications peuvent être immédiats (arrêt cardiaque, détresse respiratoire, coma) ou retardés (insuffisance rénale, fibrose pulmonaire, séquelle neurologique).

Quelles informations donner au centre antipoison ?

Le centre antipoison a besoin de plusieurs informations :

• la nature des produits, la voie de pénétration, la quantité et l’heure de l’intoxication ;

• l’âge, le poids, la taille et le sexe de la personne intoxiquée ainsi que son profil physiopathologique (grossesse, pathologie antérieure…);

• les circonstances de l’intoxication ;

• les symptômes et les mesures thérapeutiques déjà prises.

Quels sont les traitements ?

• Traitement symptomatique : oxygène en cas de trouble ventilatoire, réchauffement ou lutte contre le refroidissement.

• Traitement toxicologique (évacuation du toxique) au niveau digestif : lavage gastrique et/ou charbon activé, utilisation d’un antidote s’il existe (ex.: flumazénil pour les intoxications par benzodiazépines) et diurèse osmotique ou épuration extrarénale (dialyse péritonéale, hémodialyse, hémoperfusion…).

INTOXICATION PAR PARACÉTAMOL

• Fréquente : 2 à 7 % du total des intoxications médicamenteuses en France.

• Dose toxique : 8 g chez l’adulte et 150 mg/kg chez l’enfant.

• Intoxication retardée : asymptomatique puis nécrose hépatique (12 à 24 h).

• Evacuation digestive et antidote dans les 8 h (N-acétylcystéine).

• En l’absence de dosage de paracétamolémie, si prise > 5 g chez l’adulte et > 100 mg/kg chez l’enfant, l’antidote est indiqué.

Sources : « Que faire en cas d’accidents », www.centres-antipoison.net/intoxication/index.html ; « Principales intoxications aiguës », Dr Monique Mathieu-Nolf et Pr Daniel Mathieu, « La Revue du praticien », 20 juin 2011 ; « Intoxications graves : que faire », Stéphane Boizat, « La Revue du praticien — médecine générale » n° 845 du 6 au 10 septembre 2010.