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Que penser du traitement des troubles posttraumatiques par le propranolol antihypertenseur ou antimigraineux ?

Publié le 24 août 2013
Par Yolande Gauthier et Denis Richard
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Nous nous sommes aperçus que le propranolol avait la capacité de diminuer la reconsolidation des souvenirs traumatiques, et donc de réduire les symptômes posttraumatiques. Il agit en bloquant les récepteurs bêta-adrénergiques au niveau du SNC. Trois études cliniques ont déjà été réalisées à Toulouse (dont les victimes, en 2001, de l’explosion de l’usine AZF), Boston et Montréal, et on a pu constater 70 à 80 % de guérisons. Le souvenir ne disparaît pas pour autant. Mais lorsque les patients y repensent, les symptômes émotionnels, c’est-à-dire la transpiration, les troubles du sommeil ou les sursauts exagérés, sont atténués. La thérapie a lieu en milieu hospitalier et se déroule sur 4 à 6 séances à raison de une par semaine. Le propranolol est administré per os 90 minutes avant chaque séance de réactivation du souvenir, le temps pour le produit d’atteindre le cerveau émotionnel. Le patient doit ensuite raconter son histoire par écrit à la première personne, et c’est à ce moment-là que le propranolol agit sur le souvenir. La molécule n’a actuellement pas d’AMM pour cette indication, mais un essai pharmacologique national de phase II randomisé, contrôlé versus placebo, est en cours. Le propranolol pourrait un jour être indiqué dans les troubles de stress posttraumatique chroniques.

Pauline Michel

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