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QU’EST-CE QUE C’EST ?

Publié le 25 mai 2013
Par Sylviane Le Craz et Yolande Gauthier
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L’érysipèle est une infection cutanée aiguë (dermohypodermite non nécrosante), liée le plus souvent à un streptocoque bêtahémolytique du groupe A, plus rarement du groupe G ou B. Elle touche principalement les adultes après 40 ans. La localisation se situe au niveau des membres inférieurs dans plus de 80 % des cas, mais le visage peut aussi être atteint. Le diagnostic est clinique. Les symptômes associent une fièvre généralement élevée (39-40°C) à des frissons et des signes locaux. On observe un placard inflammatoire isolé, œdémateux, douloureux et chaud (aspect de « grosse jambe rouge »), de survenue brutale, bien délimité, avec éventuellement des adénopathies satellites et une lymphangite. La porte d’entrée du germe est souvent minime mais elle peut être recherchée : piqûre d’insecte, plaie, intertrigo, ulcère de jambe… L’érysipèle doit rapidement être traité par antibiothérapie. L’amoxicilline per os ou par voie parentérale est utilisée en première intention. La pristinamycine ou la clindamycine constituent des alternatives en cas d’allergie aux bêtalactamines. Un repos au lit, un traitement local de la porte d’entrée (antisepsie, antimycosique…), des antalgiques et des antipyrétiques y sont associés. La prise d’AINS est formellement contre-indiquée car ils pourraient favoriser l’évolution vers des formes graves de type fasciites nécrosantes. L’érysipèle guérit généralement en une dizaine de jours sous antibiotiques, avec une phase de desquamation superficielle terminale. La prévention des récidives (20 % des cas) passe par une hygiène cutanée soigneuse et le traitement efficace de la porte d’entrée.

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