Mayotte : l’épidémie de choléra se propage rapidement

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Mayotte : l’épidémie de choléra se propage rapidement

Publié le 29 avril 2024
Par Christelle Pangrazzi
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Importé de l’île voisine des Comores, le choléra sévit à Mayotte depuis le 19 mars. Les nouveaux cas se multiplient rapidement depuis quelques jours portant ainsi leur nombre à 26.

Selon Olivier Brahic, directeur général de l’ARS, « la situation au centre hospitalier de Mayotte, en termes de ressources humaines, reste très critique, aux urgences notamment ». Saturée, l’unité choléra, du centre hospitalier est en mesure d’accueillir au maximum 14 personnes.

« Au regard de la situation, et afin d’assurer la prise en charge de l’ensemble des personnes malades, l’Agence régionale de santé et le Centre hospitalier de Mayotte ont pris la décision d’ouvrir dès ce jour une deuxième  » unité choléra « , au sein du centre médical de référence de Dzoumogné », souligne l’ARS. Une vingtaine de personnes issues de la réserve sanitaire arriveront de métropole d’ici quelques jours. En attendant l’arrivée des prochains renforts, l’ensemble des dispensaires ont été fermés, à l’exception de ceux de Jacaranda et M’tsapere.

Une épidémie difficilement contrôlable

« L’épidémie se propage sans véritable contrôle dans les quartiers de la zone urbaine de Mamoudzou-Koungou qui est densément peuplée, notamment dans les bidonvilles dépourvus de toute salubrité publique la plus élémentaire. L’ensemble du territoire de Mayotte est toujours soumis à des restrictions d’accès à l’eau courante », s’alarme Mansour Kamardine. ldéputé Les Républicains de Mayotte,

Les pharmaciens appelés à la vigilance

Samedi 27 avril, « dans le but de contenir et diminuer le risque », les interventions de terrain ont été renforcées : un centre de dépistage et d’orientation a été mis en place dans la commune de Koungou. Ces structures visant au dépistage du choléra fonctionnent comme ceux qui existaient pour le Covid-19 : « les personnes effectuent des tests antigéniques rapides. S’ils sont positifs, ils doivent faire un test PCR dans un laboratoire », explique l’ARS. Parallèlement des opérations de vaccination sont en cours et des maraudes sanitaires sont effectuées sur toute l’île.

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Les pharmaciens ne sont pas tenus d’effectuer des tests rapides d’orientation diagnostique ou les vaccinations. En revanche, ils sont appelés à la vigilance et à mettre en place un protocole sanitaire de désinfection comme tous les établissements recevant du public avec le renforcement des mesures hygiène des mains (eau et savon ou solution hydroalcoolique), à une vigilance accrue sur la désinfection des sanitaires, à relayer les recommandations de l’ARS de Mayotte, expliquer la conduite à tenir individuelle et inciter à la déclaration des symptômes.