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Tricot de corps médical

Publié le 13 octobre 2016
Par Laurent Lefort
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Il s’agit de deux informations hospitalières – plus exactement inhospitalières – qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre mais qui finalement se tricotent assez bien ensemble. Une étude américaine tend à démontrer que le traitement par antibiotique d’un patient hospitalisé augmente le risque que le patient suivant, occupant le même lit, développe une infection à Clostridium difficile. Soit les antibiotiques ont favorisé une colonisation du premier patient par C. difficile et cette colonisation a persisté dans l’environnement pour infecter le patient suivant ; soit les antibiotiques ont modifié le microbiome du premier patient, favorisant des bactéries qui augmentent le risque d’infection par C. difficile, et ce sont ces bactéries qui ont persisté dans l’environnement.

Quelle qu’en soit la raison, ce résultat permet de comprendre le malaise des 1 200 médecins et 170 responsables d’hôpitaux en France, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie interrogés par le cabinet de conseil en management Bain et Company*. Une grande majorité d’entre eux concède que leur établissement est mal préparé à affronter les grands défis à venir du secteur. A tel point qu’en France, moins de 20 % des médecins hospitaliers recommanderaient à leur famille ou à leurs proches de se faire soigner dans leur établissement.

D’ici là, comme le dit souvent la rédactrice en chef du mensuel Porphyre dans ses éditoriaux, portez-vous bien ! Vaut mieux d’ailleurs.

* « Front line of healthcare : the shifting european healthcare landscape by the numbers », Bain et company, 2016

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