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Nevanac
Au sein de l’offre de collyres à base d’AINS indiqués en traitement postopératoire de la cataracte, le népafénac (Nevanac) s’ajoute au kétorolac (Acular), au diclofénac (Voltarène et Dicloced), à l’indométacine (Indocollyre) et au flurbiprofène (Ocufen).
Indications
Nevanac est indiqué en prévention et dans le traitement de la douleur et de l’inflammation oculaires suite à une chirurgie de la cataracte.
Ce collyre est également recommandé pour réduire le risque d’œdème maculaire postopératoire lié à une chirurgie de la cataracte chez les patients souffrant de diabète.
Mode d’action
Le népafénac est une prodrogue AINS et un analgésique. Après instillation du collyre, la molécule pénètre dans la cornée où elle est hydrolysée en amfénac, un anti-inflammatoire non stéroïdien. L’amfénac inhibe l’action de la prostaglandine-H-synthase (cyclo-oxygénase), indispensable à la synthèse des prostaglandines.
Posologies
• La posologie est de une goutte dans le cul-de-sac conjonctival de l’œil ou des yeux atteints, trois fois par jour, en commençant le jour précédant la chirurgie. Une goutte supplémentaire doit être administrée 30 à 120 minutes avant l’intervention.
• Le traitement peut être poursuivi jusqu’à trois semaines après l’intervention sur décision du médecin pour la prévention et le traitement de la douleur et de l’inflammation, et jusqu’à deux mois pour la réduction du risque d’œdème maculaire chez les patients diabétiques.
Contre-indications
Nevanac ne doit pas être administré en cas d’hypersensibilité à la substance active, à l’un des excipients ou à tout autre AINS. Il est également contre-indiqué chez les patients pour lesquels l’aspirine ou un autre AINS a déclenché des crises d’asthme, de l’urticaire ou des rhinites aiguës.
Grossesse et allaitement
• Le risque potentiel chez la femme enceinte n’est pas connu. Bien qu’il puisse être considéré comme faible, vu que l’inhibition de la synthèse des prostaglandines peut affecter la grossesse, le développement fœtal, l’accouchement et le développement postnatal, Nevanac n’est pas recommandé chez la femme enceinte ni chez les femmes en âge de procréer sans contraception.
• Le collyre est compatible avec l’allaitement.
Effets indésirables
• Les effets indésirables le plus souvent rapportés lors des études cliniques ont été des kératites, des douleurs oculaires, des photophobies, une vision trouble, une sécheresse oculaire, des conjonctivites allergiques, des larmoiements et des hyperhémies conjonctivales notamment.
• Des pertes épithéliales de la cornée ont également été constatées chez certains patients (fréquence indéterminée). Elles nécessitent un arrêt immédiat du traitement et une surveillance soignée.
• Les AINS ophtalmiques sont susceptibles d’augmenter le risque de saignement au cours de la chirurgie oculaire. Ils doivent être utilisés avec précaution chez les patients ayant une prédisposition connue aux saignements ou recevant des médicaments susceptibles d’allonger le temps de saignement.
Interactions médicamenteuses
• Le passage systémique du népafénac instillé par voie oculaire étant quasi nul, les possibilités d’interactions avec d’autres médicaments sont très faibles.
• En cas d’utilisation de plusieurs collyres, un délai de 5 minutes doit être respecté entre chaque instillation.
• L’utilisation concomitante de Nevanac et d’analogues des prostaglandines n’est pas recommandée. L’association d’AINS topiques avec des corticoïdes topiques retarde la cicatrisation.
FICHE TECHNIQUE
Népafénac 1 mg par millilitre de collyre en suspension uniforme jaune pâle à orange pâle.
Flacon compte-gouttes de 5 ml, liste I, non remb. SS, PAHT : 29,33 €, PPI : 45 €, AMM : 383 939.3.
Alcon 01 47 10 47 18
LA CATARACTE
→ Qu’est-ce que c’est ?
La cataracte correspond à une opacification du cristallin responsable d’une baisse de la vision dépendante de la localisation et de l’intensité des opacités. Cette affection peut se manifester par une vision floue de loin ou de près, une vision double d’un seul œil associée à une perception de halos colorés autour des lumières, une photophobie, une baisse de l’acuité visuelle ou encore par une myopie qui compense la presbytie. La perception des couleurs change également. Généralement d’apparition progressive sur plusieurs années, la cataracte peut parfois évoluer plus rapidement en quelques mois.
→ Quelles en sont les origines ?
• La cataracte est le plus souvent liée au vieillissement : 50 % de la population de plus de 60 ans présente des opacités cristalliniennes. Ce phénomène résulterait d’une altération des protéines du cristallin par les radicaux libres. L’exposition aux rayons ultraviolets, le tabagisme et l’alcoolisme accélèrent l’évolution de la cataracte.
• D’autres origines sont également possibles : traumatisme, radiations, forte myopie, certains médicaments (ex. : cortisone par voie orale), certaines maladies comme un diabète mal équilibré. Elle peut aussi être congénitale.
• La cataracte sénile peut parfois être associée à d’autres pathologies oculaires comme la DMLA, le glaucome ou certaines maladies de la cornée.
→ Quel est le traitement ?
• A l’heure actuelle aucun traitement médicamenteux ne permet de ralentir l’évolution de la cataracte. Quand la gêne visuelle est trop handicapante, une intervention chirurgicale s’impose. Un sujet de plus de 70 ans sur cinq est potentiellement candidat à l’opération. Un sur deux à partir de 75 ans.
• Après avoir pratiqué une petite incision sur l’œil, l’opération consiste à enlever le noyau du cristallin opacifié et à le remplacer par un implant. La récupération visuelle est ensuite très rapide. Sylviane Le Craz
Dites-le au patient
• Agiter le flacon avant utilisation.
• Eviter l’exposition au soleil pendant le traitement.
• Le port de lentilles (déconseillé pendant la période postopératoire) n’est pas compatible avec l’instillation de Nevanac qui contient du chlorure de benzalkonium, susceptible de teinter les lentilles de contact souples.
L’AVIS DE LA HAS
→ Service médical rendu important
→ Pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) par rapport aux autres collyres AINS commercialisés.
→ La population cible en France est estimée entre 650 000 et 700 000 patients.
L’AVIS DU PHARMACOLOGUE Denis Richard, hôpital Laborit (Poitiers)
Népafénac : à quand les unidoses ?
Lorsque l’on sait que le népafénac (Nevanac) est un anti-inflammatoire non stéroïdien, tout est dit. Il vient étoffer – mais était-ce réellement nécessaire ? – une offre ophtalmologique comprenant déjà quatre AINS en collyre : le kétorolac (Acular), le diclofénac (Voltarène et Dicloced), l’indométacine (Indocollyre) et le flurbiprofène (Ocufen) en plus des anti-inflammatoires stéroïdiens.
Sont versées au dossier de transparence deux études de doses et quatre études randomisées. On peut notamment observer que :
– l’étude versus placebo, conduite chez 476 patients, nous apprend sans surprise que le principe actif fait mieux que le placebo ;
– l’étude népafénac (1 mg/ml, 1 goutte 3 fois/j) versus comparateur actif, en l’occurrence le kétorolac (5 mg/ml, 1 goutte 3 fois/j), montre sur 227 patients que le nouvel AINS n’est pas moins efficace que le comparateur. De plus, pour certains patients, son instillation est ressentie comme plus confortable.
Le profil de tolérance du collyre à base de népafénac est comparable à celui des autres collyres à base d’AINS. D’une façon générale, le pharmacien ne peut, à l’instar de la HAS, que regretter que cette spécialité n’ait pas adopté ce qui devrait désormais constituer un standard : la présentation unidose sans conservateur.
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