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Tezspire, dans l’asthme sévère
Première biothérapie indiquée dans l’asthme sévère quels que soient le phénotype et le niveau des biomarqueurs, Tezspire agit au sommet de la cascade inflammatoire. Ce médicament offre une alternative thérapeutique à d’autres anticorps monoclonaux – dupilumab (Dupixent), benralizumab (Fasenra), Mépolizumab (Nucala), omalizumab (Xolair) – pour lesquels l’indication prise en charge est plus restreinte.
Indications
Traitement de fond additionnel de l’asthme sévère non contrôlé malgré une corticothérapie inhalée à forte dose associée à un autre traitement de fond, chez l’adulte et l’adolescent âgé de 12 ans et plus. Tezspire ne doit pas être utilisé pour traiter les exacerbations aiguës de l’asthme.
Mode d’action
Le tézépélumab est un anticorps monoclonal IgG2λ qui se lie à la lymphopoïétine stromale thymique (TSLP) et bloque son interaction avec le récepteur TSLP. Le blocage de la TSLP, cytokine synthétisée par les cellules épithéliales pulmonaires et dont l’expression est augmentée chez les patients asthmatiques, permet la réduction d’un large spectre de biomarqueurs et de cytokines associés à l’inflammation des voies respiratoires, comme les éosinophiles sanguins et sous-muqueux des voies respiratoires, la fraction expirée du monoxyde d’azote (FeNO), les immunoglobulines E (IgE), les interleukines 5 et 13 (IL-5, IL-13), etc. Le mécanisme d’action du tézépélumab dans l’asthme n’a toutefois pas été totalement établi.
Posologie
La dose recommandée est de 210 mg de tézépélumab administrés 1 fois toutes les 4 semaines. Tezspire est destiné à un traitement au long cours. La décision de poursuivre le traitement doit être réévaluée au moins 1 fois par an, en fonction du niveau de contrôle de l’asthme du patient.
Tezspire s’injecte par voie sous-cutanée dans la cuisse ou l’abdomen, en évitant une zone de 5 cm autour du nombril. Un aidant formé ou un professionnel de santé peut aussi faire l’injection dans la partie supérieure du bras. Alterner les sites à chaque administration.
Contre-indications
Hypersensibilité à l’un des composants.
Grossesse et allaitement
Par mesure de précaution, éviter l’utilisation de Tezspire pendant la grossesse sauf si le bénéfice attendu pour la mère est supérieur au risque éventuel pour le fœtus.
Interrompre le traitement durant les premiers jours qui suivent la naissance car un risque pour l’enfant allaité ne peut être exclu durant cette période. Le tézépélumab peut ensuite être utilisé pendant l’allaitement si l’état clinique de la patiente le nécessite.
Effets indésirables
Des arthralgies et des pharyngites sont les effets indésirables le plus souvent rapportés. Une éruption cutanée et des réactions au site d’injection (érythème, gonflement, douleur) sont également fréquentes.
Interactions médicamenteuses
Aucune étude d’interaction n’a été réalisée. Les médicaments de l’asthme couramment administrés (corticostéroïdes oraux, antagonistes des récepteurs des leucotriènes, théophylline et aminophylline, etc.) n’ont pas d’effet sur la clairance du tézépélumab.
Eviter l’utilisation de vaccins vivants atténués pendant le traitement.
Surveillance particulière
Après l’administration de Tezspire, les patients doivent être surveillés pendant une période adaptée, des réactions d’hypersensibilité pouvant apparaître dans les heures qui suivent, voire après quelques jours.
Conservation
A conserver au réfrigérateur entre + 2 et + 8 °C.
Après sa sortie du réfrigérateur, Tezspire peut être conservé à température ambiante entre + 20 et + 25 °C pendant un maximum de 30 jours.
Fiche technique
Tézépélumab 210 mg en solution injectable incolore, boîte de 1 seringue préremplie de 1,91 ml, 1 007,79 €, remb. SS à 65 %, AMM : 34009 302 615 9 0.
AstraZeneca : 01 41 29 40 00
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
Dites-le au patient
– Sortir la boîte du réfrigérateur au moins 60 minutes avant l’injection pour laisser le produit revenir à température ambiante. Ne pas agiter la seringue.
– Inspecter le liquide avant utilisation. Ne pas injecter la solution si elle est trouble, présente une couleur anormale ou contient de grosses particules.
– Administrer une dose oubliée dès que possible. Le jour prévu pour l’administration suivante peut ensuite être repris.
– Ne pas injecter Tezspire dans une zone de peau sensible, contusionnée, érythémateuse ou indurée.
– Consulter immédiatement un médecin en cas de symptômes évocateurs d’un événement cardiaque : douleur thoracique, dyspnée, malaise, sensation d’étourdissement ou d’évanouissement.
L’avis de la HAS
– Service médical rendu important
– Amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV)
– Population cible estimée à 66 000 patients
Délivrance
– Liste I
– Médicament d’exception
– Médicament soumis à prescription initiale hospitalière annuelle
– Prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en pneumologie, en pédiatrie ou en allergologie
L’asthme persistant sévère
L’asthme est une pathologie chronique des voies respiratoires caractérisée par une inflammation des voies aériennes et une obstruction des bronches. Cette maladie toucherait environ 4 millions de Français, le pourcentage de patients atteints d’asthme persistant étant compris entre 30 et 50 % selon les données disponibles.
L’asthme survient généralement sur un terrain atopique personnel et/ou familial. Il se caractérise par une hyperréactivité des voies respiratoires et évolue par crises plus ou moins sévères et plus ou moins fréquentes. Celles-ci se manifestent par un ensemble de symptômes (dyspnée, toux, sibilance, oppression thoracique) généralement associés à un trouble ventilatoire obstructif réversible. Les crises surviennent généralement après l’exposition à un facteur déclenchant (allergène, tabac, acariens, effort, air froid, certains médicaments, etc.).
L’asthme est classé en cinq paliers de sévérité selon la classification de la Global Initiative for Asthma (Gina), qui détermine le choix du traitement. L’asthme sévère nécessite soit un traitement de fond correspondant aux stades 4 et 5 de l’escalade thérapeutique de la classification Gina (association corticoïdes inhalés et bronchodilatateur β2-agoniste de longue durée d’action), soit l’administration de corticoïdes per os pendant plus de la moitié de l’année au cours des 12 mois précédents et reste non contrôlé ou s’aggrave en cas de réduction de ce traitement. L’asthme non contrôlé, hors problèmes d’observance de traitement ou de comorbidités, est, quant à lui, défini par au moins l’un des critères suivants : mauvais contrôle des symptômes, exacerbations fréquentes sévères (au moins trois cures de corticoïdes systémiques au cours de l’année précédente), exacerbations graves (au moins une hospitalisation, un séjour en soins intensifs ou une ventilation mécanique au cours de l’année passée) ou une obstruction bronchique avec un volume expiratoire maximal par seconde (VEMS) inférieur à 80 % de la valeur prédite.
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