Une patiente vient à l’officine chercher un nouveau traitement antidépresseur que son psychiatre lui a prescrit en lui disant qu’il agissait sur le rythme circadien. Elle n’a pas bien compris ses explications

Réponse. Notre horloge interne organise différents rythmes : sommeil et éveil, température interne, rythme cardiaque, sécrétion d’hormones (cortisol, mélatonine, hormones sexuelles, hormones thyroïdiennes…)… Ces différents rythmes biologiques fonctionnent sur 24 heures : on dit qu’ils sont circadiens (du latin circa : « autour, et diem : « jour »). L’horloge interne se synchronise sur cette période de 24 heures principalement grâce à deux facteurs externes : le rythme social et la lumière, et grâce à un facteur interne : la mélatonine. Schématiquement, dans la dépression, les rythmes circadiens sont désynchronisés : altération du rythme veille-sommeil, perturbations de la qualité du sommeil (réduction du temps total de sommeil, survenue plus précoce du sommeil paradoxal…), dérèglement de la sécrétion de la mélatonine. Normalement, le taux de mélatonine augmente la nuit avec un pic de sécrétion vers 2-3 heures du matin. Chez le patient déprimé, c’est le contraire, la sécrétion diminue pendant la nuit. L’agomélatine, molécule récente indiquée dans le traitement des épisodes dépressifs majeurs de l’adulte, est le premier antidépresseur agoniste mélatoninergique des récepteurs MT1 et MT2 de la mélatonine.? C’est en même temps un antagoniste des récepteurs sérotoninergiques 5-HT2c. Elle contribue à resynchroniser les rythmes circadiens perturbés, en induisant une avance de la phase à la fois du sommeil, de baisse de la température corporelle et de la sécrétion de mélatonine.

Sources : « L’Encéphale » 2009, volume 35, S68-S71 ; « L’Encéphale » 2006, volume 32 ; « La Dépression de l’adulte », « Le Moniteur des pharmacies » n° 2807.