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Gardien de poisons

Publié le 20 mars 2019
Par Christine Julien
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Tous les mois, monsieur L. vient chercher ses comprimés d’opioïde faible. Il en prend 800 mg par jour. Vous compatissez, « il a tellement mal ». Tiens, il est en avance pour son renouvellement, ce mois-ci. Il vous dit « qu’il dort mieux avec ». En regardant l’historique, vous relevez que cela fait 3 ans qu’il en prend. C’était pour quoi, déjà ? Ah oui, une lombalgie.

Débusquer les comportements à risque des antalgiques opioïdes est du ressort officinal et peut éviter à certains patients plus vulnérables de glisser insidieusement de la pharmacodépendance à l’addiction. Avec quelques questions, vous pouvez alerter le patient et en parler au médecin ou à votre titulaire, qui le fera. Les intoxications aux antalgiques opioïdes sont en hausse. Il ne s’agit pas de restreindre leur usage ô combien indispensable, mais d’éviter une quelconque crise sanitaire. Même si nous ne sommes pas dans la situation des USA, où la large promotion de l’oxycodone dans pléthore d’indications et sa publicité agressive auprès du grand public sont responsables de dizaines de milliers de morts et de patients devenus dépendants à l’héroïne. Alors en espérant éviter les déconvenues du mésusage tout en continuant à traiter les douleurs, misons sur la prévention, et portez-vous bien.

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