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Trois jours qui compteront
Le 25e congrès Eurocancer, du 19 au 21 juin à Paris, a mis en exergue de nombreuses avancées tant en termes de facteurs pronostiques que thérapeutiques. La prise en compte de l’infiltration immunitaire, la mise au point de nouveaux protocoles de radiothérapie ou encore l’attribution d’une anomalie moléculaire à chaque type de cancer bronchique en sont quelques exemples.
Il fut beaucoup question de « score immunitaire » durant l’Eurocancer 2012. « En pratique clinique, l’agressivité d’un cancer est encore évaluée selon l’envahissement des tissus. On ne prend pas en compte la composante immunitaire. Or, on sait depuis longtemps qu’elle peut entrer dans la mesure de l’importance de l’agressivité de la tumeur », explique le Pr Franck Pagès, du service d’immunologie de l’hôpital européen Georges-Pompidou. Depuis plusieurs années, il travaille à l’analyse de cette composante immunitaire qui a abouti à la mise au point d’un score classifiant de 0 à 4 les tumeurs en fonction du nombre de fortes infiltrations. Les cellules immunitaires sont non seulement présentes dans la tumeur mais également au niveau du front d’invasion de la tumeur et dans les tissus sains environnants. « La réponse immunitaire antitumorale naturelle a une valeur pronostique pour repérer les patients à risque de récidive, une valeur théranostique pour prédire quels patients seront répondeurs à un traitement mais également thérapeutique pour améliorer la survie. » conclut le Pr Pagès.
Raccourcir la durée des radiothérapies
« Chez les patientes traitées pour un cancer du sein et à faible risque de récidives locales, l’heure est à la désescalade thérapeutique », selon le Pr Christophe Hennequin, de l’hôpital Saint-Louis à Paris. Le traitement classique – tumorectomie puis radiothérapie à raison d’une séance (2 grays) par jour pendant 5 à 7 semaines – est en passe d’évoluer vers un raccourcissement de la durée de la radiothérapie. Trois protocoles sont de plus en plus utilisés. La radiothérapie hypofractionnée consiste en l’administration de plus fortes doses pendant 3 semaines. L’irradiation partielle accélérée privilégie une irradiation encore plus importante du pourtour de la tumeur à raison de 2 séances par jour pendant 10 jours. Enfin, la radiothérapie peropératoire : « pendant l’intervention, on glisse un applicateur qui irradie durant 30 à 45 minutes une dose très élevée (24 grays). C’est la radiothérapie en traitement minute. Mais cette technique nécessite une anesthésie téléportée à distance et du matériel très coûteux que seuls quelques centres en France ont déjà », commente le Pr Hennequin.
Une cible pour chaque cancer bronchique
D’ici peu, tous les cancers bronchiques non à petites cellules métastatiques bénéficieront d’une thérapie ciblée. « Nous sommes en plein démembrement moléculaire des cancers bronchiques », d’après le Pr Gérard Zalcman du CHU de Caen. 12 à 15 % des patients caucasiens portent la mutation du récepteur de l’EGFR ; chez ces patients, les inhibiteurs de tyrosine-kinase spécifiques de l’EGFR de 1re génération (géfitinib, erlotinib) sont devenus le standard en première ligne de traitement. Des inhibiteurs de 2e génération et de 3e génération doivent prochainement arriver. Dans 5 % des cas de cancer, le patient porte une fusion ALK-EML4, cible de l’inhibiteur spécifique de la kinase ALK, le crizotinib, en cours d’essais cliniques. Des mutations KRAS, BRAF, HER-2, MEK1, MET, NRAS, PIK3CA sont également retrouvées dans ces cancers et ouvrent « l’ère de la thérapie à la carte et d’une décennie passionnante ».
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