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- Un premier rapport et 180 recommandations
Le rapport « Prise en charge des personnes infectées par les virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C » présenté le 19 mai constitue une étape importante dans la lutte contre les hépatites. Parmi les 180 recommandations distillées au fil des 500 pages de l’ouvrage, certaines méritent d’être soulignées. Pour identifier les 220 à 250 000 malades qui s’ignorent encore, le rapport recommande un dépistage systématique couplant VHB, VHC et VIH chez tous les hommes âgés de 18 à 60 ans au moins une fois dans leur vie, et chez les femmes enceintes dès la première consultation prénatale.
Le développement des TROD (tests rapides d’orientation diagnostique) pour l’hépatite C – autorisés depuis une semaine –, et pour l’hépatite B – en attente de validation –, favorisera le dépistage des personnes qui ne fréquentent pas les structures médicales classiques, à l’image de ceux utilisés pour le VIH.
La vaccination contre l’hépatite B qui, a insisté le Pr Daniel Dhumeaux, coordonnateur du rapport, « a montré son efficacité et son innocuité », doit être promue notamment chez les adolescents. La moitié d’entre eux à peine est aujourd’hui vaccinée, alors que les tatouages, piercings et usages de drogues en font une catégorie de population particulièrement à risque d’hépatite B. Les experts vont même jusqu’à préconiser un remboursement à 100 % du vaccin.
Des traitements innovants (sofosbuvir, siméprévir, daclatasvir…) bouleversent actuellement la prise en charge de l’hépatite C, susceptible d’être guérie en trois mois et sans interféron. Leur coût doit toutefois être maîtrisé, a estimé la ministre de la Santé Marisol Touraine. Pour le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS (Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales), « ces médicaments sont efficaces et nous en avons besoin pour 20 à 30 % des patients atteints d’hépatite C. Mais avec un coût de traitement estimé à environ 50 000 euros par cure, voire 70 000 à 80 000 euros pour un traitement complet avec deux molécules, nous nous interrogeons sur le juste prix de ces produits ».
L’enjeu, à long terme, serait de pouvoir éradiquer l’hépatite C en traitant tous les patients. Une utopie ?
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