Savoir la patho : L’ulcère gastroduodénal

Savoir la patho : L’ulcère gastroduodénal

Publié le 27 avril 2015
Par Caroline Bouhala
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L’ulcère gastroduodénal correspond à une perte de substance assez profonde au niveau de l’estomac dans l’ulcère gastrique, et du duodénum (voir Dico+) pour l’ulcère duodénal, généralement conséquente à une infection par Helicobacter pylori et/ou à la prise d’un anti-inflammatoire non stéroïdien. La maladie se manifeste, ou pas, par des douleurs au creux de l’estomac calmées par l’alimentation.

La maladie
PHYSIOPATHOLOGIE
Un déséquilibre entre agression et défense
À l’état normal, il existe un équilibre entre les facteurs d’agression de la muqueuse gastroduodénale (pepsine, voir Dico+, sécrétion d’ions H+ sous l’influence de la gastrine) et les facteurs de défense, mucus et bicarbonates principalement. Un déséquilibre en un point précis de la muqueuse est à l’origine d’une agression à son encontre et peut conduire à
la formation d’un ulcère.
L’ulcère gastrique découle essentiellement d’une déficience des facteurs de défense, alors que l’ulcère duodénal résulte en général d’une augmentation de l’agression acide.

Des facteurs qui perturbent l’équilibre
Les deux causes principales intervenant dans la survenue d’un ulcère gastroduodénal sont l’infection à Helicobacter pylori et la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
Elles sont à l’origine d’environ 95 % des ulcères gastroduodénaux.
L’infection à Helicobacter pylori
Cette bactérie (H.pylori) s’acquiert le plus souvent lors de l’enfance, où elle provoque une inflammation de la muqueuse à l’origine d’une gastrite aiguë. Celle-ci évolue de façon chronique mais demeure le plus souvent asymptomatique, sauf chez une minorité de patients où elle peut entraîner des complications, comme un ulcère (10 % des personnes infectées), voire un cancer gastrique (1 % des cas).
En France, le taux d’infection par H. pylori chez l’adulte est de 20 à 50 % et croît avec l’âge.
Helicobacter pylori est retrouvée dans 70 % des ulcères gastriques et dans plus de 90 % des ulcères duodénaux.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens
Après l’infection à H. pylori, les AINS sont la principale cause des ulcères gastroduodénaux.
Ils seraient responsables d’environ 25 % d’entre eux. Ils diminuent la production des prostaglandines endogènes qui protègent la muqueuse. Ces dernières favorisent la fabrication de mucus et de bicarbonates qui forment la barrière muqueuse.

Autres facteurs favorisants

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Dico+
> Le duodénum est la première partie de l’intestin, juste après l’estomac.
> La pepsine : du grec « peptein », digérer ; enzyme produite par les cellules de la muqueuse gastrique qui hydrolyse les liaisons peptidiques des protéines lors de la digestion.

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À lire dans Porphyre n°512 de mai 2015