Trois questions… Au Dr Philippe Colin

Quelles sont les limites de l’homéopathie dans le traitement des troubles gastro-intestinaux ?

L’homéopathie n’est pratiquement plus utilisée dans le traitement de l’ulcère gastroduodénal ou de l’oesophagite car les médicaments allopathiques utilisés dans ces indications sont efficaces, d’action rapide avec peu d’effets secondaires.

L’homéopathie ne remplace pas non plus mais est complémentaire de l’allopathie dans des pathologies comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. En revanche, l’homéopathie a une efficacité comparable à la thérapeutique classique dans les diarrhées aiguës même fébriles.

La constipation est une plainte fréquente. Etes-vous fréquemment sollicité pour traiter ce problème volontiers chronique ?

Il arrive trop souvent qu’un patient demande à la fin d’une visite pour tout autre chose (ou même pour la rhinopharyngite de son fils) un petit conseil pour sa constipation. Or, le traitement d’une constipation chronique nécessite une consultation longue, et ne peut pas être bâclé en quelques mots car on ne soigne pas une constipation mais une personne constipée. Ce traitement sera obligatoirement individualisé pour avoir des chances de succès.

A l’officine, le pharmacien peut-il ponctuellement proposer une solution « passe-partout » ?

En dehors de Nux vomica 5 CH qui marche souvent très bien dans les constipations avec faux besoins et d’Opium 9 CH qui est souvent indiqué dans les constipations sans besoins, sans douleurs ni ballonnements, il n’existe pas de recettes pour soigner une constipation par homéopathie…

Toute la matière médicale pourrait y passer car on retrouve des symptômes de constipation dans la plupart des remèdes, et seule une bonne connaissance de la personne constipée permettra de trouver le traitement efficace.