Pathologies Réservé aux abonnés

Rencontre autour du sein

Publié le 20 septembre 2008
Mettre en favori

Chaque année, Martine Magnaudeix, qui exerce à Montpellier, avait pris l’habitude d’inviter des femmes opérées à une réunion de présentation d’un distributeur de prothèses. Elle a décidé d’aller plus loin en abordant avec elles l’aspect médical de leur maladie.

Dans sa pratique, Martine Magnaudeix entendait quotidiennement les interrogations de ses patientes atteintes d’un cancer au sujet de leur maladie. Déjà, elle organisait des réunions régulières pour présenter des prothèses, de la lingerie et des nouveautés. « Les questions des patientes étaient si récurrentes que j’ai eu envie d’enrichir ces réunions avec des sujets médicalisés, explique Martine Magnaudeix. Cela fait partie de mon métier. J’ai appris à écouter et j’ai eu envie d’apporter des réponses et une aide. »

Montés dans le cadre de sa société d’orthopédie Carrefour de santé, ces rendez-vous annuels ont déjà permis d’aborder des sujets variés comme le lymphoedème, pris en charge par un kinésithérapeute, la gymnastique en piscine après une opération ou encore l’alimentation après un cancer. Un jour, une patiente devenue pilote après une opération est même venue présenter l’association (Les Elles) qu’elle avait créée.

Cette année, Martine Magnaudeix a abordé un thème inédit, intitulé : « La féminité, mon sein et moi. La volonté d’aimer : cancer et sexualité ». « J’ai eu envie de donner plus d’importance à ce sujet, et c’est la première fois que cela intéresse des médecins. » Le 20 mai dernier, six ont répondu à l’appel de notre consoeur : trois chirurgiens, deux angiologues spécialisés dans le lymphoedème et un gynécologue, venus entendre une cinquantaine de patientes. « Elles viennent parler de ce qu’elles ressentent en tant qu’opérées et souhaitent aborder aussi le thème plutôt difficile de la sexualité. »

Cet engagement est forcément payant : la fidélisation des patientes se double désormais d’une reconnaissance par le corps médical.

Publicité

« La sortie de la réserve hospitalière se passe bien grâce notamment aux pharmaciens »

« Les pharmaciens d’officine sont intéressés par le suivi des patients atteints de cancer. Je peux le constater lors des formations organisées par des sociétés savantes et les laboratoires auxquelles je participe. Je le sais également parce que les patients nous parlent du rôle qu’ils jouent en matière d’écoute et de conseils. Ce rôle croissant est très directement lié à la sortie des médicaments de la réserve hospitalière. Cette sortie aurait pu mal se passer et les patients se sentir perdus, mais elle se passe bien grâce notamment aux pharmaciens. Ils ont également un rôle positif auprès de nous grâce à leur vigilance et à leur lecture attentive des ordonnances. Certains d’entre eux nous ont déjà appelés pour résoudre un problème. Le plus souvent, il s’agit d’un oubli (la durée du traitement, le dosage non cité alors qu’il en existe plusieurs) ou d’une erreur d’écriture. Ils savent aussi qu’ils peuvent nous contacter si des effets secondaires apparaissent, mais les pharmaciens peuvent tout à fait représenter un rôle de médiateur si les patients leur en parlent. Faut-il aller plus loin dans les échanges d’informations ? Je ne suis pas sûr qu’il soit nécessaire que les officinaux disposent de toutes les informations contenues dans le dossier médical du patient. A quoi cela leur servirait-il de savoir que le médicament est prescrit par exemple pour un cancer du sein ou quelles analyses ont été faites ? Le pharmacien est avant tout l’expert et le spécialiste du médicament. »