Ma vie sexuelle ou jamais sans mon préservatif

Pas grivoise, l’enquête sur le contexte de la sexualité en France (CSF) commandée par l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites (ANRS). Non, plutôt la volonté de découvrir des pistes « pour aboutir à des messages de prévention dans les mois qui viennent », selon Jean-François Delfraissy, président de l’ANRS. Après les enquêtes Simon en 1970 et ACSF (« Analyse des comportements sexuels en France ») en 1992, les premiers résultats de l’enquête CSF* confirment l’augmentation spectaculaire de l’usage du préservatif au premier rapport sexuel depuis le début des campagnes de prévention. Un hourra à nuancer car cet usage est plus faible chez les personnes non diplômées. Et loin d’être systématique chez les personnes débutant une relation avec un nouveau partenaire ou chez celles ayant eu au moins deux partenaires dans les 12 derniers mois.

L’enquête a aussi proposé un dépistage de l’infection à Chlamydia trachomatis aux 18-44 ans. Il s’est avéré positif pour 3,6 % des femmes de 18-24 ans (versus 2,4 % des hommes). 44 % des femmes et 26 % des hommes touchés ne présentaient pas les facteurs de risque classiquement associés (plusieurs partenaires ou un nouveau partenaire dans les 12 derniers mois). Première IST en fréquence et première cause d’infertilité tubaire, l’infection à Chlamydia progresse depuis 1996. Dépistage systématique, nouveaux critères identifiant les personnes asymptomatiques ? La réflexion est ouverte.

* Enquête CSF auprès de 12 364 femmes et hommes de 18 à 69 ans interrogés entre octobre 2005 et mars 2006.