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L’IVG en ville
225 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en France en 2010, en majorité chez des femmes de 20 à 24 ans. Aujourd’hui, une IVG sur huit est réalisée en cabinet de ville.
De quoi s’agit-il ?
• L’IVG est une interruption volontaire de grossesse réalisée suite à la demande d’une « femme enceinte qui s’estime placée dans une situation de détresse » (article L. 2212-1 du CSP). Les mineures bénéficient d’une prise en charge anonyme et gratuite.
• La loi de financement de la Sécurité sociale du 26 octobre 2012 prévoit le remboursement à 100 % de l’IVG pour toutes les femmes en 2013.
Quelles sont les différentes techniques d’IVG ?
La technique utilisée dépend du choix de la femme et du terme de la grossesse :
– l’IVG médicamenteuse peut être pratiquée jusqu’à 7 semaines d’aménorrhée (SA) dans le cabinet d’un médecin de ville, dans un centre de planification ou dans un centre de santé, et jusqu’à 9 SA en établissement de santé ;
– l’IVG chirurgicale (méthode instrumentale par aspiration) peut être pratiquée jusqu’à 14 SA uniquement en établissement de santé.
Qui peut pratiquer une IVG en ville ?
• Les médecins pouvant pratiquer une IVG médicamenteuse en ville doivent justifier d’une expérience professionnelle adaptée : soit d’une qualification universitaire en gynécologie médicale ou obstétrique, soit d’une pratique régulière des IVG médicamenteuses dans un établissement de santé.
• De plus, ces médecins doivent signer une convention avec un établissement de santé agréé. Ce dernier garantit notamment l’accueil de la patiente en cas de complications.
Quelles sont les étapes d’une IVG en ville ?
• Cinq consultations sont nécessaires :
– deux consultations préalables à l’IVG : la première pour la demande, une information et une proposition d’entretien psychosocial, et la seconde, une semaine plus tard, pour la confirmation et le consentement écrit de la patiente ;
– deux consultations espacées de 36 à 48 h pour la prise des médicaments : mifépristone (RU 486) puis misoprostol. Toutefois, le misoprostol peut être remis par le médecin à la patiente pour une prise à domicile. Une contraception hormonale est prescrite et doit débuter le jour de la prise du misoprostol ;
– une visite de contrôle 14 à 21 jours après.
Quels médicaments sont utilisés ?
• Deux médicaments doivent être pris :
– la mifépristone, antiprogestérone agissant par compétition au niveau des récepteurs de la progestérone, interrompant la grossesse ;
– le misoprostol, analogue de la prostaglandine E1, 36 à 48 h plus tard, provoquant des contractions et l’expulsion de l’embryon.
• Les effets indésirables les plus fréquents sont des métrorragies parfois abondantes et prolongées. Des crampes abdominales et des contractions utérines douloureuses, des nausées, des vomissements et des diarrhées peuvent être dus au misoprostol. Une prescription d’antalgiques de palier 1 et 2 est systématique.
• La mifépristone est contre-indiquée en cas d’insuffisance surrénale chronique ou d’asthme sévère non contrôlé.
Quelles sont les règles de délivrance ?
• Pour se procurer les médicaments, le médecin autorisé passe une commande à usage professionnel dans une pharmacie d’officine. Seul le médecin peut passer commande.
• Pour garantir la sécurité d’utilisation de ces médicaments, le pharmacien ne peut délivrer ces médicaments qu’aux médecins ayant signé une convention avec un établissement de santé. Le pharmacien doit vérifier que la commande comporte le nom, la qualité, le numéro d’inscription à l’Ordre, l’adresse et la signature du médecin ainsi que la date, le nom des médicaments, le nombre de boîtes commandées, la mention « Usage professionnel », le nom de l’établissement de santé avec lequel est conclue la convention et la date de cette convention.
SIGNES D’ALERTE POUR UNE CONSULTATION
• Imprégnation de plus de 2 serviettes hygiéniques en 1 heure et ce durant plus de 2 heures.
• Fièvre > 38 °C persistante ou apparaissant plus de 6 à 8 heures après la prise de misoprostol.
• Reprise d’un saignement abondant à distance des prises médicamenteuses.
Sources : HAS, « Interruption volontaire de grossesse par méthode médicamenteuse – Recommandations de bonne pratique », décembre 2010 ; DRESS, Etude et résultats, « Les interruptions volontaires de grossesse en 2010 », n° 804, juin 2012 ; Prescrire, « Interruption volontaire de grossesse médicamenteuse », septembre 2012.
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