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Vaincre le cancer du sein par un dépistage généralisé
C’est une grande victoire pour les femmes ! Les pouvoirs publics et la CNAM ont enfin décidé d’instituer un dépistage gratuit tous les deux ans pour les femmes de plus de cinquante ans. Reste maintenant à convaincre la population féminine par une campagne d’information efficace.
Chaque année en France, 33 000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués et plus de 11 000 femmes décèdent des suites de la maladie. Environ une femme sur deux développe un cancer du sein dans sa vie. Il est parfaitement établi aujourd’hui que le cancer du sein reconnu précocement est guérissable. Son traitement est moins lourd, plus efficace. Problème : rarement douloureux à ses débuts, il risque de ne pas attirer l’attention. D’où l’intérêt du dépistage. Les pouvoirs publics ont décidé de le généraliser à tous les départements. A savoir une mammographie gratuite tous les deux ans pour les femmes âgées de 50 à 74 ans, selon un accord entre la CNAM et les radiologues.
Bien que l’arrêté relatif à ce programme ait été publié au Journal officiel du 3 octobre dernier, son démarrage n’est pas pour tout de suite car, pour l’étendre à tous les départements, les structures de gestion des campagnes de dépistage devront répondre à un appel à candidature, puis être désignées par les DRASS, ce qui prendra encore six à neuf mois. Ces structures de gestion (centres d’examen, hôpitaux…) assureront notamment la coordination des programmes de dépistage (contacts avec les médecins traitants, information et suivi des femmes, surveillance de la formation des radiologues…). De son côté, la CNAM a préparé une campagne d’affichage et un courrier sera envoyé à toutes les femmes concernées.
Réduire la mortalité de 30 à 40 %
Trente-deux départements pilotes avaient déjà été officiellement désignés pour réaliser un dépistage de masse organisé. Evalué dans vingt-six départements, il a donné de bons résultats. Le taux de participation des femmes a fini par atteindre 41 %. L’objectif est cependant d’approcher 60 %, un taux qui permettrait de réduire la mortalité de 30 à 40 %.
La Fédération nationale des comités féminins (1) pour le dépistage du cancer du sein oeuvre dans ce sens, sa vocation étant de promouvoir le dépistage systématique, de participer et de veiller à la mise en place du programme national de dépistage. A l’origine de la Fédération nationale, le comité féminin de l’Hérault, fort de onze ans d’expérience en matière de dépistage du cancer du sein par unités mobiles, et son fondateur, le Pr Jean-Louis Lamarque, radiologue-sénologue.
Pas facile d’aborder ce thème au comptoir
La Fédération nationale compte aujourd’hui une vingtaine de comités féminins départementaux. Leur rôle ? Informer la population, intervenir auprès des profes- sionnels de santé, sensibiliser les collectivités locales, les associations féminines. « Nous devons encourager les femmes à pratiquer régulièrement le dépistage. Pour cela, nous allons à leur rencontre en installant des permanences dans les grandes surfaces, en posant des affiches dans les commerces, en proposant des brochures dans les cabinets médicaux, les pharmacies », explique Françoise Rabishong, présidente de la Fédération des comités féminins. A ce propos, le rôle du pharmacien doit-il se borner à mettre à la disposition du public des brochures d’information ? « Le cancer du sein est encore un sujet tabou et il n’est pas facile d’aborder ce thème au comptoir », souligne Jocelyne Wittevrongel, membre du bureau national de la FSPF. La communication sous forme de brochures est donc incontournable. Elle doit permettre d’annoncer le dépistage systématique et de sensibiliser les femmes et, pourquoi pas, dans un second temps, d’engager le dialogue.
Un CD à consulter, un livre à conseiller
Le pharmacien trouvera les informations indispensables pour répondre aux questions des patientes dans un CD-ROM qui vient d’être édité par Form’UTIP (voir encadré).
Une fois le diagnostic annoncé, les patientes et leurs proches s’interrogent souvent sur les décisions thérapeutiques, sur l’efficacité des traitements et leurs conséquences. Où trouver les informations compréhensibles et adaptées qui leur permettraient de mieux vivre la maladie ? Comprendre le cancer du sein non métastatique (2) est un guide destiné en premier lieu aux femmes, à leur famille et à leur entourage. Il est issu du projet « Standards, options et recommandations pour le savoir des patients » mené par la FNCLCC et les vingt centres de lutte contre le cancer, la Ligue nationale contre le cancer et la CNAMTS. L’ouvrage aborde successivement le diagnostic, les traitements possibles, la surveillance après traitement, le vécu de la maladie et la réinsertion sociale. Des résumés en fin de chapitre correspondent aux informations clés formulées par des patientes. Objectif : faciliter le dialogue soignant-soigné, aider les patientes à mieux comprendre les explications des médecins, mieux accepter les traitements. Comprendre le cancer du sein non métastatique a reçu le Prix Prescrire 2001 du livre médical.
(1) Fédération nationale des comité féminins. Montpellier, tél. : 04 67 61 00 88, fax : 04 67 61 15 10, courriel : comfeminin@ifrance.com.
Comité féminin de la région parisienne, Paris, tél. : 01 42 08 40 26.
Numéro Vert : 0 800 131 231.
(2) Disponible gratuitement sur simple demande auprès de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer ou consultable sur http://www.fnclcc.fr, rubrique « Comprendre le cancer ».
Pour en savoir plus sur la cancérologie
Plus de 3 300 liens, 400 pages, 17 minutes de vidéo…, « L’oncologie pratique à l’officine » permet de tout savoir sur la cancérologie. Tous les pharmaciens titulaires viennent de recevoir, avec le numéro de novembre du « Pharmacien de France », ce CD-ROM PC de formation. Il aborde les différents types de cancers (définition, signes, évolution…), le matériel (voies d’abord, photos descriptives…) et, bien sûr, la chimiothérapie. Chaque principe actif est détaillé mais vous pourrez aussi retrouver les mentions légales de la prescription, le rôle spécifique du pharmacien… Form’UTIP a assuré la conception avec la collaboration de nombreux spécialistes. « Nous avons constaté que le pharmacien a besoin d’informations, explique Michèle Gallon, présidente de Form’UTIP, car le cancer est toujours un peu tabou mais les anticancéreux arrivent en ville. » « Les sorties de la réserve hospitalière ne font que débuter, à terme une quarantaine de molécules devraient être accessibles à l’officine », souligne Frédéric Pinguet, pharmacien hospitalier au centre régional de lutte contre le cancer de Montpellier ayant participé à la réalisation du CD.
Une partie « Perspectives » élargit le propos avec une vidéo sur le réseau Oncorèse, un annuaire des associations de santé… Une mine à exploiter en équipe. J. S.
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