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« Ma grand-tante a fait une pneumopathie à cause d’un laxatif. Comment est-ce possible ? »
Les laxatifs lubrifiants exposent en effet au risque de pneumopathie lipoïde en cas d’inhalation accidentelle et répétée d’huile de paraffine. Elle peut se compliquer d’une surinfection pulmonaire, voire de fibrose. Evaluée entre 1 et 2,5 %, l’incidence de cette maladie est certainement sous-estimée du fait de la non-spécificité des signes cliniques (toux, dyspnée, fébricule, perte de poids). Le diagnostic est évoqué dans un contexte de prise de laxatif lubrifiant et peut être confirmé par le lavage bronchoalvéolaire qui met en évidence des macrophages chargés de vacuoles lipidiques. Le traitement repose sur l’arrêt du laxatif et une antibiothérapie en cas de surinfection. Certaines études suggèrent l’intérêt d’une corticothérapie. Le risque d’inhalation d’huile de paraffine est plus élevé chez les patients souffrant de troubles de la déglutition (séquelles d’accident vasculaire cérébral, maladies neurologiques de type Parkinson ou Alzheimer, effets de certains médicaments sédatifs, etc.), qui peuvent faire des fausses routes et chez qui les laxatifs lubrifiants sont contre-indiqués. Les jeunes enfants, les patients souffrant de reflux gastro-œsophagien ou alités sont également plus à risque, par inhalation du contenu gastrique. C’est pourquoi, il est recommandé de ne pas administrer ces laxatifs à un patient en position allongée et de ne pas se coucher dans les 2 heures suivant la prise.
- Sources : « Recommandations pour la pratique clinique de la prise en charge de la constipation », Société nationale française de gastroentérologie, Société nationale française de coloproctologie, Groupe français de neurogastroentérologie, mars 2017 ; Dictionnaire médical de l’Académie de médecine, 2024 ; « La pneumopathie lipidique, un accident iatrogène grave aux laxatifs lubrifiants », Soins Gérontologie, 5 avril 2022.
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