Pneumonies à coronavirus : des pistes de traitement

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Pneumonies à coronavirus : des pistes de traitement

Publié le 31 janvier 2020
Par Anne-Hélène Collin et Yolande Gauthier
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Alors qu’un premier cas de transmission interhumaine du coronavirus 2019-nCoV vient d’être confirmé en France et que l’OMS vient de déclarer la flambée épidémique actuelle « urgence de santé publique de portée internationale », la recherche avance.

Lors de sa conférence de presse du vendredi 31 janvier, l’Inserm annonçait développer deux candidats traitements et un protocole de prophylaxie post-exposition.

Trois stratégies de traitement sont étudiées pour l’instant : Kaletra (lopinavir + ritonavir), Kaletra + interféron (utilisé pour le MERS CoV), ou remdesivir (utilisé pour Ebola). L’association Kaletra + ribavirine pourrait être efficace en prophylaxie mais aucune étude n’est encore validée.

Par ailleurs, les chercheurs se penchent sur le développement d’un vaccin. L’OMS va mettre rapidement en place un essai clinique international randomisé. Trois candidats vaccins en phase 1 sont identifiés, avec pour objectif de les faire passer en phase IIb ou IIIa pour vacciner les personnes contact, comme avec Ebola. « On n’aura pas de vaccin pour cette épidémie mais cette épidémie est très importante pour faire un bond avec ces vaccins », explique Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’Institut immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie à l’Inserm et chef du service maladies infectieuses à l’hôpital Bichat AP-HP (Paris).

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Les connaissances sur le mode de transmission progressent également. Ainsi, les chercheurs de l’Inserm s’accordent à dire que le délai moyen d’incubation est de 5 à 6 jours (de 2 à 14 jours maximum). Au 31 janvier, la mortalité du 2019-nCoV est évaluée à 2-3 % et le nombre moyen de nouveaux cas d’infection engendrés par un patient infecté (R0) est de 2. Ces chiffres sont à manier avec la plus grande précaution, faute de données suffisantes. A titre d’exemple, 2019-nCoV est moins contagieux que la rougeole (R0 compris entre 15 et 20). « Apparemment, il n’y a pas beaucoup d’enfants touchés », veut aussi rassurer Yazdan Yazdanpanah.

L’infection à coronavirus se transmet par les postillons (éternuements, toux). Des contacts étroits sont nécessaires pour transmettre le virus : partage du même lieu de vie que la personne malade lorsque celle-ci présentait des symptômes ou contact direct, en face à face, à moins de 1 mètre de la personne malade au moment d’une toux, d’un éternuement ou lors d’une discussion, en l’absence de mesures de protection efficaces.

Selon les dernières données publiées par Santé publique France, la France comptabilise à date 6 cas confirmés d’infection à coronavirus. Dix-neuf autres pays ont signalés des cas, dont trois européens (Allemagne, Finlande et Italie). La Chine approche des 10 000 cas confirmés et compte 213 morts.