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Douleur : Les médecins français n’hésitent plus à prescrire des morphiniques

Publié le 22 janvier 2005
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Il y a sept ans, la France, sérieusement à la traîne, figurait au 40e rang mondial pour la consommation des morphiniques à visée antalgique. Depuis l’instauration des deux plans de lutte contre la douleur en 1998 puis 2002, elle est passée au 2e rang !

La prise en charge de la douleur s’est-elle réellement améliorée ? Ce n’est pas certain, ont conclu les spécialistes réunis en colloque le 13 janvier sous l’égide de l’Institut Servier. Le Dr Daniel Annequin, chef de projet du second programme de lutte contre la douleur, reste dubitatif : « Il faut maintenant s’interroger sur l’existence d’une surconsommation de médicaments antalgiques. Les comportements des médecins se sont modifiés, mais cette consommation élevée montre aussi un phénomène de société : la douleur est devenue une pathologie socialement reconnue. Avec à la clé le risque de traiter la douleur sans véritable analyse alors que la douleur chronique, en particulier, cache souvent une composante psychique importante. »

A l’inverse, souligne le Pr Patrice Queneau, coprésident du colloque, « il reste des situations où la douleur n’est pas bien calmée comme la prévention des gestes douloureux. La persistance d’une insuffisance de formation initiale des soignants et le manque de temps lors des consultations restent au coeur du problème ».

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