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Pityriasis versicolor
Cette infection cutanée bénigne, due à une levure, relève d’un traitement antifongique simple ne prévenant toutefois pas les récidives.
De quoi s’agit-il ?
• Le pityriasis versicolor est une manifestation d’une mycose cutanée superficielle induite par une levure, Malassezia furfur.
• Faisant partie de la flore cutanée commensale, cette levure est peu pathogène. Elle est responsable chez environ 3 % de la population de dermatoses opportunistes bénignes.
• Kératinophile et lipophile, sa croissance dépend de la présence de certains acides gras sur la peau, d’où sa possible prolifération dans les zones riches en lipides.
• Un hypercorticisme, un déficit immunitaire, la grossesse, une corticothérapie, les traitements hormonaux peuvent favoriser sa prolifération.
• Cette mycose, fréquente en été, non contagieuse, touche essentiellement les adolescents et les jeunes adultes.
• Bénigne, elle cause principalement un désagrément esthétique. Les lésions peuvent persister plusieurs années.
Comment faire le diagnostic ?
• Le pityriasis versicolor se manifeste par l’apparition de petites taches arrondies (macules) d’abord individualisées puis confluentes, finissant par former des nappes finement squameuses de couleur variable au fur et à mesure de leur évolution : de rosées, elles deviennent chamois et peuvent même perdre durablement toute coloration après une forte exposition au soleil (forme achromiante évoquant un vitiligo). Ces lésions sont rarement prurigineuses.
• L’affection se localise aux zones séborrhéiques : haut du thorax, dos, épaules et bras, pour s’étendre au cou, au bas du tronc, aux cuisses voire à tout le corps, en respectant paumes des mains et plantes des pieds. Elle n’atteint jamais les phanères ni les muqueuses.
• Le diagnostic clinique, aisé, est conforté par la mise en évidence d’une luminescence vert-jaune sous lumière de Wood. Le grattage libère des squames (« signe du copeau ») au sein desquels spores et filaments levuriformes sont aisés à reconnaître au microscope.
Quel est le traitement ?
• Le traitement, local, consiste en l’application sur le corps (cuir chevelu compris) d’un dérivé imidazolé, principalement kétoconazole (gel à 2 % unidose), à laisser agir pendant 5 minutes puis à rincer soigneusement. Cette application est renouvelée au bout d’une semaine si besoin.
• Les récidives restent fréquentes : 60 % la première année et 80 % après 2 ans. Elles sont dues à la persistance de facteurs prédisposants qui peuvent être difficiles à éradiquer (voir encadré). Un traitement topique antifongique préventif avant la saison estivale est parfois proposé.
• Les lésions extensives observées notamment en cas d’immunodépression peuvent justifier un traitement systémique (fluconazole per os pendant 10 jours).
Sources : « Pityriasis versicolor : mycose de l’été », La Revue du praticien – médecine générale, tome 27, n° 905, septembre 2013 ; « Pityriasisversicolor », Meziou T.J., Turki H. et Zahaf A., Thérapeutique dermatologique, mai 2012.
À DIRE AUX PATIENTS
• Le pityriasis versicolor n’est pas contagieux.
• Maîtriser les facteurs favorisant les poussées : hypersudation, mauvaise hygiène notamment par temps chaud ou en zone tropicale, crèmes grasses occlusives (crème solaire par exemple) appliquées sur la peau, stress, choc émotionnel…
• Réduire la quantité de sébum résiduel sur la peau : savons surgras ou syndet sont conseillés.
• Lors du traitement, indiquer la possible survenue d’une exacerbation inflammatoire transitoire (lyse des levures avec libération de substances chimiotactiques).
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