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Pour 999 dollars aux Etats-Unis, 540 000 mutations sont explorées sur un échantillon de salive qui donnent à celui qui le souhaite sa « probabilité » de faire un cancer, qu’il soit colorectal, de la prostate ou du sein… Plus sérieusement, et surtout de façon plus encadrée, dans un environnement médical, on peut maintenant prédire l’agressivité d’une tumeur du sein grâce à l’expression de 70 gènes, un test « robuste », signature de bon ou mauvais pronostic (83 à 89 % de prédiction correcte). L’objectif est ici d’identifier les patientes qui « méritent » une chimiothérapie, dite adjuvante, au décours de la chirurgie et de la radiothérapie : il semble qu’en se fiant uniquement à la clinique (grosseur et récepteurs hormonaux) pour les tumeurs localisées (lorsque les ganglions lymphatiques axillaires ne sont pas envahis), 55 à 70 % des femmes seraient traitées inutilement. Ce test, MammaPrint (Agendia), est le premier test moléculaire de signature approuvé par la Federal Drug Administration. Il est en France proposé dans le cadre d’essais cliniques. Son intérêt clinique, mesuré sur la réduction du nombre des chimiothérapies adjuvantes, n’a pas encore été démontré. La validation de ces tests devrait d’ailleurs prendre plusieurs années.
Accepter de moins se traiter
Aujourd’hui, s’appuyer sur le MammaPrint et la clinique pour étayer une décision d’abstention ou de traitement conduit paradoxalement à une inflation de chimiothérapies, lesquelles restent indispensables en cas de discordance clinique et moléculaire. Par ailleurs, en ce qui concerne les « bons cas », certaines patientes acceptent difficilement de moins se traiter…
Déjà en (relative !) routine, des tests prédisent la réponse aux thérapies ciblées, d’autant bienvenus que ces médicaments sont très coûteux et qu’il vaut donc mieux les prescrire à bon escient : si les récepteurs HER2 pour l’Herceptin (le trastuzumab, 3 000 dollars par mois) sont fortement exprimés à la surface des cellules cancéreuses, le pourcentage de réponses à cette thérapie ciblée est de 50 %, ce qui se traduit par une réduction de la moitié du risque annuel de rechute.
Même problématique pour le cétuximab (Erbitux, 9 000 dollars par mois) sur un cancer du côlon.
Source : Eurocancer 2008.
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