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- Une patiente traitée par sartan (ARA-II) se présente avec le résultat abaissé d’un dosage de l’enzyme de conversion. L’analyse a été demandée par un ophtalmologiste, qui a prescrit par ailleurs Diamox et Diffu-K. A quoi sert ce dosage ? Et est-il normal qu’il soit bas alors que la patiente ne prend pas d’IEC ?
Une patiente traitée par sartan (ARA-II) se présente avec le résultat abaissé d’un dosage de l’enzyme de conversion. L’analyse a été demandée par un ophtalmologiste, qui a prescrit par ailleurs Diamox et Diffu-K. A quoi sert ce dosage ? Et est-il normal qu’il soit bas alors que la patiente ne prend pas d’IEC ?
Réponse : L’ophtalmologiste a prescrit de l’acétazolamide (Diamox) pour traiter une hypertonie oculaire, indication classique de ce diurétique inhibiteur de l’anhydrase carbonique. L’hypertonie oculaire justifie probablement la prescription du dosage de l’enzyme de conversion, examen participant au diagnostic de sarcoïdose ophtalmique. La sarcoïdose est une affection systémique chronique granulomateuse, d’étiologie inconnue, de composante immunitaire et inflammatoire. Susceptible d’atteindre tous les organes, elle affecte l’œil dans environ 25 à 50 % des cas. Cette localisation inaugure la maladie chez 20 % des patients. La clinique est dominée par une uvéite aiguë ou chronique généralement bilatérale mais l’atteinte peut demeurer longtemps asymptomatique. Une hypertonie est associée à la sarcoïdose oculaire dans 20 % des cas; constituant un risque de glaucome, elle explique la prescription d’acétazolamide souvent associé à une corticothérapie locale voire systémique. Le diagnostic, difficile, repose sur des examens parfois lourds. Un des marqueurs est l’enzyme de conversion de l’angiotensine ; produite par les cellules du granulome inflammatoire, elle augmente chez 60 à 90 % des patients présentant une sarcoïdose. Il n’y a pas de corrélation entre son taux et la sévérité de l’atteinte oculaire. Le taux, ici abaissé, ne permet toutefois pas d’exclure formellement une sarcoïdose ophtalmique. Ce dosage n’a rien à voir avec le traitement antihypertenseur de la patiente. IEC et ARA-II augmentent l’activité rénine plasmatique (suppression du rétrocontrôle négatif exercé par l’angiotensine 2) mais pas la quantité de l’enzyme de conversion.
Sources : Comhaire-Poutchinian Y. (2000), « Uvéite sarcoïdosique », Bulletin de la Société belge d’ophtalmologie, 277 : 57-63 ; Bezo Ch. (2012), Sarcoïdose oculaire et neurophtalmologique : étude rétrospective sur 30 cas, thèse pour le doctorat en médecine, faculté de médecine de Tours.
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