Pourquoi il faut soutenir la campagne menée par une association de jeunes diabétiques

Pour favoriser un diagnostic précoce du diabète de type 1 chez l’enfant et l’adolescent et limiter les conséquences qui peuvent en découler, l’association Aide  aux Jeunes Diabétiques (AJD) lance le 1^er octobre une campagne de sensibilisation nationale : « Ensemble, repérons les signes du diabète de type 1 avant qu’il ne soit trop tard ». Elle se déroulera jusqu’en juin 2025.

La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et certaines unions régionales des professionnels de santé (URPS) Pharmaciens sont partenaires de l’opération comprenant notamment un kit de communication permettant d’imprimer une affiche et de diffuser un film sur les écrans de la pharmacie.

Le spectre de l’acidocétose

L’enjeu est bien réel, l’incidence du DT1 a doublé en 15 ans en France (3 000 nouveaux cas chaque année) et touche actuellement environ 30 000 enfants et adolescents de moins de 15 ans. Les cas ont augmenté de plus de 60 % en 2023 par rapport à 2010.

Polyurie, énurésie nocturne chez un enfant propre (ou des couches gonflées à changer plusieurs fois par nuit chez les tout-petits) et polydipsie sont les 3 symptômes clés que les parents doivent connaître pour consulter en urgence s’ils surviennent. En l’absence de prise en charge hospitalière, l’hyperglycémie évolue très rapidement (et d’autant plus que l’enfant est jeune) vers une cétose puis une acidocétose, caractérisées par des douleurs abdominales, des vomissements, une gêne respiratoire, voire une fatigue intense.

Une glycémie supérieure ou égale à 200 mg/dl à n’importe quel moment de la journée par bandelette sur sang capillaire ou une glycosurie par bandelette urinaire peuvent être recherchées immédiatement pour confirmer le diagnostic.

Selon le baromètre B3santePro de B3TSI pour l’AJD, 7 médecins généralistes sur 10 et plus de 6 pharmaciens d’officine sur 10 ont déjà le réflexe d’adresser aux urgences pédiatriques les plus proches un enfant de moins de 15 ans après le diagnostic d’un diabète de type 1.

Des idées reçues à combattre d’urgence

Toutefois, un peu moins d’1 pharmacien d’officine sur 2 affirme que l’acidocétose est relativement fréquente (plus de 25 %) lors du diagnostic alors qu’en réalité, les seules acidocétoses modérées et sévères sont présentes chez plus de 42 % des moins de 15 ans diagnostiqués en 2023.

De même, 8 pharmaciens d’officine sur 10 déclarent recommander la pratique d’un bilan sanguin à jeun pour diagnostiquer le DT1 alors que celui-ci n’est pas nécessaire et pourrait même retarder une prise en charge adaptée.